Héritier de l'empire familial avec sa soeur Joy, il a enfin réussi à convaincre son père et le Conseil d'administration de lui laisser les rênes. Selon nos informations il s'apprête à prendre deux initiatives concernant le capital de son groupe et sa direction générale.
Ils ont enfin réussi à se mettre d’accord ! Les relations père et fils ne sont jamais simples, mais lorsqu’il faut en plus veiller à la bonne gouvernance et à l’avenir d’un des fleurons français de l’hôtellerie de luxe et des casinos, le groupe Barrière avec ses établissements prestigieux à Deauville, Cannes, La Baule, Enghien les Bains entre autres, les choses ne peuvent être ni simples, ni longtemps confidentielles.
D’un côté Dominique Desseigne 78 ans, président du Groupe Barrière, qui aurait voulu se maintenir en poste jusqu’à l’âge de 85 ans. De l’autre, son fils Alexandre Barrière, 34 ans qui vient de réussir l’exploit de prendre le pouvoir en douceur.
Il est important de noter que le fils Alexandre est, avec sa sœur, l’actionnaire majoritaire de l’entreprise depuis le décès de leur mère Diane Barrière en 2001. Ils détiennent ensemble 60% du capital en nu-propriété. Leur père n’avait que l’usufruit de ces actions. Il va céder cet usufruit à ses enfants. Les 40% restant, étant détenus par l’homme d’affaire Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac).
Il a fallu pas moins de trois cabinets d’avocats pour sceller le deal entre le père et les enfants. « Joy 31 ans a une relation fusionnelle avec son frère, elle reste à ses côtés dans le capital du groupe et le soutient pour la suite », révèle un proche du dossier qui affirme que « le climat est aujourd’hui apaisé entre les générations ». « Alexandre s’est révélé depuis deux ans. Jusqu’à obtenir le soutien de la majorité du conseil d’administration dont l’actionnaire minoritaire Marc de Ladreit de Lacharrière et l’ancien président de la République nicolas sarkozy ».
LBO et nouveau DG
Ce soutien général est d’autant plus nécessaire que le jeune président impose en même temps à son groupe des changements radicaux qui donnent une très bone indication sur son état d'esprit d'entrepreneur. Avec sa sœur, il rachète les actions de Marc Ladreit de Lacharrière qui se retire du capital du groupe. Les banques d’affaires Rothschild et Lazard les accompagnent pour le montage financier de cette opération en LBO. « Un coup de maître ! », admire ce proche du dossier qui souligne la volonté du nouveau président de rompre avec la gestion jusque là « patrimoniale » du groupe Barrière. Très difficile de connaître la valorisation des actions cédées par Ladreit, les experts du secteur l'estiment à "plusieurs centaines de millions d'euros". L'un d'eux explique que l'homme d'affaires, par ailleurs propriétaire du groupe de médias Webedia, n'avait jamais imaginé rester durablement au capital du groupe Barrière.
utre initiative radicale d’Alexandre Barrière, un directeur général a été recruté. Il s’agit de Grégory Rabuel, ancien directeur général de SFR et Altice. Ce proche de Patrick Drahi qui a gravi tous les échelons dans le groupe SFR dans le sillage de son mentor, avait quitté le groupe de communication en août dernier.
Contactés par Challenges, les services de presse concernés n'ont pas commenté.
(source : msn.com/Challenges/Jean-François Arnaud)