Dernièrement, le casino JOA La Siesta d'antibes a procédé à la destruction de plusieurs appareils considérés comme "obsolètes" au sein de son parc. Une démarche réalisée sous étroite surveillance, réglementation des jeux oblige.
Pour elles, rien ne va plus?! Impossible de savoir si elles ont eu les jetons avant d’être mises au tapis sur le parking de La Siesta d’antibes. Quoi qu’il en soit, plusieurs machines à sous ont tiré leur révérence cette semaine sur le site de la Brague.
Une destruction plutôt insolite puisqu’une telle opération ne se déroule pas si souvent que cela dans le monde des casinos…
"AMORTIE SUR CINQ ANS"
Mais comment ces quarante-trois machines se sont retrouvées condamnées?? "Une machine est en moyenne comptablement amortie sur cinq ans", souligne le directeur des jeux du casino JOA, Michel Hipolito en précisant?: "Sa durée de vie est plus ou moins longue."
Ce qui détermine la longévité de ces boîtes à chance?? "Leur attractivité. Si l’on constate qu’un modèle est moins plébiscité par la clientèle, il est possible de le faire évoluer. En changeant les jeux par exemple?!" Oui mais, au bout d’un moment, il n’y a plus rien à faire?: "C’est comme un ordinateur de bureau, certaines fois il n’y a plus vraiment de mise à jour possible." Et voilà votre machine devenue obsolète.
"Quand ce moment est arrivé, on retire le produit de la salle", indique le responsable qui explique le processus très encadré autour de ce retrait. "Quand on met en réserve une machine, elle sort du parc actif.?"
Ce qui nécessite une déclaration à la police jeux. Parce qu’il ne s’agit pas de débrancher la prise et de pousser l’appareil dans un cagibi pour qu’il prenne la poussière entre les balais et serpillières?: "Concrètement, on entrepose ce matériel dans un endroit surveillé par caméras."
Un stock qui permet aussi de dépanner au besoin?: "Il est possible de réaliser une démarche pour réinstaller une machine qui était en réserve. Cela peut être utile lorsqu’une panne s’avère plus longue que d’ordinaire."
Mais pas seulement?: "Il est également possible de procéder à des échanges au sein de notre groupe. Notre politique de jeu étant assez dynamique, la proposition de nouveautés reste un de nos axes forts. Quelque chose qui ne plaît plus chez nous peut absolument trouver son public dans un autre établissement ailleurs. C’est une manière de trouver une seconde vie."
Mais une fois à bout de course, l’engin ne peut qu’attendre sonner le glas. Chose faite ces jours derniers pour la quarantaine de mécanismes visés?: "Cela fait plusieurs années qu’on les accumule. Nous ne procédons pas à des destructions souvent. Mais sur le plan logistique, il fallait tout simplement faire du vide…"
Une opération on ne peut plus réglementée (voir ci-dessous) qui a nécessité deux heures pour voir les objets être éliminés du paysage.
Un balayage qui appelle la venue de nouvelles machines?? "Ce n’est pas prévu au programme au vu de la conjoncture actuelle (1)", relève celui qui œuvre depuis vingt ans dans l’univers des casinos?: "Mais dès que la situation s’améliorera, nous allons repartir sur de nouveaux produits."
1. Pour rappel, si les casinos ont pu rouvrir le 2 juin après le premier confinement, ils ont dû à nouveau baisser le rideau lors du deuxième confinement.
Une destruction avec un protocole ultra strict
Lorsqu’il s’agit de jeux, la réglementation s’avère on ne peut plus stricte.
Alors, concrètement, détruire des machines à sous?: ça marche comment?? «?On fait une déclaration au préalable quinze jours avant avec un listing précis adressé à la police des jeux qui viendra ensuite assister à la destruction sur place?», indique le responsable en précisant les éléments déclaratifs transmis pour chaque appareil.
À savoir le numéro de série du constructeur et également le numéro d’emplacement dans le casino.
Des données primordiales qui vont permettre de procéder à une triple vérification le jour J de la part des agents de la PJ mais également du directeur des jeux de l’établissement et des techniciens SFM dédiés à la maintenance des jeux.
Bénéficiant d’un agrément de l’État, ces derniers sont les seuls à pouvoir toucher la machine et ses composants – ils procèdent aussi bien à l’installation de machines, qu’à leur mise à jour et donc à leur destruction?: «?Une fois les vérifications réalisées, la plaque d’identification est retirée. Il faut savoir qu’elle est scellée. Donc cette opération nécessite de percer les rivets. C’est la police des jeux qui récupère ensuite cet élément matériel. Les techniciens retirent également les compteurs mécaniques qui seront détruits dans le cadre d’un autre protocole.?»
Une fois que l’appareil est devenu une sorte de coquille vide, sa carcasse est ensuite prise en main par une grue avec main hydraulique. Toutes ont été mises dans un container immense. La suite de l’aventure?? Un broyage en bonne et due forme avec un aller simple pour une entreprise de recyclage de déchets. Cette procédure vise à empêcher toute utilisation non encadrée des machines à sous.
Eh oui, malheureusement les amateurs de décoration vintage ne peuvent prétendre à récupérer une de ces petites merveilles à la maison. Pas de jackpot pour les amoureux de la récup’ !
(source : nicematin.com/MARGOT DASQUE)