Sous la pression du président chinois, Xi Jinping, les autorités locales se sont lancées dans une campagne de répression contre le blanchiment d’argent.
Un magnat des casinos de Macao a été arrêté, dimanche 30 janvier, deux mois après son plus puissant rival, nouveau tour de vis des autorités chinoises contre un secteur qui brasse chaque année des milliards de dollars.
Chan Wen-ling est le fondateur de Tak Chun Group, le deuxième plus gros junket de Macao. Un « junket » est un intermédiaire qui facilite la venue dans les casinos de Macao des joueurs en leur servant à la fois de tour-opérateur et de prêteur. M. Chan est également le patron du groupe d’hôtels et de casinos Macau Legend Development, dont les actions à la Bourse d’Hongkong ont chuté de près de 30 %, lundi, après l’annonce de son arrestation.
En novembre, Alvin Chau, patron du plus gros junket de Macao, Sun City, avait lui aussi été arrêté par la police du territoire. Il est accusé, avec dix autres dirigeants de son groupe, d’avoir monté une plate-forme illégale de jeux d’argent en ligne aux Philippines et d’y avoir attiré des clients chinois.
Des soupçons de collaboration entre les deux rivaux
M. Chan a été arrêté pour des faits en lien avec ceux qui sont reprochés à M. Chau, a fait savoir la police de Macao lors d’une conférence de presse. « Même si les deux opérations visent deux groupes différents, nous disposons de suffisamment de preuves pour démontrer qu’ils collaborent », a-t-elle affirmé.
Macao, ancienne colonie portugaise, est le seul endroit de Chine où le jeu est autorisé et dispose du plus grand rassemblement de casinos au monde. L’immense majorité des joueurs viennent de Chine continentale, d’où ils sont amenés par des junkets, comme Suncity et Tak Chun.
Pendant des décennies, le magnat des casinos Stanley Ho a détenu le monopole sur l’industrie locale des jeux. Mais en 2002 les autorités ont accueilli cinq nouveaux concurrents, qui ont chacun obtenu des concessions de vingt ans. Un délai raccourci à dix ans depuis cette année pour les nouvelles licences.
Avant la pandémie, de nombreux riches fonctionnaires et entrepreneurs chinois venaient s’encanailler à Macao, pariant sans compter et contournant les strictes lois chinoises, qui limitent la quantité d’argent liquide pouvant être emmenée à l’étranger. Mais sous la pression du président chinois Xi Jinping, les autorités locales se sont lancées dernièrement dans une campagne de répression contre le blanchiment d’argent et ont accru leur supervision des casinos.
(source : lemo
nde.fr/AFP)