L’Etat et les jeux, l’état du jeu (II*) :
Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN
Sociologue
(janvier 2019)
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· (*) Un premier article a été publié en amont du
colloque : 257/ Jean-Pierre MARTIGNONI : : «
Colloque sur les jeux de hasard et d’argent à
l’Assemblée Nationale = L’Etat et les jeux,
l’état du jeu « (I)( (23/II/2018, 11 pages , 28 notes, plus
une annexe)publié lescasinos.org 23/11/2018 : informations et
commentaires sur le colloque organisé par Olga GIVERNET
(députée REM de l’Ain) et Christophe BLANCHET
(député REM du Calvados) à l’Assemblée nationale
le vendredi 30 novembre 2018 prochain =
« Jeux d’argent : enjeux et avenir d’un secteur en
évolution » qui nous ont invité à ce colloque salle
LARMARTINE
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Annexes
: Nous reproduisons pour mémoire : en annexe 2
, la Question écrite N° : 8721
De M. Christophe Blanchet ( La République en Marche - Calvados )
publiée au JO le 29/05/2018 qui interroge « M. le ministre de
l'économie et des finances sur l'avenir des jeux d'argent et de
hasard ». Nous remercions Monsieur Blanchet de cette question qui
reprend et synthétise avec pertinence (sans nous citer mais ce
n’est pas très grave) nos analyses publiées dans
différents articles. Pour la première fois un homme politique
réinterroge de manière critique la doxa du jeu pathologie
maladie. Extrait : « Malgré l'importance
indéniable de ce secteur économique, la manne ludique souffre
d'une mauvaise et injuste image. L'exploitation de cette pratique
culturelle populaire par des addictologues qui médicalisent cet
univers a dévié de leurs objectifs de développement et
d'accompagnement. »
Nous reproduisons pour mémoire :
en annexe1 :
Le communiqué de presse de Catherine MORIN DESAILLY sénatrice
qui, le 12 décembre 2018, a dénoncé le coup bas de
l’assemblée nationale sur le loto du Patrimoine
Nous reproduisons pour information en annexe 3
: le reportage hallucinant du journaliste Guillaume Poingt («
Salle de shoot : comment l'insécurité ruine les
commerçants du nord de Paris » du journaliste Guillaume
Poingt, le figaro du I8/9/2018) qui raconte les conséquences
dramatiques pour les riverains, les habitants, les touristes, les
enfants…de l'ouverture en octobre 2016 de la salle de shoot
située dans le 10ème arrondissement parisien et financée
par la Mairie de Paris à hauteur de
850 000 euros. Fière de ce succès ( !) Anne Hidalgo
préconise l’ouverture d’une deuxième salle de
shoot consacrée à l’inhalation du crack !
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Avant-propos : En pleine crise des « gilets jaunes »
le « colloque » (1) sur les jeux de hasard et d’argent
- (« Jeux d’argent : enjeux et avenir d’un secteur
en évolution » préparé depuis plusieurs
semaines par Olga GIVERNET - députée REM de l’Ain -
et Christophe BLANCHET - député REM du Calvados- et leurs
chargés parlementaires (2)
) s’est déroulé comme prévu à
l’Assemblée nationale le 30 novembre 2018 dans la
prestigieuse salle Lamartine. Invité à cette manifestation
par Madame GIVERNET et Monsieur BLANCHET nous donnons nos
premières impressions objectales sur cette journée ;
commentaires qui n’ont pas prétention à
l’exhaustivité.
Le Loto du Patrimoine c’est JUPITER qui rejoint FORTUNA
La solennité du lieu, volontairement choisi par les deux
députés, était ambivalente. D’un coté elle ne
favorisait pas le dialogue et les interventions spontanées, par
ailleurs strictement minutées par un ostensible et disgracieux
compteur. Dans le même temps elle indiquait symboliquement
l’importance qu’accorde - c’est nouveau - (3) la
République Des Jeux à ce secteur économique. D’autant
que cette manifestation était placée
« Sous le haut pratronnage de Monsieur Emmanuel Macron
Président de la République »
comme l’annoncait le programme et comme l’a souligné en
exergue Christophe BLANCHET.
Dans notre article de présentation du colloque (4) nous avions
également insisté sur ce point, indiquant que ce
« haut patronage » faisait sens dans le double contexte :
privatisation de la FDJ/lancement du LOTO DU PATRIMOINE et de MISSION
PATRIMOINE.
Deux jeux (une loterie, un jeu de grattage) qui participent au bien commun et correspondent à une décision politique,
contrairement aux propos du représentant de la Française des jeux
(FDJ) présent au colloque, qui s’est approprié un peu vite
le succès de ce jeu original qui correspond à la volonté politique d’E. MACRON, épaulée
activement par le sémillant Stéphane BERNE
(Signalons que le présentateur de Secrets d’histoire,
émission au générique culte (5) a été
obligé de pousser un nouveau « coup de gueule » pour
défendre la « rentabilité » de ce jeu citoyen (6)
protestation soutenue par
la présidente de la commission Culture du Sénat, Catherine
Morin-Desailly ( confer annexe 1) Sur ce dossier lire également
l’article du Canard Enchaine (« Un lot Berné » le
Canard du 26/12 page 8) qui raconte comment Bercy a «
manœuvré » pour que le déblocage de 21 millions
décidé par le « couple » RIESTER/DARMANIN suite au
premier coup de sang de Stéphane BERNE, soit acté uniquement
pour 2018/2019 « afin de ne pas créer un précèdent
inopportun »)
Bref, sans être irrévérencieux mais avec un doigt
d’humour, nous dirons que le Loto du Patrimoine « c’est JUPITER qui rejoint FORTUNA » et non la
FDJ qui invente un nouveau jeu. Ajoutons que le
succès populaire de ce loto, qui renoue avec l’Histoire des
Loteries, a montré grandeur nature l’hypothèse que nous
défendons depuis longtemps : les jeux d’argent -
cet impôt ludique démocratique volontaire indolore pour les
non joueurs -
pourraient fortement participer au bien commun dans le cadre
d’une Politique Des Jeux nationale ambitieuse qui refuse le diktat
rigoriste et les mensonges de la doxa du jeu pathologie maladie,
clan dominateur surreprésenté à l’immense table ronde
du colloque au détriment des chercheurs, universitaires, journalistes
spécialisés… et en l’absence de joueurs.
Christophe BLANCHET et Olga GIVERNET = « construire une politique nouvelle du jeu en France ».
