Le directeur général de Crown Resorts, l’un des plus grands groupes australiens de casinos, a suivi lundi plusieurs autres dirigeants en annonçant sa démission, sur fond d’accusations de blanchiment et de liens avec le crime organisé qui plombent un de ses projets phares à Sydney.
Une enquête publique a recommandé la semaine dernière de ne pas accorder à Crown Resorts la licence requise pour opérer le casino à plusieurs milliards de dollars qu’il a construit au cœur de la plus grande ville du pays.
Une décision motivée par le fait que le groupe n’aurait pas répondu à des accusations de blanchiment d’argent et de liens avec le crime organisé.
Lundi, le directeur général de Crown Resorts, Ken Barton, a annoncé sa démission dans un contexte d’intenses pressions en ce sens, après plus d’une décennie au sein du groupe, notamment à sa direction financière.
Trois autres directeurs avaient auparavant annoncé leur départ d’un groupe qui avait longtemps été dirigé par le milliardaire James Packer.
L’agence de l’alcool et des jeux de l’État de nouvelle-Galles du Sud avait lancé une enquête en raison d’informations de presse selon lesquelles des casinos de Crown en Australie étaient utilisés à des fins de blanchiment d’argent provenant de la traite des êtres humains, du trafic de drogue, du terrorisme ou de l’exploitation sexuelle des enfants.
Ancienne juge de la Cour suprême, la magistrate Patricia Bergin a estimé que Crown n’était pas digne d’obtenir une licence, notamment pour avoir « permis des activités de blanchiment d’argent » et pour avoir fait des affaires avec le crime organisé, notamment avec des Triades.
Un avocat avait affirmé aux enquêteurs que de l’argent sale avait « probablement » été blanchi dans des établissements Crown de Melbourne (sud) et Perth (ouest).
Mme Bergin a dénoncé la « mauvaise gouvernance d’entreprise, la gestion de risque déficiente (…) et la mauvaise culture d’entreprise », préconisant une série de réformes avant que le groupe ne soit autorisé à ouvrir son casino dans la toute nouvelle tour de 75 étages qu’il a construite sur la baie de Sydney.
Culminant à plus de 270 mètres, le bâtiment, qui abrite aussi un hôtel et des restaurants, est la plus haute tour de la ville.
La présidente de Crown Helen Coonan, une ancienne ministre australienne des Communications, a été chargée de trouver un successeur à M. Barton.
Dans un communiqué, elle a affirmé que des mesures avaient été prises pour améliorer la culture d’entreprise et sa gouvernance, ajoutant qu’il restait « beaucoup à faire ».
« nous ne sous-estimons pas l’ampleur du problème et sommes conscients de la nécessité d’un changement radical », a dit Mme Coonan, qui siège au conseil d’administration de Crown depuis 2012.
(source : courrier-picard/AFP)