La Ville de Saint-Malo accorde une aide de 120 000 € au casino Barrière durement impacté par la crise. Mais elle l'assortit d'une obligation de maintenir les emplois durant 2 ans.
En 2020, le Casino Barrière de Saint-Malo a été contraint de fermer ses portes durant 148 jours. D’où une perte sèche de près de 1,3 million d’euros que la Ville a décidé de compenser partiellement. Concrètement, elle a accepté de recalculer la redevance d’occupation du domaine public que lui doit le casino : celui-ci ne la paiera que pour les périodes d’ouvertures effectives.
Soit une ristourne d’environ 120 000 € pour 2020. D’autres villes, comme Dinard, Cabourg ou Le Tréport, ont consenti le même type de soutien…
Maintien des 45 emplois
Mais, entre-temps, le groupe Barrière a annoncé un plan de licenciements qui d’ailleurs va toucher l’établissement de jeux de Dinard.
C’est pour cela que la Ville de Saint-Malo a assorti son aide d’une obligation de maintien des emplois au casino malouin (45 salariés) pendant deux ans, comme le précise Nicolas Belloir, l’adjoint aux finances.
La minorité s’abstient
Victor Richard (élu de la minorité) s’étonne cependant d’une telle largesse envers un groupe qui était largement bénéficiaire en 2019, surtout quand on compare avec la situation de commerçants indépendants qui peinent à obtenir des exonérations de loyers.
Une comparaison que Nicolas Belloir estime non pertinente : « Nous sommes ici dans un contrat de délégation qui nous apporte des recettes fiscales. » Or, les conséquences « imprévisibles » de la crise sanitaire sont venues rompre, en quelque sorte, l’équilibre du contrat. Pour Frédéric Lambert (majorité), « nous sommes même tenus juridiquement d’intervenir ».
De plus, « nous répondons aussi à la volonté du gouvernement, qui a demandé aux bailleurs institutionnels de faire des exonérations » aux entreprises touchées par la crise, rappelle le premier adjoint Jean-Virgile Crance.
Autant d’arguments qui n’ont visiblement pas convaincu les élus de la minorité, qui se sont abstenus dans ce dossier. Ils remettent en question l’exonération totale de loyer pour les périodes de fermeture.
« Au regard de l’ensemble des aides nationales déjà perçues par le Groupe Barrière, n’aurait-il pas été judicieux de ne consentir qu’une exonération partielle comme le font la majorité des bailleurs privés ? Cela ne permettrait-il pas de dégager du budget pour soutenir les commerçants et acteurs économiques indépendants locaux ? », ont-ils réagi dans un communiqué.
(source : actu.fr/Berna
dette Ramel)