Dynamique, volontaire, positif, enthousiaste Christophe Blanchet a
été consensuel tout en étant ferme. Il a ouvert le colloque
avec Olga GIVERNET soulignant la volonté des pouvoirs publics de
construire« une politique nouvelle du jeu en France ». « la privatisation de la FDJ étant au cœur de cette
politique ». Il a souligné ( pouvait-il faire autrement ?) que
les questions du jeu des mineurs, de l’addiction, du blanchiment
étaient importantes. Après avoir précisé qu’une
synthèse du colloque serait envoyée au Président de la
République, aux différents ministères et groupes
d’études de l’Assemblée Nationale il a affirmé
le souhait du gouvernement de mettre en place« une belle politique des jeux en France » qui puisse « protéger et libérer » On retrouve le fameux
« en même temps » de la REM qui peut apparaître parfois
cependant comme une injonction paradoxale. Ceci dit tout est possible si la
volonté politique est là, l’orientation claire et la
volonté d’avoir une approche novatrice affirmée.
Honnête la très féminine et très charmante
députée Olga GIVERNET a reconnu que c’était un secteur« qu’elle ne connaissait pas au départ » mais « qu’elle continuait à apprendre ».
Réaliste, elle a souligné que les jeux d’argent
étaient « une activité qui enrichit notre pays » s’opposant
de fait à Charles Coppolani ( ARJEL) qui a défini le jeu comme « un produit dangereux » !! Les belles paroles
prononcées par Olga GIVERNET rompent avec le discours médical qu’on entend depuis des années
sur les jeux d’argent et marquent une rupture avec la
néo-prohibition souhaitée par la doxa du jeu pathologie
maladie. Elles indiquent que les jeux sont une activité
économique féconde, une pratique sociale et culturelle «
riche » d’ une longue histoire, non une maladie.
La députée de l’Ain a rappelé que le principe des JHA
était l’interdiction avec de multiples dérogations. Mais
là on peut s’interroger :
le temps n’est-il pas venu dans le cadre d’une «
politique nouvelle du jeu en France » d’en finir avec ce
genre d’hypocrisie que les Français ne supportent plus
» (et pas seulement les gilets jaunes)
.
Si on l’on veut « libérer » l’économie
des jeux, ouvrir le marché à la concurrence, privatiser la
FDJ… ne faut-il pas commencer par dépoussiérer les
vieux textes prohibitionnistes qui, de fait, sont en contradiction
totale avec la réalité.
Madame GIVERNET a ensuite regretté que sa proposition de loi
n’ait pas été retenue, en souhaitant que tout « soit
mis sur la table ». Nous ne pouvons qu’approuver ces propos qui
soulignent une volonté de changement, de transparence. Néanmoins
on peut la aussi s’interroger : ne faut-il pas avoir parfois le
courage de « renverser la table » notamment si l’on
s’aperçoit que certains hauts fonctionnaires - à Bercy ,
dans les ministères de tutelle, à l’arjel …- ne
veulent surtout pas changer les choses, ne veulent surtout pas d’une
autorité de régulation unique… Comme l’atteste «
la réponse » - anonyme - du Ministère » publiée
dans les conclusions du rapport de la Cour des comptes, qui s’oppose
vivement à la création d’une autorité unique et
indépendante de régulation des jeux. Et on pourrait en dire
autant des addictologues, des associations anti jeu, de
l’observatoire des jeux (dominé par des addictologues) qui,
à part de nouvelles mesures liberticides, n’ont pas grand-chose
à dire sur la Politique Des Jeux de la France mais souhaitent surtout
préserver l’usine à gaz qu’ils ont construit.
Malgré quelques postures sur le jeu responsable ( mais pouvait-il
faire autrement ?) Monsieur Lantieri pour la Française des jeux a
souligné avec force les fondamentaux économiques, fiscaux et
sociétaux de la FDJ.
Les propos préliminaires du représentant de la FDJ ont
été -de notre point de vue - un peu curieux. Charles Lantieri a
précisé que les fondamentaux de la FDJ étaient
« l’intérêt général, la protection des
joueurs, la lutte contre l’addiction, le jeu des mineurs, le jeu
illégal…. ».
Ne retrouvons nous pas là l’hypocrisie de l’ancien monde et, au-delà, celui de l’État
Croupier ? La mission principale de la FDJ - ne nous mentons pas -
c’est de vendre des jeux et d’en vendre le plus possible et la
FDJ le fait très bien. C’est nous semble t il un discours de vérité que souhaite la REM, les gilets jaunes et
l’ensemble des Français… dans ce domaine comme dans
d’autres…
Encore plus surprenant, concernant la privatisation de la FDJ, le Directeur
Général délégué de la Française des Jeux a
précisé que
« la loi ne modifiait pas le secteur des Jeux en France, ne
modifiait pas « le champ du monopole » : « on ne
l’étend pas, on ne le rétrécit pas » a
précisé » Monsieur LANTIERI.
Affirmation contestée par Emmanuel de Rohan-Chabot (ZEturf, ZEbet)
dans son intervention :
« non Monsieur Lantieri on va pas continuer comme avant » !
(confer l’article l’article d’Emmanuelle DUCROS dans
l’Opinion du 3 juillet 2018 : Emmanuel de Rohan-Chabot : «La
privatisation de la FDJ va remettre à plat des règles du
secteur») Et en effet on peut s’interroger pourquoi privatiser
la FDJ si cela ne « change rien », si cela ne « libère
» pas les énergies, si cela ne profite pas à notre
économie, si cela ne profite pas aux joueurs ?
Charles Lantieri a ensuite parlé ( mais pouvait-il faire autrement ?)
des risques de sante publique affirmant
« qu’on peut toujours faire mieux mais qu’on
était le pays le mieux placé en matière de
prévention ».
Il faut savoir que la FDJ est allée bien au delà de
l’information prévention et a du « renoncer » à
exploiter le Rapido, ce qui constitue un véritable scandale. Plus
récemment elle a réduit en catimini (les joueurs
apprécieront) le TRJ de Cash 500 000 euros , subissant à nouveau
- on croit rêver - le diktat d’une petite association
parisienne.
(confer nos différents articles - et notamment «
HARO SUR LES JEUX DE GRATTAGE : Alors que sortira le 3 septembre
Mission Patrimoine, un jeu de grattage voulu par le Président de
la République pour restaurer les monuments historiques, la doxa du
jeu pathologie maladie se déchaine dans la presse contre ces
loteries instantanées
qui pèsent 50 % des ventes
de la Française des jeux »
(13 pages, 26 notes, aout 2018,
publié sur CASINO LÉGAL FRANCE 3/9/2018) Dans cette
contribution nous dénonçons le diktat de la doxa du jeu
pathologie maladie ( et notamment SOS Joueurs) qui a obligé la FDJ
a sacrifié Rapido sur l’autel de la doxa avec l’aide
de quelques députés rigoristes. Cette doxa souhaite
désormais détruire doucement mais surement les jeux de
grattage et notamment Cash 500 000 euros. Il faut lire les propos
scandaleux du responsable de l’Observatoire des jeux contre les
loteries instantanées et contre la FDJ publiés dans
Libération l’été dernier (Charlotte Belaich,
« Accros au grattage : à la FDJ, de l’huile sur le jeu
», Libération 25 juillet 2018 pages 14,15)
Heureusement après toutes ces postures en matière de jeu
responsable et de RSE, M Lantieri est passé à des choses plus
sérieuses :
aux réalités économiques, fiscales et sociétales de
la FDJ, r
egrettant curieusement au passage « qu’il n’avait
pas souvent l’occasion de commenter l’impact positif de la FDJ
L’Opérateur de Boulogne apporte chaque année 3,4 milliards
à BERCY, ce qui représente 1% du budget de l’État.
