Le liégeois ardent cherche un partenaire pour sa branche casinos et paris en ligne Gaming1. Prix affiché? Jusqu'à un milliard d'euros pour une participation majoritaire.
Fleuron wallon se cherche partenaire pour mieux grandir. C'est un peu le message que l'on aurait pu imaginer si une pancarte avait dû être apposée devant le QG du groupe, installé à deux pas de l'aéroport de Bierset.
Mais c'est dans la discrétion que le liégeois ardent (ex-Circus) vient d'ouvrir la porte à un changement dans son organigramme. BNP Paribas Fortis a été mandatée en vue de trouver un candidat à une prise de participation majoritaire au sein de la branche jeux de hasard du groupe, a-t-on appris. La mission en est encore en phase préliminaire, bien que le dossier circule depuis plusieurs mois déjà.
Poids lourd des jeux de hasard
Gaming1, de son petit nom, était détenue jusqu'ici par les familles Bosquin, Léonard et Mewissen, toutes représentées au sein du conseil d'administration d'ardent. Ensemble, elles ont construit au fil du temps un poids lourd des jeux de hasard qui, d'une simple salle de jeux lancée en 1992 à Liège, comporte désormais plus d'une dizaine de casinos, couplés à près d'une vingtaine de plateformes de paris en ligne et près d'une trentaine de salles de jeux, en sus d'une piste de bowling à Gosselies. Et ce, à travers six pays du Vieux continent, mais aussi au Pérou et en Colombie.
Parmi ses actifs les plus connus, l'on notera les casinos de Namur et de Spa par exemple, de même qu'une participation minoritaire dans le casino de Davos. Côté digital, Gaming1 exploite les sites de jeux en ligne bien connus Casino777 et Circus.
Une "machine à cash", mais...
Pré-corona, le chiffre d’affaires dépassait le quart de milliard d'euros pour un excédent brut d'exploitation (ebitda) de plus de 80 millions et plus de 1.100 collaborateurs, dont 300 au QG de Liège.
Sur cette base, la valorisation de l'activité pourrait tourner entre 800 millions et un milliard d'euros éventuellement, selon des experts consultés. Mais le bas de la fourchette serait toutefois plus probable.
Car si le groupe est une "machine à cash", souligne un observateur, il n'en reste pas moins actif dans un domaine marqué par une forte importance des évolutions régulatoires. De même, sa nature pourrait aussi amener à des difficultés de financement de l'opération pour tout acquéreur éventuel, dans un contexte où l'"ESG" (soit ces fameux critères "environnementaux, sociaux et de gouvernance", NDLR) est sur toutes les lèvres. Une technologie maison prisée du secteur rattrape toutefois quelque peu la sauce.
Un portefeuille bien fourni
Les autres participations, logées au sein d'ardent Invest, ne sont, elles, pas concernées par le processus de vente, entend-on. Il en va là d'une présence au sein de Belgium Beer Export, la société qui fait produire et commercialise la bière Tripick, ou encore de l'entreprise de vente et location d’écrans publicitaires Ledcom.
Un portefeuille immobilier très marqué retail de plus de 37.000 mètres carrés répartis à travers toute la Wallonie, ainsi que des projets dans l'énergie, sont aussi logés au sein du bras de diversification ici des seuls Mewissen et Léonard.
La direction resterait
Emmanuel Mewissen, le CEO d'ardent, qui avait été candidate Entreprise de l'année 2017, nous a indiqué qu'il ne s'exprimerait pas sur le sujet. Alors sur la fin d'études en dentisterie, il cofondait le groupe aux côtés de Jean-Marie Léonard, comptable et exploitant de deux établissements essentiellement fréquentés par des étudiants.
D'après nos informations, l'intention serait que la direction reste à bord, en réinvestissant éventuellement au passage dans la nouvelle construction à naître. Un partenaire financier serait principalement recherché. Waterland, derrière Napoleon Games, ou encore CVC, derrière Tipico, pourraient faire figure de candidats.
(source : echo.be/SIMON SOURIS)