Les contrats des casinos Croisette et Princes arrivent à leur terme. Mais les propositions de reprise ne sont pas acceptables. La Ville de Cannes ouvre la voie à la société du Palais des festivals, la Société d'Economie Mixte des Evènements Cannois.
La Semec casinotière? La délibération 19 du dernier conseil municipal sème le doute. Celle-ci a pour objet un changement dans les statuts de la Société d’économie mixte des événements cannois. L’article 2 va être changé afin de permettre à la société de "gérer toute activité de jeux d’argent et de hasard, de spectacle, de restauration et donc d’exploiter tout casino".
La démarche est surprenante: on a toujours vu la SEMEC se charger des congrès, du palais et de l’événementiel. On ne l’imaginait pas toucher aux casinos… "On ne pouvait pas laisser faire!" a lâché le maire, David Lisnard à propos de cette délibération.
Laisser faire quoi au juste?
Explications...
Pour faire simple, Cannes accueille trois casinos sur son territoire: le Croisette, au sein du palais des festivals, les Princes, situé au sous-sol de l’hôtel J.W Marriott et le Casino 3.14 (anciennement Palm Beach) dans les locaux de l’hôtel 3.14.
En octobre 2021, les contrats des deux premiers doivent arriver à leur terme. Or, les procédures de passation qui ont été organisées pour désigner de nouveaux exploitants se sont avérées infructueuses. Un seul repreneur s’est présenté pour les deux casinos en proposant une participation inappropriée, c’est-à-dire en deçà du cahier des charges.
PROLONGATION DES CONTRATS JUSQU’À 2022
Effectivement, on comprend que la Ville se refuse à laisser faire… C’est bien pour cela qu’elle a décidé de lancer une nouvelle procédure de mise en concurrence et de "jeter" la SEMEC dans le jeu. "On ne sait pas sur quoi cela débouchera, mais on se devait d’essayer quelque chose..."
Il est bien entendu que – et c’est stipulé dans la délibération 19 – "comme toute entreprise, l’exploitation d’un casino par la SEMEC restera conditionnée à l’obtention d’une autorisation de jeux délivrée par le ministère de l’Intérieur."
Entendu aussi que le lancement d’une nouvelle procédure de mise en concurrence et les négociations qui s’ensuivent ne pourront pas aboutir à temps. Les élus ont voté en ce sens la possibilité de négocier la prolongation des contrats en cours d’exécution d’un an, soit jusqu’au 31 octobre 2022.
Le temps de voir venir donc…
Reste peut-être une question, d’ailleurs posée le premier magistrat lors de la séance: est ce qu’il y a vraiment la place pour trois casinos dans la seule ville de Cannes. "Apparemment non… Mais les exploitants des casinos sont dans une situation de force compte tenu du contexte", a répondu l’édile. De force et de faiblesse en fait… D’un côté, le reversement des casinos représente aujourd’hui 6% des recettes de fonctionnement de la Ville et on se doute que, pour le moment, il paraît difficile de s’en passer. De l’autre, les casinos doivent accuser une baisse de leur activité due à la pandémie et au boom des jeux en ligne.
Les deux délibérations concernant les casinos ont été votées à l’unanimité.
(source : nicematin.com/CHRYSTÈLE BURLOT)