L’Insee a même calculé récemment que cela
représentait 0,2% du PIB. Autres chiffres cités par Charles
Lantieri - qui devraient inviter les députés REM et ceux de
l’opposition à donner un coup de frein aux addictologues - les
retombées en matière d’emploi. La Française des jeux
draine 55000 emplois notamment dans les commerces de proximité à
forte sociabilité que sont les Bras Tabacs Presse (BTP) qui
représentent ¼ des emplois des 30 000 Points de vente (PDV) de la
FDJ. Monsieur Lantieri a poursuivi en précisant que la FDJ continuait
activement son plan de digitalisation et de numérisation des PDVpour faire jouer plus, plus facilement et favoriser l’expérience client, sans se rendre compte de
la contradiction que cela représentait par rapport à ses propos
antérieurs.
Il a également souligné que l’opérateur historique des
loteries - à la pointe en matière de terminaux optiques - vend sa
technologie à différents pays et notamment à Israël.
Par contre il a oublié de préciser que les milliards de tickets
de grattage vendus chaque année par la FDJ sont curieusement
fabriqués au Canada et aux ETUN, ce qui alourdi la trace carbone de la FDJ et apparaît contradictoire avec
une industrie des jeux nationale. Reconnu dans le monde entier
pour fabriquer ces produits « très complexes » que sont les
billets de banque, à travers l’activité de la Banque de
France (8 ) - notre pays est sans doute capable de produire de «
simples » cartes à gratter, même si ces petits bouts de
carton colorés « sophistiqués » doivent être
totalement sécurisés.
Pour Jean François COT « l’État bricole une
politique des jeux dans l’urgence » et « les casinos
sont un secteur méconnu». Mais le Président de Casinos
de France n’a pas dit ce que son syndicat
« aurait pu faire » « n’a pas fait »
depuis dix ans pour « faire connaître » ce secteur
« méconnu »
Fortement applaudi Jean François COT (JFC) pour le syndicat
professionnel Casinos de France (CDF) a fait une intervention remarquable,
remarquée, pleine de tact, d’intelligence et de culture. Il a
cité COCTEAU. Après avoir rappelé les fondamentaux de la
profession
( 201 exploitations qui travaillent dans le jeu, l’animation, la
restauration et sont des PME de 20 à 300 salariés ; 15000
emplois directs, 35 000 indirects ; 55% du PBJ qui part en
prélèvement multiples et variés)
JFC a salué les rapports du Sénateur TRUCY. Ce petit rappel
historique était important. Par contre Jean François COT a eu la
dent plus dure sur la situation actuelle en matière de Politique des
Jeux :
« il n’y a pas de réflexion d’ensemble
malgré les rapports de la Cour Des Comptes (CDC) et ceux de
l’Assemblée Nationale » ; « l’Etat bricole
dans l’urgence » ; « les casinos sont exclus et tenus
en dehors des débats »
Après avoir souligné la décroissance structurelle des
casinos
(- 25% de 2008 à 2014 et les résultats de la saison
dernière - 2017/2018 - récemment publiés ne sont pas
terribles : +0,5% ; confer lescasinos.org
du 30 décembre 2018
: « L'activité ralentit dans les casinos français
»)
provenant de l’interdiction de fumer, du contrôle aux
entrées, de l’autorisation des jeux d’argent en ligne en
2010…. Monsieur COT a précisé que son organisation
était favorable à une autorité de régulation unique qui
lui paraît « indispensable » .
(Rappelons que l’activisme de certains hauts fonctionnaires
détricoteurs, a obligé Bruno Lemaire a intervenir dans ce
dossier. Résultat : le secteur des casinos n’est - pour le
moment - plus concerné par cette autorité « unique
» alors que c’était une préconisation des sages de
la rue Cambon. Cela confirme nos propos antérieurs. Les politiques
- et notamment les parlementaires REM, le gouvernement - devront
s’imposer, s’ils veulent véritablement « une
nouvelle politique des jeux » qui ne soit pas peu ou prou
systématiquement détricotée dans l’ombre par
« les administrations » et des fonctionnaires non élus.)
Monsieur COT a ensuite condamné le fait que « l’offre
globale de jeu » ne cesse d’augmenter notamment à cause de
la FDJ « qui sort un jeu nouveau tous les I5 jours » et
fait beaucoup de prosélitisme ludique à travers ses
publicités. Pour le responsable de Casinos de France
« la population ludique n’est pas extensible à
l’infini »
JF COT a également critiqué « l’absence des » administrations » au colloque.
Christophe Blanchet répondant du tac au tac
qu’il y avait » le pouvoir législatif » et «
le pouvoir excécutif »
----
Nous souhaitons néanmoins apporter une petite contradiction au
président COT quand il a précisé en exergue que les casinos
étaient « une secteur mal connu » En mauvaismoussaillon sociologue nous voudrions rappeler au vice-amiral COT que la profession n’a pas fait grand chose
ces dernières années pour se faire connaître,
redorer son image auprès des politiques, valoriser ce secteur
(à travers des recherches, des monographies, des sondages, des
fondations, des colloques, des focus sur les « métiers du jeu
», des portraits sur les figures de la profession, des livres, des
articles, des films, des séries...)d
ans toutes ses composantes et richesses, montrer l’importance sociale
et culturelle des casinos dans les territoires, éclairer la
sociologie des nombreuses populations qui les fréquentent
( pour jouer, se distraire, s’amuser, danser, faire des
rencontres, se retrouver, boire un verre, passer une bonne soirée,
se restaurer…
) souligner les spécificités des personnels qui y travaillent 365
jours par an de jour comme de nuit… Bref comme nous l’avons dit
à de multiples occasions LA FRANCE POSSEDE UN PATRIMOINE CASINOTIER
EXCEPTIONNEL…. QUI POURRAIT ETRE DAVANTAGE VALORISE » (7) Peu
soucieuse de financer des recherches, avec parfois un esprit matamore dans
certains groupes, manquant d’ambitions stratégiques collectives,
la profession - souvent désunie - n’a pas fait grand-chose ces
dernières pour valoriser collectivement ce patrimoine,
préférant le lobbying ministériel et parlementaire à
l’investissement dans la recherche, pour récolter des victoires
à la Pyrrhus, gagnées le plus souvent sur le dos des joueurs.
Dominique de BELLAIGUE
:
« seule la volonté politique permet de développer
les paris hippiques »
Pour les courses Dominique de BELLAIGUE admistrateur du GIE PMU a fait une
intervention pleine de sérieux indiquant au final que
« seule la volonté politique permet de développer les
paris hippiques ».
