Le numéro deux français des casinos, qui vient d'achever par anticipation son plan de sauvegarde, va engager 40 à 50 millions d'euros sur trois ans pour moderniser certains de ses établissements.
Ce n'est pas un nouveau départ, mais à coup sûr un nouvel élan pour Groupe partouche, le numéro deux français des casinos. La société, qui exploite 38 établissements en France - auxquels s'ajoutent deux autres en Suisse, un en Belgique, et en Tunisie -, amplifie et accélère le programme de rénovation de son réseau.
L'entreprise, qui a récemment procédé à deux opérations de refinancement pour un montant global de 115 millions d'euros, utilise leur produit pour exécuter par anticipation - avec trois ans d'avance - son plan de sauvegarde . Le tribunal de commerce de Paris a entériné ce lundi cette initiative annoncée le 21 octobre. La société va également engager divers chantiers de modernisation de certains de ses établissements, voire dans certains cas d'agrandissement. L'opérateur, coté en Bourse mais contrôlé par la famille partouche, dispose d'une enveloppe de 40 à 50 millions d'euros pour les trois années à venir.
Nouvelle donne
« Ce programme est la conséquence de la période que nous venons de traverser. Nous avons dû arrêter tous nos projets et nous concentrer sur des urgences ou des impératifs comme le déplacement de notre casino de La Ciotat prévu dans le cadre d'un accord avec la commune », explique le président du directoire, Fabrice Paire . Au-delà de la nécessité d'un rafraîchissement, le dirigeant souligne aussi la nouvelle donne du secteur avec le succès des jeux électroniques, tout particulièrement la roulette anglaise, et l'émergence d'une clientèle plus jeune. Alors que ces nouveaux jeux demandent un surcroît d'espace, le bouleversement de l'offre conduit à casser les codes en portant l'accent sur l'animation et la mise en scène.
La récente transformation du casino d'Aix-en-Provence, le plus important du groupe (quelque 800.000 entrées par an), a valeur d'exemple pour Fabrice Paire. L'opérateur a investi 15 millions d'euros environ dans sa mise au goût du jour, en misant sur les nouvelles technologies et « l'expérience immersive » développée par un spécialiste, le canadien Moment Factory. Cette opération n'a pas vocation à être déclinée mais, promet le président du directoire, « chaque rénovation [à venir] aura son expérience ».
Croissance
La société va notamment moderniser et agrandir son établissement « totalement saturé » de La Tour-de-Salvagny, dans la banlieue lyonnaise. Elle s'attelle aussi à rénover ses casinos d'Annemasse (Haute-Savoie) et de Royat, dans l'agglomération de Clermont-Ferrand. Par ailleurs, il propose une modernisation-extension de son établissement historique de Saint-Amand-les-Eaux (59), dans l'hypothèse d'un renouvellement de sa concession, qui fait l'objet d'un appel d'offres.
Ces divers projets ont vocation à nourrir la croissance de l'entreprise qui reste soutenue. A fin juillet, le chiffre d'affaires cumulé pour les neuf premiers mois de son exercice 2018-2019 était ainsi en hausse de 5 %.
Par ailleurs, Groupe partouche s'est lancé, il y a quelque mois, dans les paris sportifs en ligne, avec la marque PasinoBet adossée, sur le plan opérationnel, à l'opérateur arménien BetConstruct. « C'est un complément d'offre à nos joueurs avec un point d'équilibre très bas », résume Fabrice Paire. Aux dires de ce dernier, Groupe partouche n'est en revanche « pas proactif » actuellement quant à son projet de club de jeux parisien.
(source : lesechos.fr/Christophe Palierse)