Il était encore question du casino, en conseil municipal. Les élus devaient se prononcer sur «le choix du recours à la délégation de service public pour la réimplantation et l'exploitation d'une activité casinotière sur le territoire de la commune». Un épisode de plus dans une saga des plus mouvementées. Car si le casino de Luchon a été inauguré le 15 août 1885, malgré des hauts et des bas, il aura traversé les époques sans fermeture et ce, jusqu'en 2011. Après deux périodes d'observation, le plus petit casino de France se voyait alors placé en liquidation et quatorze emplois étaient perdus. Depuis, plusieurs délégations de service public ont été lancées par la mairie de Luchon, dans l'espoir de trouver un successeur à l'ancien délégataire, la Société Nouvelle d'exploitation du casino de Luchon. En 2012, un nouveau contrat est signé, avec la Société Grand Casino de Bagnères-de-Luchon, gérée par deux associés. Quelques mois plus tard, alors même que la Commission Nationale des Jeux doit les recevoir, ceux-ci demandent, le même jour, le placement de la société en redressement judiciaire, auprès du tribunal de commerce de Toulouse. La mairie s'attelle une nouvelle fois au dossier et après quelques appels d'offres infructueux, l'horizon semble s'éclaircir avec la signature d'une nouvelle délégation de service public, en 2016. Cette fois le délégataire est un groupe connu du monde du casino, la Société Française des Casinos. Restaurant, animations, bandits manchots, l'affaire se présente bien. Mais le PDG de l'époque décide que le bâtiment emblématique du casino ne convient plus à une exploitation plus «moderne». Après plusieurs idées de délocalisation, avec l'accord de la mairie, il est décidé que ce nouveau casino s'installera dans les Thermes Chambert. Une idée qui ne séduit pas de nombreux luchonnais et l'enquête publique s'avère défavorable. L'opposition municipale, quant à elle, émet des doutes sur la santé financière de la SFC tandis que l'association Luchon Vallées Avenir lance une pétition contre le projet. En février 2018, nouveau coup de théâtre. Le PDG de la SFC est écroué pour une affaire privée. Et il y a quelques semaines à peine, la société annonçait l'abandon pur et simple «du projet complexe d'ouverture du casino de Luchon». De retour en conseil municipal il y a quelques semaines, la rupture du contrat de délégation de service public était actée, la parole étant désormais aux avocats et au chiffrage du préjudice subi par la commune. Des élus qui vont donc lancer une nouvelle saison de cette saga, avec la volonté d'écrire un avenir pour cet établissement qui a fait les belles heures de la Reine des Pyrénées. À suivre, donc…
(source : ladepeche.fr/V.B.)