Le Président BELLAIGUE a rappelé les principaux chiffres de la
filière hippique et de ses métiers :
230 sociétés de courses dans 68 départements, 6000
bénévoles, 13300 points de vente PMU dont 9000 communs avec
la FDJ.
Il a souligné le rôle historique des courses pour l’amélioration de la race chevaline et le rôle
central joué par le Ministère de l’agriculture dans
l’économie hippique. Favorable à une autorité de
régulation unique il a proposé néanmoins qu’il y ait
deux collèges ( online et offline) avec comme préalable 1/ que le
ministère de tutelle conserve des prérogatives notamment pour
arrêter avec la profession le calendrier des courses 2/ que la «
nouvelle politique « des jeux en France continue d’assurer
« l’équilibre des filières ». Il y a là une
vraie question, une question complexe, ce fameux équilibre des
filières qui pourrait poser problème vis à vis de Bruxelles,
qui ne comprend pas toujours l’exception ludique française
inscrite dans son histoire.
Emmanuel de ROHAN-CHABOT « le
modèle de taxation nous amène à tuer des gens !! »
Beau parleur,
charismatique Emmanuel de Rohan-Chabot pour les paris hippiques sur
internet a bien parlé. Il a précisé que les jeux en
ligne représentait 1 milliard d’euros de PBJ et que 50% de cette
somme revenait au fisc. Il a salué le travail de l’ARJEL qui
surveille, empêche les mineurs de jouer … sans omettre de
signaler que le bilan objectif de l’autorité de régulation
c’est aussi : 14 opérateurs actuellement contre 45 en 2010, 500
millions d’euros de pertes cumulées pour les opérateurs
même si les trois segments connaissent une évolution
différente : croissance forte pour les paris sportifs, attrition lente
pour le poker, paris hippiques en ligne réellement en concurrence
seulement depuis la séparation des masses en 2015. Le cheval de bataille du responsable de ZTURF c’est bien
entendu la fiscalité et ses propos ont résonné très
fortement alors qu’on nous bassine depuis plusieurs années sur
la politique de jeu responsable, l’addiction…
Monsieur de Rohan-Chabot a précisé : « qu’il
était taxé sur les mises et donc qu’il avait
intérêt à privilégier les joueurs qui perdent et qui
perdent trop car ceux-là sont rentables » ; affirmant «
que ce modèle de taxation amène à tuer des gens »
Accusant ensuite la FDJ à la fois de « faire du casino en ligne
« et de sortir toute sorte de jeux nouveaux, il a précisé
que la FDJ ne doit pas avoir « le monopole des casinos en ligne.
»
Contradictions , approximations, conflits d’intérêts,
mensonges scientifiques… la doxa du jeu pathologie maladie
surreprésentée au colloque veut toujours plus de mesures
liberticides
La doxa du jeu pathologie maladie ( scandaleusement
sur-représentée à la grande table ronde du colloque) mais
aussi l’arjel sont intervenus longuement pour redire des propos
contestables (et contestées scientifiquement par nous en France et par
d’autres chercheurs à l’international) et déjà
entendues mille fois :
le jeu est une affreuse drogue et la situation est catastrophique en
matière d’addiction
….et le sera encore plus dans quelques années d’après
Charles Coppolani, censé pourtant rester dans l’objectivité
d’un régulateur.
Cette caste proposant de nouvelles mesures liberticides pour juguler cette
pandémie imaginaire sans se soucier des conséquences
économiques et fiscales de la néo-prohibition qu’elle
propose. Si l’on inclut le directeur de l’ARJEL qui a beaucoup
parlé d’addiction, les représentants de la doxa du jeu
pathologie maladie - une pieuvre aux multiples visages prêt à
tout pour défendre son business - n’étaient pas moins de 5
:
1. Lucia Romo Professeur de Psychologie, a bredouillé
quelques mots sur l’addiction au jeu. Mais cette collègue semble
peu favorable aux dialogues entre chercheurs de disciplines
différentes pour travailler sérieusement sur le jeu comme nous
lui avions proposé. C’est fâcheux car nous « admirons
» cette collègue pour sa capacité à sortir des ouvrages « très joyeux » sur l’addiction avec une
« très grande fréquence » et donc à réaliser
des enquêtes de terrain « en un temps record » (Lucia Romo :
La dépendance aux jeux vidéo et à l'Internet(2012) Soigner
les addictions par les TCC(2013) Surmonter un problème avec les jeux
de hasard et d'argent(2014) Surmonter un problème avec l'alcool (2015)
2. Charles Coppolani,(ancien haut fonctionnaire de BERCY, ex directeur de
l’observatoire des jeux BERCY, président de ARJEL) voir ci
dessous
3. Assise à côté de Charles Coppolani la «
vénérable » Jeanne Étiemble pour l’Observatoire
des jeux (ODJ/BERCY) qui curieusement n’a pas dit un mot bien
qu’étant à la table ronde des personnes autorisées à prendre la parole. Il est vrai que sa
Thèse en biochimie/génétique n’en fait pas une
spécialiste du jeu, ce qui ne l’a pas empêché de
devenir Présidente de l’Observatoire des jeux par le
mystère des réseaux et cooptations parisiennes.
4. Assis à cote de Charles Coppolani et à coté de Jeanne
Étiemble, Jean Michel COSTES (ODJ/BERCY) passé directement de
l’observatoire des drogues à l’observatoire des jeux
( observatoire - crée par « bibi » MARC VALLEUR,
CHRISTIAN BUCHER et un avocat parisien)
par le mystère des réseaux et cooptations parisiennes, après
avoir été viré de l’observatoire des drogues pour
avoir écrit des tribunes favorables aux salles de shoot
(voir annexe 3 la situation dramatique du quartier qui a accueilli la
salle de shoot du 10 ° arrondissement à Paris : « Salle
de shoot : comment l'insécurité ruine les commerçants du
nord de Paris » par Guillaume Poingt (le figaro du I8/9/2018)
5. La responsable de SOS joueurs Armelle Achour Gaillard (AAG), visiblement
en partance pour le we valise à la main, a prononcé vite fait quelques paroles contradictoires, réductrices,
liberticides, subjectives sans signaler bien entendu qu’elle
était en conflits d’intérêts depuis 20 ans à
cause de l’argent qu’elle reçoit des opérateurs.
