Ces chiffres qui montrent l'impact de la covid-19 sur l'activité des casinos de Cannes
Il est probable qu’à la lecture des comptes 2021-2022, l’exercice du "retour à la normale", les chiffres qui suivent soient relégués au rang des mauvais souvenirs.
Formule valable dans bien des domaines mais là, c’est bien des casinos cannois dont il s’agit.
À l’instar des autres délégations de service public, le bilan 2020-2021 - "car l’exercice fiscal pour les casinos va du 1er novembre au 31 octobre", précise Thomas De Pariente, adjoint en charge de la problématique - des trois établissements a été passé au crible, lors de la dernière séance municipale.
Chiffres des Princes en hausse : oui, mais...
Et, sans surprise, "l’année a été très douloureuse pour les exploitants, même si, depuis, chacun s’est relevé de cette épreuve".
La raison? Pas besoin de chercher bien loin: la Covid. Fermés jusqu’au 19 mai 2021, les casinos ont rouvert progressivement, pour ne tourner "à plein régime" qu’à partir du 30 juin.
Au final, cinq mois et demi d’exploitation dans l’année. Ajoutez à cela l’extension du pass sanitaire (9 août) et la fin de la gratuité des tests (15 octobre) et, forcément, vous obtenez des chiffres bien faméliques.
Une perte, évidemment, pour les exploitants. Mais aussi pour la commune.
Au total - en intégrant les redevances des MAQ (manifestations artistiques de qualité) et celle d’occupation du bâtiment communal pour le casino Croisette - celle-ci a perçu 5,096 M€ en 2020-2021, contre 6,127 M€ en 2019-2020.
Pour le seul produit brut des jeux (PBJ), on est passé de 3,394 M€ à 2,428 M€. "On voit bien l’intérêt pour la Ville que l’exploitation des casinos soit de bonne qualité", euphémise ainsi l’adjoint. On commence par le casino Croisette du Palais qui, à lui seul, "pèse 51% de l’ensemble du produit brut des jeux".
Chute des entrées
Classé au 19e rang national (18e l’année d’avant), il a enregistré 176.820 entrées en 2020-2021, contre 322.488 un an plus tôt, soit une baisse de fréquentation de 45,17%. Forcément, le produit brut des jeux a chuté (12,655 M€ contre 20,906 M€, soit - 39,47%).
Du coup, la Ville a récupéré 2,977 M€ contre 3,873 M€ lors de l’exercice précédent (-23,13%), dont 1,258 M€ sur le PBJ contre 2,148 M€ (-41,42%).
Concernant le casino 3.14 (passé du 97e au 104e rang national), même constat: chute des entrées (49.654 contre 83.597, soit - 40,6%) et du PBJ (3,519 M€ contre 6,616 M€ soit -46,81%).
Logiquement, ça fait moins d’argent dans l’escarcelle de la commune: 779.000€ contre 1,558 million d’euro (-50 %), dont 429.122€ (contre 849.788€, soit -49,5%) sur le PBJ.
"Sachant que la Ville a consenti un effort important en diminuant de moitié [350.000€ contre 708.000€] les sommes perçues pour les MAQ (au titre des manifestations artistiques de qualité, le 3.14 a participé au financement de Performance d’acteurs (150.000€), du Musée éphémère du cinéma (120.000€) et des Journées de la création chorégraphiques (80.000€). Les organisations de la SEMEC (200.000€ pour le casino Croisette, 450.000€ pour Les Princes) et de l’orchestre régional Paca (300.000€ pour le casino Croisette, 150.000€ pour Les Princes) ont également obtenu des fonds., ndlr)", précise Thomas de Pariente.
Diminuées de moitié pour le 3.14 et doublées (600.000€ contre 300.000€ en 2019-2020) pour le casino Les Princes. Pourquoi? Parce que l’établissement du Marriott a connu de meilleurs chiffres que lors du précédent exercice. Un exploit en plein Covid? Pas tout à fait… "Des travaux, l’année d’avant, avaient obligé la fermeture du casino [de décembre 2019 à juin 2020], élucide l’adjoint. L’accroissement du chiffre d’affaires [+54,31%] est davantage technique que le reflet d’une véritable progression économique."
Remonté au 62e rang national (141e avant), Les Princes a comptabilisé 53.548 entrées en 2020-2021 (contre 43.594, soit +22,83%) et un PBJ de 5,979 M€ (contre 3,45 M€, soit +73,30%).
La municipalité a, elle, perçu 1,34 M€ (contre 696.000€, soit +92,53%), dont 740.482€ sur le produit brut des jeux (contre 396.288€, soit +86,85%).
(source : nicematin.com/Pascal Fiandino)