Le mythique établissement de jeux de menton met à profit sa fermeture administrative pour réaménager son espace, repenser ses offres et renouer avec son histoire. Immersion.
Le tintement des machines à sous ne résonne plus dans l’enceinte du Casino Barrière de menton.
L’établissement a fermé ses portes le 24 octobre, lors de l’instauration du couvre-feu dans les Alpes-Maritimes frappés par la deuxième vague de Covid.
La quasi-totalité des salariés a été renvoyée chez elle, en chômage partiel, le temps que la situation sanitaire s’améliore.
Quatre mois après, le temple du jeu est toujours à l’arrêt. L’entrée principale est verrouillée. Ses clients sont confinés. Quelques employés assurent la maintenance, la surveillance et tiennent les finances asséchées du site sous la direction de Geoffrey D’Hier.
Capitaine d’un navire abandonné qui cherche à s’adapter, se réinventer pour survivre à la crise sanitaire. Et renouer avec sa clientèle maralpine et étrangère. Immersion dans les coulisses du Casino Barrière.
"ON RÉINVENTE NOTRE MÉTIER, NOS OFFRES"
Pour y entrer, il faut passer par la porte de service, cheminer dans un dédale souterrain jusqu’à un escalier qui mène au hall d’entrée désert. Silencieux.
Un bruit de perceuse s’échappe de la première salle de jeu. Trois employés déboulonnent les écrans supérieurs des machines à sous pour dégager la vue mer. Un détail, ou presque.
Geoffrey D’Hier ne laisse rien au hasard: "On se prépare à la réouverture, on réinvente notre métier, nos offres pour rester compétitif."
À un peu moins de 10 km, les établissements de jeux de Monaco sont restés ouverts après le confinement de mars. Le Casino de menton, lui, totalise six mois de fermeture administrative, une perte de chiffre d’affaires supérieure à 30 % et un plan de restructuration lancé au mois de décembre. Tout est bon pour tirer son épingle du jeu.
"On a voulu créer des espaces de jeux pour que chaque client puisse s’y retrouver, poursuit le directeur. L’implantation des machines à sous a été modifiée. Elles ont été espacées les unes des autres, ce qui nous a permis d’enlever les plexiglas pour plus de confort. On doit bien ça à nos clients."
PRÊT POUR CET ÉTÉ
Et d’ajouter: "Côté restauration, le chef cuisinier a validé une nouvelle carte vendredi dernier pour Le Colombale. On est aussi en train de repenser notre discothèque. Le Brummel est fermé depuis un an. Avec le Covid, ce n’est plus possible d’avoir une fosse avec 300 personnes qui dansent collées les unes aux autres. On imagine différents scénarios pour mettre en avant le DJ et aménager des boxes avec des places assises."
Le travail a déjà commencé. Au milieu de la boîte de nuit mentonnaise, une estrade a été montée pour accueillir la cabine du DJ et les performeurs.
Des canapés dorés ont été disposés de part et d’autre de la scène rectangulaire pour former le coin VIP. Le reste de la salle est encore en chantier, mais Geoffrey D’Hier envisage de créer des espaces similaires avec des tables et des chaises. Les clients pourront danser autour, entre amis, sans se mélanger. Encore faut-il que le gouvernement accepte.
En tout cas, le directeur du Casino Barrière se tient prêt, "si tout va bien", pour une réouverture cet été.
"Les gens auront besoin de déconnecter, de se divertir, de revivre. Le Casino est un vrai pôle de divertissement. Il y a des jeux, mais aussi un restaurant, un café des sports où l’on retransmet les matches, une salle de réception pour les mariages, une discothèque."
Quid de la jauge et du protocole sanitaire? "Aujourd’hui, on a le recul du déconfinement. Nous n’avons eu aucun cas de Covid dans les établissements du groupe parce qu’on a fait appliquer un protocole sanitaire fiable. La jauge sera fixée par le gouvernement, mais on a l’avantage d’avoir de grands volumes, 3.000 mètres carrés de surface client, et une belle ouverture sur l’extérieur."
La terrasse pourrait peut-être rouvrir à la mi-mai, si le calendrier annoncé par le président Emmanuel Macron est maintenu.
Et donc, accueillir l’édition 2 021 des Summer Party, ainsi que les joueurs puisque le Casino a installé des machines à sous en extérieur. Et pourquoi pas des événements pour promouvoir les partenaires-commerçants de la cité du Citron. "On est tous dans le même bateau".
(source : nicematin.com/CÉLIA MALLECK CMALLECK)