Entre mai et septembre 2017, un jeune croupier du casino de Royat (Puy-de-Dôme) avait permis à un joueur de percevoir indûment 745 euros à une table de black jack. Ayant agi "par amour", il a été condamné, ce lundi, à une peine de travail d'intérêt général par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.
Il l’a reconnu spontanément, ce lundi après-midi, à la barre du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand : ce jeune ex-croupier du casino de Royat, aujourd’hui âgé de 28 ans, était tombé « fou amoureux », en 2017, de l’un des plus gros joueurs de l’établissement. Et il avait décidé, visiblement sans rien avoir reçu en retour, de le favoriser à une table de black jack, usant de sa dextérité avec les jetons pour lui faire gagner des parties a priori perdues…
Les tours de passe-passe avaient fonctionné onze fois
Entre mai et septembre, onze tours de passe-passe réussis avaient ainsi permis au client « chanceux » de percevoir indûment 745 euros de gains, alors que six autres tentatives de tricherie avaient échoué. Ce petit manège avait finalement été détecté par le casino, notamment grâce à des images de vidéosurveillance.
« J’ai manqué à tous mes devoirs professionnels », a admis, la tête basse, l’ancien employé du casino, tout en endossant la totale responsabilité de cette manipulation. Et en regrettant amèrement avoir ainsi mis un terme définitif « à une belle carrière » qui semblait l’attendre dans le monde des jeux.
Les magistrats – et plus particulièrement le procureur de la République, Florence LerouxGhristi – se sont néanmoins interrogés sur « la distorsion » entre la faiblesse des gains perçus de façon illicite par le fameux joueur et les sommes que ce même joueur mettait en jeu, quasiment tous les jours, au casino. « Il pouvait miser jusqu'à à 8.500 euros par semaine et a perdu 77.000 euros sur le seul mois de mai 2017 », a rappelé la représentante du ministère public.
"Il n'a strictement rien gagné dans cette histoire"
Mais ce joueur, âgé de 32 ans et poursuivi dans ce dossier pour les mêmes faits que le croupier (abus de confiance et recel d’abus de confiance), n’a pas eu le loisir de s’expliquer, ayant apparemment « oublié » de se présenter à l’audience.
Son avocat, Me Jean-François Canis, a estimé qu’il « a presque accepté ces jetons à son corps défendant, sans avoir jamais rien demandé ». Le conseil du croupier, Me Herman ngameni, a quant à lui rappelé que son client, « alors considéré comme un salarié irréprochable, n’a strictement rien gagné dans cette affaire ».
« Bien au contraire, il a tout perdu, à commencer par l’indispensable agrément ministériel qui lui permettait d’exercer cette profession ».
L’ancien croupier a été condamné à 70 heures de travail d’intérêt général à effectuer dans un délai de dix-huit-mois et le joueur, à 1.500 euros d’amende. Ils devront, en outre, verser solidairement 745 euros de dommages et intérêts au casino de Royat.
(source : lamo
ntag
ne.fr/Christia
n Lefèvre)