SOS joueurs est pris dans une posture rigoriste anti jeu et dans des
contradictions insolubles, qui l’oblige à une fuite en avant
pour demander toujours plus de mesures liberticides
Armelle Achour a précisé «
quelle n’était pas forcément pour le monopole mais
qu’il fallait « bien réfléchir » à la
manière dont on allait privatiser la FDJ
« Ce qui a bien dû faire rire Bruno LEMAIRE absent du colloque
mais très au fait de ce dossier. On va avoir des
opérateurs » a-t-elle ajouté intéressée. Autant
dire de nouveaux financements pour SOS joueurs, « avide » de
diversifier ses revenus. La responsable de cette petite association
historique (
dont l’accompagnement humain des joueurs concernés et de la
famille entourage n’est pas ici contesté)
a comme d’habitude citer ses propres statistiques
(invérifiables, jamais analysées par des chercheurs) sans se
rendre compte qu’elle dévoilait indirectement
l’épiphénomène que représente le jeu
qualifié d’excessif
. « J’ai accompagné 35 000 joueurs en 30 ans »
a-t-elle affirmé. 1200 joueurs par an qui ont des problèmes de
jeu ça fait peu au regard de la population joueuse ( 30 millions de
joueurs simplement pour la FDJ, 37 millions d’entrées par an
dans les casinos) d’autant que 21 % des personnes traités par
SOS joueurs seraient, d’après Armelle Achour, en «
invalidités psychiatriques », personnes dont on peut se demander
si elles n’avaient pas déjà des problèmes avant de se
mettre à jouer.
Mais le nouveau cheval de bataille de SOS joueurs ( après les jeux de
casino, les machines à sous, le poker en ligne….) ce sont les
jeux de grattage ….. jeux « particulièrement »
addictifs….pour les addictologues …mais tous les jeux
d’argent sont « particulièrement » addictifs pour la
doxa) et le jeu des mineurs. Après avoir dit qu’il y avait des
« suicides de joueurs » ( sans dire combien et en oubliant bien
entendu les travaux de Durkheim sur cette question éminemment
sociologique qu’est le suicide, qui renvoie au social et non à
une psychologie égotiste des comportements) AA Gaillard s’est
enfoncée dans ses contradictions, sa vision rigoriste anti jeu,
soulignant son impuissance et la stupidité des mesures qu’elle a
elle-même imposées aux opérateurs et notamment à la
FDJ. Et encore dernièrement avec le jeu Cash 500 000 euros :
« On a baissé le TRJ de Cash mais on n’a pas vu
d’impact, donc ce n’est pas le seul paramètre à
prendre en compte »
Pour le jeu des mineurs et à cause de cette vision anti sociologique
Sos joueurs a auto souligné à nouveau son impuissance
annonçant - sans se rendre compte de l’énormité de son
propos - « plus on interdit aux mineurs, plus ça attire » s
ans se rendre compte à nouveau qu’elle dénonçait les
mesures liberticides qu’elle impose par ailleurs. Et ensuite de
dénoncer « les pochettes de noël de la FDJ« qui
permettent de « gratter en famille ». Oh mais quel scandale ! La
FDJ qui finance SOS joueurs appréciera. Et de dénoncer ensuite le
fait - autre scandale !! -
« qu’un joueur sur quatre à des joueurs dans sa famille
»
semblant découvrir la socialisation ludique intra familiale, semblant
également découvrir tardivement - pour le dénoncer - que
« les joueurs sont souvent multi jeux »
La Française des jeux a reconnu lors du colloque - vieux vaut tard
que jamais - que financer la doxa du jeu pathologie maladie ( SOS
joueurs, le chu de Nantes….) entraine un conflits
d’intérêt, c’est courageux, honnête…
bien que tardif.
Bref on l’a compris par ses commentaires au raz des pâquerettes,
SOS joueurs dévoile sa méconnaissance de certains concepts (
socialisation ludique primaire, secondaire ; transmission ludique
intergénérationnelle notamment chez les turfistes,
transmission de la culture FDJ, sociabilité ludique groupale ou
intra familiale, esprit joueur, culture ludique
…), son absence de compréhension sociologique du Fait Social
considéré, sa mauvaise fois intéressée. Elle oublie
aussi son propre rapport biographique aux jeux d’argent (AA Gaillard
est l’ancienne épouse d’un joueur excessif) et enferme au
final depuis 20 ans cette association dans une posture anti jeu et dans des
contradictions insolubles, qui l’oblige à une fuite en avant
pour demander toujours plus de mesures liberticides
( interdire les publicités pour les jeux de grattage, réduire
encore plus le TRJ des jeux de grattage… )
tout en ne faisant pas trop de bruit afin de préserver les subventions
généreuses qu’elle reçoit des opérateurs (et
notamment celles de la FDJ ) Argent sur lequel A. ACHOUR est très
discrète ( elle a refusé de répondre à une journaliste
de Libération qui l’interrogeait sur ce point )car elle sait
très bien qu’il est source de « conflits
d’intérêts ».
Sur ce registre la responsable « jeu responsable » de la FDJ
présente au colloque a été - cela nous a
agréablement surpris les temps changent, bravo Madame, bravo la
FDJ - plus honnête et transparente que SOS joueurs. Après
avoir précisé que son équipe de 7 personnes chargée
de ce dossier s’activait pour promouvoir une politique de jeu
responsable dans le cadre de la RSE de la FDJ, et notamment en formant
57 revendeurs référents dans toute la France plus
particulièrement sensibilisés au jeu excessif, elle a
souligné que le fait que la FDJ finance la doxa du jeu pathologie
maladie ( SOS joueurs, le CHU de Nantes à Hauteur de 3 millions
d’euros, de nombreux autres addictologues parisiens ….
l’association Crésus. Etc…)
posait un problème de « conflit
d’intérêts ».
De la part d’ une représentante de la FDJ, c’est
nouveau, courageux, honnête… bien que tardif. Mais il faut
maintenant que l’opérateur de Boulogne en tire les
conséquences. Quant à la doxa qui ne serait plus
financée par les opérateurs, elle retrouverait ainsi son
indépendance. Comme cette doxa nous répète depuis des
années qu’il y a des milliers de joueurs compulsifs ( dans
une fourchette qui ressemble à un râteau 1 à 3 %) et des
millions de joueurs à risque modéré mais qui risquent de
tomber dans le jeu compulsif, elle trouverait là une source de
financement avec tous ces joueurs malades du jeu mais avides de se
faire soigner. En résumé citons la conclusion de la fable de
FLORIAN ( ) Le vacher et le garde-chasse « chacun son métier
et les vaches seront bien gardées » Que les addictologues
retournent dans leur cabinet pour soigner les joueurs, que les
associations se contentent d’aider les joueurs. Les sociologues,
les économistes se chargeront d’observer les joueurs,
d’étudier l’impact (positif, négatif du gambling,
son cout social). Aux politiques de mettre en œuvre une politique
des jeux. Mais bien évidemment Entre les politiques et leur
évaluation, un hiatus doit donc être maintenu : "chacun son
métier, les vaches seront bien gardées." — (Hervé
Dumez, Alain Jeunemaître, Diriger l’économie:
l’État et les prix en France, 1936-1986, 1989)
On peut s’interroger pour savoir si CHARLES COPPOLANI, n’a
pas tenu un discours catastrophiste, alarmiste, passéiste,
rétrograde, hygiéniste, moralisateur qui outrepasse
l’objectivité qu’on attend du régulateur ?
