L’ancienne propriétaire du casino de Gujan-Mestas veut transformer en club de jeux l’ancien cercle de la rue de Clichy fermé pour blanchiment fin septembre. Mais la maire du IXe s’oppose à la réouverture de cet établissement.
Après des années de prospérité, les cercles de jeux parisiens à la réputation sulfureuse ont disparu les uns après les autres. Dernier à être resté en activité, l’emblématique cercle Clichy-Montmartre (IXe), haut lieu des nuits parisiennes, a été condamné en septembre dernier à fermer ses portes pour fraude fiscale, blanchiment d’argent et travail dissimulé.
Mais ce haut lieu des nuits parisiennes qui a vu défilé sous la coupole art déco des milliers de joueurs pourrait bien renaître… sous la forme d’un club de jeux.
Une période expérimentale de 3 ans
Ces nouveaux établissements créés dans le cadre de la loi relative au statut de Paris du 27 février 2017 pour une période expérimentale de 3 ans sont soumis à des règles plus strictes. Ils ont vocation à remplacer les anciens cercles de jeux parisiens gérés par des familles corses et gangrenées par le blanchiment d’argent.
Frédérique Ruggieri, ancienne propriétaire du casino de Gujan-Mestas qui rêvait depuis longtemps de faire de Paris son nouveau terrain de jeu, a repris en décembre dernier le cercle de Clichy-Montmartre et une partie de ses salariés et a déposé une demande d’autorisation d’exploitation auprès du ministère de l’Intérieur.
La maire du IXe est contre ce projet
Si elle obtient le feu vert, la présidente de la société Socofinance exploitera le « Club Montmartre » 7 jours sur 7 de 12 heures à 5 heures du matin les lundis, mardis et mercredis et dimanches et de 12 heures à 6 heures les jeudis vendredis et samedis. Les amateurs de jeux de cartes pour assouvir leur passion autour de 33 tables. Une activité de bar-restaurant indépendante du club est également envisagée.
Si les amateurs de poker et les anciens croupiers de l’établissement se réjouissent de la perspective de réouverture de ce lieu chargé d’histoire, la maire du IXe Delphine Bürkli, elle s’y oppose.
Une demande toujours en cours d’examen
Dans une lettre adressée en décembre dernier au préfet de police, l’élue a pointé « les difficultés, trafics et nuisances rencontrées dans cette partie de l’arrondissement qui concentre nombre d’établissements de nuit » avant d’enfoncer le clou : « plus qu’un avis défavorable, je formule un refus ».
La demande d’autorisation déposée en novembre dernier par la Franco-Italienne est toujours en cours d’examen.
LA CAPITALE COMPTERA QUATRE CLUBS DE JEUX FIN 2019
Un an après la mise en œuvre de la loi portant sur la création des clubs de jeux, un seul établissement est à ce jour exploité dans la capitale : le Marbeuf Paris-Elysées. Le club du groupe Tranchant a ouvert en avril dernier au cœur du triangle d’or (VIIIe).
Cette adresse de la rue de la Boétie ne sera bientôt plus la seule fréquentée par les amateurs de poker. L’année 2019 devrait voir apparaître dans la capitale trois autres clubs de jeux.
Les dossiers déposés en avril dernier par les groupes Raineau, Ardent et Barrière ont obtenu leur autorisation mais « les dates d’ouverture ne sont pas confirmées à ce jour », précise le ministère de l’Intérieur.
Annoncée pour décembre par le groupe Raineau, l’inauguration dans le XIIIe de l’Impérial Club a été repoussée et devrait intervenir d’ici quelques semaines. L’implantation de ce projet au cœur du quartier Chinois (place de la Vénétie) est vivement contestée par les habitants et les élus de l’arrondissement.
Le groupe Barrière, lui, a jeté son dévolu sur les prestigieux Champs-Elysées (VIIIe). Le numéro un français des casinos a choisi d’installer son futur club dans l’ancien cercle l’Aviation Club de France, situé juste en face de la célèbre brasserie Fouquet’s et de l’hôtel propriétés du groupe.
Le Circus club Paris, à l’initiative du Belge Ardent, devrait ouvrir au 37-39 boulevard Murat, dans le XVIe arrondissement dans le courant du premier trimestre 2019.
(source : leparisien.fr/Christine Henry)