L’établissement de jeux du centre-ville a fait l’objet d’un chapitre dans le dernier rapport de la Chambre régional des comptes. En cause, le faible niveau de recette généré chaque année.
Le casino est un élément important pour l’attractivité commerciale et touristique de notre cité, a toute sa place dans la stratégie que nous portons pour développer la présence de structures hôtelières sur notre territoire. De la même façon, cet établissement est un atout pour attirer de nouveaux congrès dans notre ville. » Ça, c’est ce que disait Jérôme Viaud en 2020 face à la commission consultative des cercles et jeux à Paris pour le renouvellement de l’autorisation des jeux du casino Victoria.
Deux ans plus tard, la Chambre régionale des comptes (CRC) qui a dévoilé son rapport sur la Ville de Grasse [notre édition du mercredi 28 septembre], a consacré un chapitre au casino Victoria. Dans celui-ci, elle considère que l’établissement est "symptomatique des difficultés conjuguées auxquelles la commune doit faire face. Les recettes de toutes natures tirées de l’exploitation déléguée sont en effet particulièrement limitées. L’établissement, peu mis en valeur bien qu’il occupe un bâtiment remarquable de la commune, est soumis à une très forte concurrence et se trouve en grande difficulté pour investir dans des équipements modernes. Peu moteur dans le rayonnement touristique de la commune, il apparaît se recentrer, par défaut, sur son activité annexe de restauration, aux résultats de laquelle la commune n’est cependant pas intéressée."
Jérôme Viaud a déclaré, lors du dernier conseil municipal, qu’il partageait l’avis de la CRC sur la nécessité de mener une étude sur les retombées de l’activité casino en termes touristique et culturel.
"Il ne faut pas se voiler la face"
"La volonté communale a toujours été de voir le casino comme un élément d’animation du centre-ville, poursuit-il. L’installation de l’office de tourisme au rez-de-chaussée du palais des congrès, à proximité immédiate du casino depuis l’été 2022 va encore permettre d’accroître l’attractivité."
L’activité du casino [le délégataire est un indépendant et non un grand groupe] génère une recette d’environ 131.000 euros pour la collectivité. Cela comprend une redevance de 75.000 euros et le prélèvement du produit des jeux (56.274 euros pour 2019). "Rien n’indique à ce jour qu’une autre activité permettrait de meilleures retombées, reprend le maire. Néanmoins, il ne faut pas se voiler la face sur les difficultés rencontrées par les casinos, notamment les petites structures, comme celui de notre ville. Nous en avons pleinement conscience."
"La commune doit engager une réflexion"
Paul Euzière (groupe GATEA) estime que "toutes les craintes et observations exprimées depuis 2015 se retrouvent dans le rapport" de la CRC qui consacre 16 pages sur 74 au Casino. "La Chambre rappelle en outre que des réunions internes organisées avec l’exploitant ne sauraient suppléer les carences du rapport annuel du délégataire, destiné par son caractère public à être porté à la connaissance du conseil municipal et des citoyens."
Magali Conesa (groupe GATEA) expose, dans une analyse précise du rapport de la CRC, que ce dernier "termine le chapitre sur l’analyse des recettes en disant que, même si l’équipe municipale actuelle a hérité de conventions anciennes de longue durée, la commune doit nécessairement engager une réflexion sur l’optimisation de ses produits de gestion là où des marges de manœuvre existent et rester vigilante dans la conclusion des contrats à venir et dans les choix de gestion qui y président."
(source : nicematin.com/Maxime Rovello)