Le groupe de casinos Partouche s'est enfoncé dans le rouge l'année dernière, très marquée par la crise sanitaire due à l'épidémie de Covid-19, essuyant une perte nette de 51,9 millions d'euros en raison de la fermeture de ses casinos pendant plus de six mois.
Sur l'exercice 2020/2021, clos le 31 octobre, les activités de Partouche sont restées à l'arrêt pendant «environ 6,5 mois», contre 3 mois au cours de l'exercice précédent, où ses pertes nettes s'étaient élevées à 17,4 millions d'euros, rappelle le groupe mercredi dans un communiqué. Le chiffre d'affaires 2020/21 a reculé de 25,6% à 255,7 millions d'euros, dont 82% générés au deuxième semestre de l'exercice. «L'an dernier, nous avons eu plus de 200 jours de fermeture; l'année précédente, il y en avait eu 80. Mais lorsqu'on nous a laissés rouvrir dans des conditions normales, c'est reparti comme s'il ne s'était rien passé», a souligné Fabrice Paire, président du directoire du deuxième groupe de casinos en France - derrière le concurrent Barrière.
Le produit brut des jeux en chute de 33%
Toutefois, le passe vaccinal en vigueur aujourd'hui continue d'empêcher «toute une catégorie de gens non vaccinés d'accéder à des installations de divertissement», déplore M. Paire. La société Partouche, qui exploite 41 casinos dont 38 en France et emploie environ 3.900 collaborateurs, «est préservée, avec un endettement net tout à fait raisonnable et même en diminution par rapport à l'année précédente», à 87 millions d'euros à fin octobre 2021, contre 91,5 millions un an plus tôt - et 73 millions d'euros deux ans auparavant -, estime M. Paire. Quant au produit brut des jeux (PBJ), un indicateur clé du secteur (différence entre les mises des joueurs et leurs gains), il a fondu d'un tiers (-33,4%) sur l'exercice, à 350,2 millions d'euros.
Si le PBJ des machines à sous a chuté de 41,8% et celui des jeux traditionnels de 10,2%, celui des jeux traditionnels à l'étranger progresse (+39,9%) grâce au bond des jeux en ligne et des paris sportifs en Belgique ainsi que des nouveaux jeux en ligne en Suisse (+54,8%), portés par la fermeture des établissements. Une fois la crise sanitaire passée, après avoir «reporté des projets d'investissement et pu compter sur un vrai appui de (ses) partenaires bancaires», Partouche va, grâce à une «situation financière saine», «reprendre le cours d'une vie normale et certainement l'accélérer», prévoit M. Paire. Ce dernier est désormais épaulé par Benjamin Abou, directeur d'exploitation casinos - passé par les directions des casinos de Saint-Amand, Palm Beach à Cannes et La Grande Motte -, entré en fonctions mardi, après le décès brutal en décembre du directeur d'exploitation hors-jeux Jean-François Largillière.
(source : lefigaro.fr/STEPHANE DE SAKUTIN/AFP)