Les quatre casinos de notre littoral, tous gérés par des privés pour le compte des communes, dans le cadre d’une délégation de service public, ont subi les effets de la crise sanitaire. Mais ils constatent un retour à une fréquentation normale.
1 Le casino de Mers-les-Bains a mieux résisté
À Mers-les-Bains, l’établissement créé et dirigé par Sébastien Guivarch, qui compte aussi un bowling et un restaurant, a subi de plein fouet les contraintes sanitaires : « Pour les casinos, l’exercice comptable court du 1er novembre au 31 octobre. En 2020, nous avons donc été fermés 81 jours mais l’année suivante 199 jours. C’est énorme ! Du coup, notre chiffre d’affaires a été quasiment divisé par deux. En 2021, cependant, les aides de l’État, le recours au chômage partiel, nous ont permis d’attendre la fin du confinement sans remettre en cause la viabilité de l’entreprise. »
L’établissement mersois a bien résisté, mieux que la moyenne nationale. Alors que le produit brut des jeux (PBJ, pour environ 200 casinos) a enregistré une chute de 55 % entre la saison 2018-2019 et 2020-2021, passant de 2,4 milliards d’euros à 1,08 milliard, la baisse a été de 45 % à Mers, avec un PBJ de 2,8 millions en 2021. « Nous avons aussi continué d’investir malgré la crise, et de multiplier les animations, dès qu’on a pu rouvrir. »
Même niveau de fréquentation
Selon le dirigeant, le début de l’année 2022 a été encore compliqué, « mais nous avons senti un élan quand les restrictions ont été levées, en particulier le pass sanitaire. Nous sommes maintenant revenus au même niveau qu’en 2018-2019 ». Sauf que la météo de ce mois de juillet n’est pas très favorable ! « Nous avons souffert du beau temps, nous n’avons pas beaucoup de monde. Mais on verra au mois d’août. » Autre motif d’inquiétude : l’inflation. Les dépenses de fonctionnement augmentent, comme « l’électricité, dont le prix flambe ». Côté clients, le coût du carburant peut dissuader ceux qui viennent de loin : « Certains font parfois l’aller-retour dans la journée, ils pourraient venir moins souvent. » Toutefois, cela n’empêche pas l’établissement de recruter : « Nous cherchons actuellement deux employés de jeu, et nous assurons des formations en interne. »
2 Une saison prometteuse au casino du Tréport
Dans le casino de la ville voisine du Tréport (Seine-Maritime), exploité par le groupe Joa, la saison s’annonce plutôt prometteuse. « On flirte sur les six premiers mois de 2022 avec l’activité observée en 2019. On voit que les hébergements touristiques sont complets dans beaucoup de régions comme la nôtre », constate Michaël Dumont, l’ancien directeur. « En période de crise, les gens ont aussi besoin de se divertir », estime son successeur, Christophe Ougen. Cependant, ils restent prudents, en raison du Covid, toujours présent, et du coût de la vie.
3 Un casino refait à neuf, à Cayeux-sur-Mer
Même constat à Cayeux-sur-Mer, où Sabrina Mortki-Blachère, directrice du casino, note que « le panier moyen a nettement baissé chez nous ». Cependant, elle ne boude pas son plaisir : « Les clients reviennent petit à petit. Après cette période compliquée, ça fait du bien. » Elle évoque « une baisse catastrophique, de plus de 30 % » mais aussi les aides de l’État qui ont permis de « passer le cap ». Et d’insister : « Nous avons profité des confinements pour faire d’énormes travaux. Nous sommes là depuis trente ans, il fallait donner un coup de jeune. Nous avons donc tout cassé et tout refait. » Le parc de machines a été aussi en partie renouvelé.
4 Le casino de Fort-Mahon-Plage continue d’investir
Le casino de Fort-Mahon, géra par le groupe Viking, va lui aussi poursuivre ses investissements. Le directeur général Luc Le Borgne l’a annoncé au conseil municipal, lors de la présentation du rapport annuel de la délégation de service public. L’établissement a prévu de renouveler 10 % des machines à sous sur l’exercice, et il étudie un projet d’envergure pour 2022/2023. Un rebond plein d’optimisme après un exercice 2020-2021 plombé là encore par la crise sanitaire. Elle a conduit à une baisse du produit brut des jeux (PBJ) qui s’établit à 2 707 014 € bruts. Soit – 37 % par rapport à l’exercice précédent et – 49 % par rapport à 2018-2019, qui était une année pleine. Le montant des prélèvements s’est élevé à 1 115 395 € dont 235 626 € versés à la commune.
(source : courrier-
picard.fr/lexandra Mauviel, Benjamin Radeau, Xavier Togni)