La fermeture du casino Barrière d’Enghien-les-Bains (Val-d'Oise) pèsera sur les recettes, dont dépendent les finances de la Ville.
Alors que le casino Barrière d’Enghien-les-Bains (Val-d’Oise), premier établissement de jeux en France, a fermé ses portes à deux reprises cette année, le site peut tout de même se réjouir d’avoir encaissé un chiffre d’affaires de 87 millions en 2019.
« Pourtant, le groupe ne prévoyait d’atteindre ‘‘que’’ 79 millions d’euros », affirme Philippe Sueur, le maire (Lr) d’Enghien-les-Bains.
Le casinotier s’attendait à une baisse en raison de l’ouverture des salles de jeux parisiennes.
« Sur une douzaine de clubs annoncés, seulement quatre fonctionnent », assure le maire d’Enghien.
L’arrivée de jeux de table dans la capitale n’a pas entraîné de conséquences sur le produit brut des jeux (Pbj, la différence entre la mise des joueurs et les gains versés) du casino d’Enghien, même si l’établissement valdoisien accuse un recule à 146,5 millions d’euros, contre 161,6 millions d’euros en 2018.
Sauvé par ses résultats de 2019, le groupe Barrière s’attend tout de même à une perte de recettes en 2020.
Au moment de la seconde fermeture du site pour confinement, le casino relevait une baisse de la fréquentation de 30 %.
Le Pbj serait en baisse de 3 % pour l’exercice 2019-2020, alors qu’avant le premier confinement, le groupe se projetait sur une hausse de 7 %.
« Je n’ai pas trop d’inquiétude quant à l’activité à venir des jeux, rassure Philippe Sueur. Malgré une jauge d’accueil plafonnée à 50 %, le groupe Barrière avait dépassé la moitié de son chiffre prévisionnel en produit brut des jeux, avant le reconfinement », révèle le maire d’Enghien.
Dès la fin du second confinement, il faudra vite relancer la machine… les machines.
Philippe Sueur
Maire d'Enghien-les-Bains
En main les gains
La mairie, qui perçoit 15 % du produit brut des jeux, a encaissé sa part (21 millions d’euros), non pas en mars, mais seulement en septembre.
« Barrière ne pouvait plus payer ses loyers et l’État a autorisé le groupe à retarder le versement de la part communale, pour maintenir une trésorerie », explique Philippe Sueur.
La Ville aussi craint pour ses finances, si la situation se prolongeait.
La commune attend, en décembre, des compensations de l’État en dédommagement, à hauteur de 79 %, des pertes de recettes.
Un manque à gagner d’environ 8 millions d’euros pour la cité thermale, en raison de la baisse d’activité touristique au moment du premier confinement, de mars à juin.
« Une aide sous réserve, puisque le décret n’est toujours pas publié », souligne le maire d’Enghien, qui espère toucher 3 millions d’euros en décembre et 3 millions au printemps.
Si la santé du casino n’est pas atteinte par la crise sanitaire, l’activité liée à son fonctionnement est bien contaminée.
Il n’y a plus aucune réservation de séminaires depuis le printemps.
Les deux hôtels sont à l’arrêt, ainsi que les pôles restaurations.
Une situation qui engendre du chômage partiel. 1 200 salariés sont concernés pour l’ensemble du groupe Barrière.
« Je crains que Barrière ne puisse éviter des plans sociaux », avance le maire, qui se veut rassurant concernant les finances de sa ville.
« Pour le moment, nous avons une bouée de sauvetage pour les six mois à venir, mais nous ne percevons plus de Dgf (dotation globale de fonctionnement), rappelle Philippe Sueur. Nous continuons d’assurer les salaires des agents de la Ville, mais il ne faudrait pas que ça dure », rassure le maire.
Effectivement, la masse salariale représente 1,3 millions d’euros par mois.
(source : actu.fr/Fabrice Cahen)