Le gambling bashing s’est accentué avec
l’intervention austère d’un « homme en gris
»
- Charles Coppolani (CC) - un ancien de BERCY, qui a tenu un discours
catastrophique, dirigiste, passéiste dépassant largement la
modération et l’objectivité qu’on attend d’un
agent de l’État, chargé en outre uniquement de la
régulation des jeux en ligne.
C’est pour cette raison que nous sommes ensuite intervenus vivement
pour préciser que
ce n’était pas au régulateur de définir la
Politique des jeux de la France mais au gouvernement à la
représentation parlementaire des deux chambres avec le concours
des joueurs,
ce qui a causé quelques émois dans l’assistance politically correct parisienne, souvent policée par posture
ou convenance, alors que notre souhait était parfaitement
légitimiste, outre le débat ancien sur les AAI qui ne saurait se
substituer aux politiques.
En outre l’opinion personnelle de Monsieur Coppolani, qui
transparaissait dans son discours subjectif et moraliste sur les jeux
d’argent et leur évolution dans la modernité numérique,
n’a que peu d’intérêt au regard de cette politique
nationale, qui a des conséquences positives non négligeable sur
l’économie, l’animation des territoires, la filière
cheval, la fiscalité, le tourisme, le rayonnement de la France….
Le patron de l’Arjel a commencé par dire froidement que le jeu était un « produit » dangereux,
reprenant la terminologie des addictologues. Si le jeu est un «
produit » dangereux et non une pratique sociale et culturelle il faut
rapidement l’interdire Monsieur Coppolani ! « L’actuel
» directeur de l’ARJEL a précisé ensuite, comme
s’il le condamnait personnellement , comme s’il le regrettait ,
que « les jeux d’argent « se banalisaient » se
« désacralisaient » qu’on avait désormais un
jeu « décomplexé » notamment chez les jeunes
et que les joueurs ( oh mais que c’est affreux !!) «
étaient même fiers de gagner » !! par exemple dans les paris
sportifs et qu’avec la conjonction jeu vidéo/jeu d’argent
en ligne, il y aurait « de plus en plus de problème d’addiction ».
Bref un discours dont on peut se demander s’il n’était pas
rétrograde, passéiste, alarmiste, moraliste ? Tout ce qui fait la
richesse , la fécondité culturelle, l’intérêt du gambling et la modernité digitale du e gambling
semblait occulté ou présenté par le directeur « actuel
» de l’ARJEL de manière négative, catastrophique,
tendancieuse. Certains ont du s’interroger dans l’assistance,
avait-on là une analyse objective des pratiques ludiques
contemporaines ou la vision technocratique d’une pratique sociale, la
vision liberticide et moraliste d’une passion populaire ? une
négation finalement de la loi de 2010 votée par le
législateur qui a voulu offrir plus de concurrence, plus de
liberté, plus de choix et de confort aux joueurs à
l’ère du numérique.
Au moment ou un mouvement social profond habillé de jaune secoue
la société Française tout entière et pas uniquement
la REM, on peut s’interroger pour savoir si Charles Coppolani
n’est pas l’archétype du haut fonctionnaire
de BERCY qui veut décider ce qui est bon pour les français (
et notamment ici pour ceux qui jouent) sans avoir de compte à
rendre à personne ?
Les propos du Président de l’ARJEL résonnaient
étrangement à la vieille d’une manifestation des «
gilets jaunes » qui allait faire grand bruit . N’avait-on pas
là finalement face à nous un homme en gris, austère,
sévère, la caricature d’un représentant vieillissant
du vieux monde, l’archétype dans la forme, l’hexis, le langage et l’habit, du haut fonctionnaire
de BERCY
qui veut décider ce qui est bon pour les français sans avoir
de compte à rendre à personne
, qui veut limiter et médicaliser les passions ludiques des
français tout en les fiscalisant et les contrôlant au maximum ?
On peut s’interroger. Pas certain que ce soit avec ce vieux monde
qu’ Olga GIVERNET, Christophe BLANCHET et Le Président MACRON-
puissent mettre en œuvre une « belle politique des jeux pour la
France », « une politique des jeux nouvelle » qui « libère », responsabilise et ne se contente pas
d’interdire, de limiter, de « protéger » (
parfois contre leur gré) les citoyens joueurs.
« FUMER TUE », « BOIRE TUE », « jouer TUE
», « ROULER TUE » …les injonctions macabres
d’une société hygiéniste et moraliste
souhaitée par la doxa (addictologues, psychologues, industrie
pharmaceutique…) qui, sous couvert de santé publique,
défend en réalité son pouvoir, ses intérêts
financiers et souhaite développer de nouveaux marchés tout en
déresponsabilisant les français.
La table ronde consacrée à la prévention n’a fait
hélas , comme nous le redoutions, qu’enfoncer le clou en
matière de mesures liberticides aberrantes souhaitée par la doxa
et le ministère de la santé. Comme les messages de
prévention actuels
(« Pour que le jeu reste un jeu », « restez maitre du
jeu »
qui sont pas si mal finalement, pas trop intrusifs mais respectueux de la
liberté des joueurs comme l’est le slogan « consommez avec modération » pour l’alcool)
apparaissent d’après certains comme des injonctions paradoxales
il conviendrait, pour cette doxa rigoriste, de renforcer ces messages.
C’est pour cette raison que nous sommes intervenus vivement une
deuxième fois en séance plénière. Brandissant un paquet
de cigarettes pas du tout « neutre » et proposant dans une
provocation
pédagogique « «pourquoi ne pas imaginer messieurs les
addictologues un slogan sur chaque ticket de grattage, sur chaque jeu, jouer tue » ,
ce qui a causé quelques émois dans l’assistance politically correct parisienne, trop souvent policée, par
posture ou convenance.
Slogan finalement qui serait identique à l’ ignoble et macabre
« fumez tue » qu’on trouve désormais sur les paquets
de clops et qui pousse jusqu’à l’absurde un principe de
précaution exacerbée, peu respectueux des libertés et de
l’esthétisme de la vie quotidienne. Triste symbole en
réalité d’une société hygiéniste et
moraliste qui, s’il était généralisé
( pourquoi pas un « rouler tue » en grosses lettres, inscrit
sur toutes les voitures neuves à leur sortie d’usine)
rendrait rapidement la vie quotidienne lugubre et l’ambiance
mortifère.
