Derrière les machines à sous et les tables de jeux du casino de Bagnoles-de-l'Orne, se cachent un monde et une organisation bien particuliers. 48 personnes y travaillent et la palette des métiers est assez vaste. Visite dans les coulisses des bandits manchots.
Incessant bruit de pièces de monnaie, de musiques de machines. L'ambiance de la salle de jeux de Bagnoles-de-l'Orne est bruyante, presque assourdissante. Les joueurs sont silencieux. L'oeil rivé à leur machine, ils n'attendent qu'une chose : que leur écran affiche enfin la précieuse combinaison, qui videra la machine de ses pièces.
Derrière cette ambiance, un autre monde cohabite, celui des salariés. Ils sont discrets, veillent ou surveillent le bon déroulement des jeux, mais aussi du cinéma, du bar-pub, de la discothèque, du restaurant... Ils sont en tout 48 à se relayer, faisant du casino le deuxième employeur de la ville. Cette équipe est gérée par un homme, le directeur général, Gérard Maudelonde.
L'organisation du travail est bien précise : « Une première équipe arrive à 7 h, pour vider les machines, compter et vérifier que l'argent présent correspond bien au compteur et s'assurer du bon fonctionnement de l'ensemble. » Il ne s'agit pas de tromper le joueur.
Viennent ensuite des équipes d'entretien, puis de réception, du bar et du restaurant. La salle de jeux, elle, ouvre à 10 h, chaque matin. Les machines sont gérées par un programme informatique, qui assure la redistribution des mises et le fameux jackpot. Mais comment ça marche ? « Les 100 machines sont rassemblées en quatre groupes. Ça fait quatre jackpots. En plus des gains de chaque machine, un pourcentage des mises est prélevé et mis dans le jackpot. » Ce qui peut faire de jolies sommes : « Environ une fois par mois, poursuit le directeur, un gagnant repart avec plus de 15 000 € ». Une fois, un veinard a empoché plus de 33 000 €.
Les tables de roulette, black-jack et boule n'ouvrent qu'en fin d'après-midi ou en début de soirée. Pour ces grands jeux, c'est la main et les yeux de du croupier qui surveillent. Le casino en emploie une quinzaine. « C'est un personnel qualifié et formé en interne, pour la théorie et la pratique. Ils ont une obligation de réserve : ils ne peuvent pas entretenir de relations avec la clientèle, ni faire part, à l'extérieur, de ce qu'ils voient ou entendent. »
Autre métier, les gardiens. Ils veillent notamment à ce que des personnes interdites de jeux par le ministère de l'Intérieur ne pénètrent pas au casino. Pas toujours facile quand on sait que 500 000 personnes franchissent la porte chaque année. « S'ils le font, ils ne repartent jamais avec aucun gain. De plus, il y a un contrôle de carte d'identité, lors de chaque change de monnaie ou retrait. » Les gardiens sont également aidés dans leur tâche par un réseau de surveillance vidéo d'une trentaine de caméras et par le système de sécurité du coffre, où est stocké l'argent du casino. « Nous avons su tirer les leçons des hold-up qu'on a subis. Aujourd'hui, le coffre est quasiment inviolable. »
(source : alencon.maville.com/Sébastien ROULLIER)