Ils étaient les seuls à y croire, mais comme ils ne manquent pas d'air, les Nétrablais ont obtenu l'autorisation d'ouvrir un établissement de jeux. avec une cinquantaine d'emplois à la clé.
Quatre fois, ils en ont fait la demande. La quatrième fut la bonne. Sérieusement remaniée par rapport au projet du départ, poussée par le président du conseil général, Pascal Clément, et le député Jean-François Chossy, tirée par les investisseurs concernées, la demande de Noirétable pour l'installation d'un casino est finalement passée. La haute commission a dit oui, et qu'importe si ce fut du bout des lèvres. Surtout, le ministre de l'Intérieur a paraphé. C'était cette fois-ci ou jamais.
Six à sept millions d'investissements
Même si le maire, Denis Tamain, déclarait qu'il relancerait la proposition autant de fois qu'il serait nécessaire, il avouait cette semaine savoir que c'était la dernière chance. Il l'emporte sur la dernière mise. L'initiative, la volonté de cette petite commune perdue dans la montagne relève de beaucoup de panache. « Nous sommes des hommes de défi », dit le premier magistrat.
Des hommes et des femmes de défi qui ne manquent décidément pas d'air. Noirétable est depuis trois quarts de siècle classée station climatique, ce qui signifie que l'air de là-haut est excellent, mais surtout qu'elle peut prétendre à un établissement de jeux, comme une ville de thermes, ou une cité balnéaire.
Cinq groupes ou sociétés privées avaient répondu à l'appel d'offre du conseil municipal, preuve au passage que le projet doit être intéressant. Le choix s'est porté sur les dirigeants du casino du Golfe à Cavalaire. Alain Cadi en est le créateur, et Olivier Raineau le directeur. Cette affaire est pour ce dernier pratiquement un retour aux sources. Il est le fils du propriétaire du casino de Saint-Galmier, qui le céda au groupe Partouche. Henri Caradet sera le responsable sur place. Ils annoncent un investissement de 6 à 7 millions d'euros.
Trois restaurants, cinquante machines à sous
Ils ont acquis un terrain, derrière La Poste, pratiquement dans le centre du bourg, juste en dessous de la caserne des pompiers. Curieusement, l'endroit a vu grandir le maire. Le maire va voir maintenant grandir son quartier.
La conception des bâtiments a été confiée au jeune architecte stéphanois Rivat. On lui doit ceux de l'entreprise SNF Floerger dans la zone industrielle de la plaine, ou encore une clinique vers Mâcon. Avec lui, « La toiture sera comme un jardin ». Les locaux seront distribués autour d'une coupole de 200 m2. La capacité d'accueil sera de 1 200 personnes sur 5 800 m2 de plancher. Pas moins de trois restaurants sont prévus, dont un gastronomique. Il y aura aussi un piano bar, des salles de conférences, de gala.
Les travaux devraient débuter en septembre pour l'ouverture dès l'été prochain.
On sait pertinemment que ce sont les machines à sous qui attirent les joueurs. Le parc ne peut excéder 50 bandits manchots dans un premier temps. Les investisseurs escomptent 250 000 clients au départ. La ville d'air compte fermement sur 40 à 60 emplois, et, comme le dit son maire « un nouveau standing ». Celui qui convient quand on a décroché le jackpot.
(source : leprogres.fr/Jean-Yves MOULIN)