Assis à côté de Charles Coppolani et à coté de
la « vénérable » directrice de l’Observatoire
des jeux muette, Jean-Michel COSTES a déroulé de nouvelles
mesures liberticides, agacé que « le joueur ne reconnaisse
pas sa maladie «
JM COSTES, responsable de l’Observatoire des jeux grâce à
l’OPA qu’il a réalisé sur cet organisme (crée
par un sociologue, le directeur de Marmottan et un psychiatre) n’a
fait ensuite qu’enfoncer le clou regrettant que « très peu
de joueurs consultent » comme il l’avait fait dans LIBERATION
cet été mais sans s’interroger une seconde - le temps
d’un doute épistémologique - pour savoir si ce constat de
vacuité de la réalité épidémiologique de cette
maladie du jeu ne provenait pas tout simplement du fait que les joueurs ne
se considèrent pas comme malades et/ou que le jeu n’est pas une
maladie. De la même manière que certains ont précisé au
cours du colloque que « le jeu pouvait faire basculer dans la
précarité » sans se soucier d’inverser les
perspectives à savoir que
c’est peut-être parce qu’ils sont dans la
précarité que certains se mettent à jouer, parfois
à jouer au-dessus de leurs (petits) moyens.
JM Costes souhaite naturellement comme le directeur de l’Arjel
baisser le taux de retour aux joueurs (TRJ) ( les joueurs
apprécieront) mais, rusé, il n’a pas insisté sur ce
point. Car chacun sait désormais que JM Costes a un problème avec
la méthode scientifique et que son « étude » - visant
à prouver par tous les moyens la causalité de
l’équation TRJ élevé = addiction accrue - a
accouché d’une conclusion qui constitue une escroquerie
intellectuelle.
Comme il n’a pu prouver la causalité de cette corrélation,
rusé il a conclu son étude par une pirouette intellectuelle qui
constitue un mensonge scientifique, une aberration
épistémologique. Citons Jean Michel Costes qui à
l’époque était secrétaire général de
l’Observatoire des jeux et Charles Coppolani son Président (qui
avait forcément donné son aval à cette publication et
croyez-moi ce n’est pas facile d’avoir l’aval de Charles
Coppolani pour publication nous en savons quelque chose) (11) Voilà la
conclusion abracadabrantesque de JM Costes pour son étude « Taux
de retour au joueur, addiction et blanchiment » (publication de
l’Observatoire des jeux mai 2012.) =
« La littérature scientifique n’apporte pas de preuves
définitives sur le lien existant entre TRJ élevé et
addiction, non parce que ce lien est inexistant mais parce que sa mise
en évidence est très difficile, voire impossible à
démontrer sur le plan méthodologique. L’argument de
l’absence de démonstration scientifique formelle ne permet
pas néanmoins de remettre en cause la possible existence de ce
lien.
Face à l’absurdité de tels propos, publiés sur le site
du Ministère de l’Économie s’il vous plait , une
seule conclusion s’impose : REDUCTIO AD ABSURDUM (expression
latine à propos d’une personne qui conduit un raisonnement
jusqu’à ses plus extrêmes conséquences, y compris
absurdes et contradictoires, en allant jusqu’à démontrer la
fausseté, voire la ridicule inconsistance, des hypothèses sur
lesquelles il repose.)
Viré de l’Observatoire des drogues car favorable aux salles
de shoot, reconverti dans les jeux
Le directeur de l’ODJ - pris dans ses contradictions, l’
ethnocentrisme des thérapies qu’il propose,
( pour les drogués il faut distribuer dope, crack, seringue,
coton, capote dans des salles de shoot(*) - pour ne pas que les
camés tombent malade( !) et attrapent le SIDA -; pour le jeu il
faut interdire , fiscaliser, surveiller, identifier, soigner)
sa méconnaissance du fait social et culturel que représentent les
pratiques ludiques des français - a naturellement proposé encore
plus de mesures liberticides.
(*) Sur le scandale (éthique, politique, financier et même
thérapeutique…) des salles de shoot et les conséquences
dramatiques pour les riverains ; lire en annexe 3 le reportage
hallucinant du journaliste Guillaume Poingt (« Salle de shoot :
comment l'insécurité ruine les commerçants du nord de
Paris » du journaliste Guillaume Poingt, le figaro du I8/9/2018)
Deux ans après l'ouverture en octobre 2016 de la salle de shoot
située dans le 10ème arrondissement et financée par la
Mairie de Paris à hauteur de
850 000 euros. Anne Hidalgo préconise l’ouverture
d’une deuxième salle de shoot qui serait consacré
à l’inhalation du crack !!! Douce France…cher pays de
mon enfance….
Il faudrait pour cet addictologue opportuniste reconverti dans les jeux
depuis qu’il s’est fait viré de l’observatoire des
drogues par Etienne APAIRE président de la mission
interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT)
: identifier tous les joueurs (notamment les turfistes et les millions de
joueurs de la FDJ) ; surveiller leur comportement; limiter voir interdire
les publicités pour les jeux ( notamment celles nombreuses de la FDJ),
cibler les groupes à risque, instituer une sorte de police des familles comme il y a une police des jeux ;
établir des modèles de prévention primaire dans les
écoles ….en attendant d’intervenir dans les maternelles
…. et pourquoi ensuite si ce n’est pas suffisant dans les
pouponnières pour que nos bambins ne deviennent pas dans 20 ans des
clients de la Française des jeux. Mais Costes, le régulateur, les
addictologues…. ne veulent pas seulement surveiller les classes
sociales joueuses - des classes dangereuses - qui sont malade du jeu dans
le savoir ( vu qu’ils ne consultent pas), cette doxa veut aussi
mettre la pression sur les opérateurs pour leur imposer « des
obligations de résultat ».
On peut comprendre dans ces conditions que - dans ce domaine comme dans
d’autres - certains français ont enfilé un gilet pour reprendre en main leur destin face à une caste de
technocrates et de médecins qui rêvent d’un contrôle
social total des populations à travers une multitude
d’impôts punitifs ; à travers une pathologisation de leurs
pratiques ludiques, festives et de leurs consommation de produits passion,
de produits plaisir ( alcool, tabac, jeu) produits qui ne sont pas toujours bon pour la santé ( mais ça les
consommateurs buveurs, fumeurs, joueurs le savent pertinemment ) mais qui
sont parfois bon pour le moral.
----
Au final ce colloque se déroulant dans un contexte social
historique très particulier n’a rien réglé mais
était symboliquement important. Tout reste à faire. Les
opérateurs notamment doivent s’impliquer fortement pour la
suite. Sans eux rien n’est possible. C’est ce qu’a
semblé dire Christophe BLANCHET en direction des casinotiers
notamment. Il ne faut pas tout attendre du politique. Il nous apparait
indispensable, comme nous l’avions énoncé dans un
article ( 9), de provoquer des États Généraux du
gambling et du e gambling pour - sur plusieurs jours -
véritablement travailler de manière critique le détail
des multiples dossiers qui concernent l’économie des jeux,
la sociologie des jeux, la fiscalité… Les grands groupes
casinotiers et les autres opérateurs pourraient financer et
organiser la logistique de cette manifestation. Opérateurs,
parlementaires, chercheurs, journalistes spécialistes des jeux
d’argent …pourraient participer à la construction du
programme, à l’organisation intellectuelle des débats,
des ateliers… afin que tous les acteurs du champ ludique soient
représentés à ces États Généraux et
notamment les joueurs. Différentes commissions pourraient
être constituées porteuses de synthèses, de
propositions, de scénarios. Ces commissions seraient
ensuite les interlocuteurs des responsables politiques, des
administrations) chargés de mettre en œuvre une politique des
jeux nouvelle pour la France. C’est à dire une politique des
jeux nationale, ambitieuse, généreuse, solidaire, responsable
qui « libère « les énergies, participe au bien
commun, simplifie, redonne toute sa place aux joueurs ( qui trancheront
si nécessaire et cela mettra tout le monde d’accord) et non
une politique liberticide qui médicalise, fiscalise,
reglementarise toujours plus ; et non une politique qui se fasse sur le
dos des joueurs et qui accable les opérateurs.
