Le numéro trois français des casinos, contrôlé par Blackstone, est sur le point de reprendre le petit opérateur Emeraude. Joa prépare aussi l'ouverture de son club de jeux parisien pour la fin de l'année.
Joa, le numéro trois français des casinos avec 24 établissements, s'apprête à réaliser sa plus grosse acquisition, après avoir connu ces dernières années une croissance soutenue, combinant développement organique et croissance externe.
Contrôlé par le géant américain du capital-investissement Blackstone depuis octobre 2017, Joa est en passe de reprendre les 8 établissements du groupe Emeraude, a révélé « Le Journal des Casinos », citant le président du directoire de Joa, Laurent Lassiaz. La finalisation de la transaction dépend du feu vert du ministère de l'Intérieur et de certaines communes. Elle devrait intervenir au plus tard début juillet, a précisé le dirigeant aux « Echos ». Il s'agit de la plus importante opération de consolidation sur le marché français des casinos depuis 2005 et l'absorption, à l'époque, de Didot-Bottin par Groupe Partouche .
Complémentarité
Joa complète notamment son réseau sur les côtes atlantique et normande. Emeraude exploite en effet les casinos de Châtelaillon-Plage et Fouras (Charente-Maritime), Saint-Jean-de-Monts (Vendée), Saint-Brevin (Loire-atlantique), Bagnoles-de-l'Orne (Orne) et Fécamp (Seine-Maritime). Les deux autres sont à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) et Lons-le-Saunier (Jura). L'opération permet aussi au repreneur de porter de 3 à 6 le nombre de ses hôtels. Globalement, le chiffre d'affaires annuel de Joa avoisinerait les 330 millions d'euros sur la base des comptes 2017-2018, indique Laurent Lassiaz.
Le président du directoire de Joa avait souligné mener « une stratégie de clusters régionaux » lors du rachat, il y a un an, du casino de Gujan-Mestras (Gironde), lequel complétait le dispositif de Joa sur la partie sud de la côte atlantique avec ses complexes de Saint-Paul-lès-Dax (Landes) et Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-atlantiques). En 2018, le groupe avait aussi acquis l'hôtel-casino de Mandelieu-La Napoule (Alpes-Maritimes), alors présenté comme sa « plus grosse » opération de croissance externe.
Un club à Paris
L'année 2019 sera aussi pour Joa celle qui verra la concrétisation d'autres projets. Ainsi, le groupe lancera, en mai, une nouvelle plate-forme Internet de paris sportifs et paris hippiques dans le cadre d'une société commune constituée avec le premier opérateur belge de jeux d'argent, Ardent, lequel nourrit de fortes ambitions sur le marché français . En outre, Joa a eu l'autorisation du ministère de l'Intérieur pour exploiter son club de jeux à Paris - dans un hôtel particulier de la rue Royale, entre les places de la Madeleine et de la Concorde. L'ouverture est prévue au quatrième trimestre.
(source : lesechos.fr/Christophe Palierse)