Pour gagner au casino, il faut se renouveler. Le Groupe Tranchant chouchoute ainsi son établissement d’Amnéville, toujours 5e de France. Il vient de lui offrir un nouveau hall d’accueil, plus chic, plus architecturé, pour retoucher son image et poursuivre son développement.
Du haut de ses 30 ans, le Seven Casino d’Amnéville du Groupe Tranchant continue de se porter à merveille. Après un léger fléchissement consécutif à la crise de 2008, le voilà revenu dans le Top 5 des casinos les plus profitables de France. Il est même deuxième en termes de fréquentation avec 750 000 visiteurs en 2018. Une pépite économique pour la Moselle. Son directeur, Antoine Spagna, livre quelques-uns des ingrédients qui composent la recette de ce succès.
Le « Seven » est toujours le cinquième casino de France sur deux cents établissements et vous maintenez votre progression année après année. Comment expliquez-vous cette performance ?
« Nous avons la chance d’être encore en progression cette année. Elle est lente, mais continue. Même si nous avons nous aussi traversé des périodes de creux, nous avons su mettre en place des choses pour demeurer attractif. On a modernisé l’établissement, on travaille beaucoup sur l’animation, l’événementiel… C’est avec ces activités qu’on parvient à attirer du monde. »
Vous renouvelez sans cesse votre parc de machines. C’est un impératif pour rester compétitif ?
« Nous avons actuellement 341 machines et treize tables de jeu. Un nouveau modèle arrive au Seven Casino : Richer Spin. Une table de jeu à double cylindre. Toujours à la recherche de nouveaux produits, le groupe Tranchant, qui est aussi fabriquant de machines, renouvelle une partie de son parc tous les ans pour maintenir l’intérêt des joueurs. À Amnéville, en moyenne, une trentaine de nouvelles machines sont acquises chaque année. Une unité coûte en moyenne 25 000 €. »
La salle des grands jeux a toujours son public ? Vous pourriez vous en passer ?
« Oui. De toute façon, on ne peut pas ouvrir un casino sans une salle comme ça. C’est une obligation réglementaire. Pour pouvoir exploiter les machines à sous, il faut une salle de grands jeux. Pour une table exploitée, vous avez droit à cinquante machines. Ensuite, vous avez droit à vingt-cinq machines par table. Donc, votre nombre de tables de jeu détermine le nombre de machines que vous pouvez exploiter. »
Les casinos sont parmi les plus gros contribuables de France. Vous pouvez rappeler ce qui part dans les poches de l’État et de la Ville d’Amnéville ?
« Pour une entreprise comme la nôtre, le prélèvement représente autour de 80 % (65 % pour l’État et 15 % pour la commune). Les 20 % restant, c’est ce qui nous permet de faire fonctionner le casino. Amnéville a un produit brut des jeux (PBJ : cumule du chiffre d’affaires machines et jeux de table) de 44 millions d’euros par an. Sur ce montant, il nous reste donc environ 8,8 millions d’euros. »
L’essor du jeu en ligne vous a fait du tort ?
« Ça n’a pas eu un impact très fort. Mais nous en tenons compte dans notre stratégie. Toutefois, ici, nous avons la chance d’avoir une clientèle qui a encore besoin de sortir de chez elle. Le « Seven » est un lieu de rendez-vous. Notre force est là. On a su faire de notre casino un endroit de rencontres et d’échanges. Aujourd’hui, les gens viennent au casino pour passer un bon moment. C’est une distraction comme une autre. À une certaine époque, on venait au casino pour gagner de l’argent. Ce n’est plus tout à fait le cas. À Amnéville, le panier moyen est de 50 €, contre 100 € à mondorf-les-bains (Luxembourg). On doit donc jouer sur le volume. Pour atteindre nos objectifs de fréquentation, on ne peut pas miser que sur les jeux. Il faut proposer autre chose sans perdre de vue une clientèle plus joueuse, prête, elle, à dépenser plus. »
Vous redistribuez combien à vos joueurs ?
« Sur les machines à sous, on est aux alentours de 92 %, alors que la loi nous oblige à redistribuer 87 % minimum. On est plutôt bien placé. »
Nancy relance son projet d’ouvrir un casino avec la rénovation de son centre thermal. Ce serait une concurrence frontale pour vous. Vous la redoutez ?
« Nancy se donne les moyens d’en ouvrir un depuis plusieurs années. Bien sûr que ce serait un concurrent direct. Mais, on n’y pense pas. On se concentre sur notre activité. »
(source : republicain-lorrain.fr/Thierry FEDRIGO)