Les groupes Partouche et Barrière ont demandé lundi la réouverture avant 21h00 de onze de leurs casinos, complètement fermés dans les zones d'alerte maximale, malgré des protocoles sanitaires selon eux plus stricts que dans les restaurants. «Nous avons un sentiment d'injustice face à ce que nous subissons là, avec six casinos fermés dans les zones d'alerte maximale, à des horaires où les restaurants restent ouverts avec des protocoles sanitaires bien moins stricts», a déclaré à l'AFP le président du directoire du groupe Partouche, Fabrice Paire.
Même «incompréhension» du côté du groupe Barrière: «nous sommes dans une situation ubuesque. Nous nous préparions à respecter les horaires d'ouverture en journée, ce qui était déjà une contrainte forte, lorsque nous avons appris la fermeture complète de cinq établissements, dont celui d'Enghien-les-Bains, premier casino de France», a souligné auprès de l'AFP Eric Cavillon, directeur général des casinos du groupe Barrière. «Nous pouvons accepter le couvre-feu, mais entre 10h00 et 21h00, il n'y a aucune raison qui nous semble justifier de fermer», a ajouté Fabrice Paire.
Les deux responsables assurent n'avoir eu aucun foyer de contamination dans leurs établissements depuis le déconfinement. «Dans un casino, vous portez tout le temps votre masque, il y a des plaques de plexiglas entre toutes les machines à sous qui sont en permanence désinfectées et tous nos protocoles sont vérifiés par des huissiers», a témoigné Eric Cavillon.
Or, l'impact économique des fermetures est très important. «Ces six casinos fermés emploient 800 collaborateurs qui sont donc passés en chômage partiel, alors qu'ils pourraient travailler», souligne M. Paire «et cela représente environ 30% du produit des jeux du groupe en France». Pour Barrière, «les cinq casinos emploient 1200 personnes et représentent 40% du produit des jeux total en France», selon Eric Cavillon.
Les deux groupes ont fait face à de premières fermetures similaires fin septembre, à Aix pour Partouche, à lille et Toulouse pour Barrière. Ils ont tous les deux obtenu gain de cause devant la justice et engagé des actions en référé devant le Conseil d'État. À Aix, «le tribunal a considéré que la décision d'interdiction d'accès au public portait atteinte à la liberté d'entreprendre et était manifestement disproportionnée eu égard au dispositif mis en place sur le site pour lutter contre la pandémie», a indiqué Fabrice Paire.
Les six casinos Partouche fermés sont Aix, La Ciotat, Palavas, Lyon, La Tour-de-Salvagny et Saint-Galmier. Pour Barrière, outre Enghien, il s'agit de Cassis, lille, Toulouse et Carry-le-Rouet.
(source : lefigaro.fr/AFP)