----
© jpgeorges. martignoni-hutin, janvier 2019, université
lumière lyon 2, ISH, Centre Max Weber(CMW), équipe TIPO,
Lyon, France.
Notes =
1. Les guillemets sont de rigueur. Il s’agissait plus d’une
« journée » que d’un « colloque ». La
briéveté des interventions, le format choisi, le choix des
intervenants décidé par les organisateurs, l’absence de
débats contradictoires notamment sur la question du jeu pathologie, du
jeu des mineurs, du TRJ…. empêche de qualifier cette
journée de « colloque ». Les
Etats Généraux généraux du gambling et du egambling
que nous appelons de nos vœux depuis des mois restent donc à
construire
2. Arthur CHEUL, A. Hermouet, V. Szlingier, L. Viannay, Y.
Yavanovitch ; ( chargés parlementaires d’olga Givernet) ; N.
Barqi, G. Dumont, K. Loret( chargés parlementaires de Christophe
BLANCHET)
3. On entend rarement ( et pour tout dire jamais) les hommes politiques
nationaux parler des jeux d’argent et encore moins les
Présidents de la République. La classe politique semble avoir un
rapport très ethnocentré aux jeux de hasard et d’argent, ce
loisir populaire ou toutes les catégories sociales se retrouvent
4.
JP Martignoni : « Colloque sur les jeux de hasard et d’argent
à l’Assemblée Nationale = L’Etat et les jeux, l’état du jeu «(
publié lescasinos.org du 23/11/2018 ) : information et commentaire sur
le colloque organisé par Olga GIVERNET (députée de
l’Ain) et Christophe BLANCHET (député du Calvados) à
l’Assemblée nationale le vendredi 30 novembre 2018 prochain =
« 1° version : version provisoire ( 16 novembre 2018 ; 6 pages,
14 notes) 2° version : version définitive , 23/II/2018, 11 pages
, 28 notes, plus une annexe =
Question écrite N° : 8721 De M. Christophe Blanchet ( La
République en Marche - Calvados ) publiée au JO le :
29/05/2018 (
Réponse publiée au JO le : 24/07/2018 page : 6627) Cette
question écrite reprend 80 % d’un de nos articles.
5.
Le compositeur Léonard Le Cloarec, aidé de Bertrand Allagnat et
Julien Bonnard, a signé le générique envoutant de cette
émission culte diffusée sur France 2 : Secrets d’histoire qui met en valeur l’histoire de
France, ses personnages , son patrimoine. On est donc pas
étonné que le Président Macron ait choisi Monsieur Bernes
pour s’occuper du loto du patrimoine.
6.
« La taxe sur le loto du patrimoine rétablie »,
Stéphane Bern en colère ( ledauphine.com du I8/12/2018
7. JP Martignoni : « La France, le pays des casinos : LA FRANCE
POSSEDE UN PATRIMOINE CASINOTIER EXCEPTIONNEL…. QUI POURRAIT ETRE
DAVANTAGE VALORISE » (5 ) (19 pages, 43 notes, 7 annexes,
décembre 2016) article publié sur : lescasinos.org du 30/12/ 2016
; casino legal France 3/1/2017)
8.
La banque de France imprime 20% des billets qui circulent dans la zone
euro, elle travaille aussi pour des pays étrangers.
L'an passé, elle a fabriqué deux milliards et demi de
billets, sur un site unique à Chamalières, en Auvergne.
9.
JP Martignoni : « Pour des États Généraux du gambling
» article envoyée aux députés et aux sénateurs
» (mars 2018, 6 pages, 6 notes, 3 annexes ) (publié sur
casinos.org 22/3/2018, casino légal France du 23/3, Kuzéo - le
comparateur des sites de jeux d’argent - du 26/3) Notre proposition
d’États Généraux a reçu le soutien de :
Nicolas Dupont Aignan, député de l’Essonne, non
inscrit(le 23/3) ; Emilie Cariou, députée de la Meuse, REM(le
23/3)Marie Guévenoux , Député de l’Essonne, REM(le
28/3) ; Emmanuel Maquet , député de la somme, les
républicains(le 17/4), ( qui indique qu’il a posé une
question orale sur la fiscalité des casinos ( hausse de la CSG)
à Gérard Darmanin ministre de l’action et des comptes
publics le 21 février 2018) M. Maquet souhaite « une
simplification du modèle économique des casinos et une
libéralisation du jeu »
10.
Jean-Pierre Claris de Florian. (1755-1794) romancier, poète
11.
COMMUNIQUE DE PRESSE :JP Martignoni : «Le Président de
l’Autorité de régulation des jeux d’argent en
ligne - Charles Coppolani - interdit qu’une étude
sociologique sur les joueurs en ligne soit publiée sur le site de
l’ARJEL » (24 juillet 2015, 1 page) publié sur :
lescasinos.org du 24 juillet 2015, poker-académie avec
différentes réactions de joueurs: :
http://www.poker-academie.com/forum/poker-business/900566-arjel-une-etude-sur-le-poker-et-les-jeux-en-ligne-qui-tombe-a-l-eau.html#
; confer également : « Rififi à l’ARJEL :
l’institution censure un rapport » (pokernews.com du 28
septembre 2015) Cette étude avait reçu l’aval de
Jean-François Villote pour publication sur le site de
l’ARJEL avant qu’il ne démissionne soudainement et
soit remplacé par C. Coppolani.
Annexes =
Le communiqué de presse de Catherine MORIN DESAILLY sénatrice
qui le 12 décembre 2018 dénonce un coup bas de
l’assemblée nationale en ce qui concerne le loto du
Patrimoine
---------
ANNEXE 1 / PAGE SUIVANTE
--- annexe 2 -----
Question écrite N° : 8721 De M. Christophe Blanchet ( La
République en Marche - Calvados ) publiée au JO le : 29/05/2018
(
Réponse publiée au JO le : 24/07/2018 page : 6627)
Ministère interrogé > Économie et finances ; Tête
d'analyse >États généraux des jeux d'argent et de hasard
; Analyse > États généraux des jeux d'argent et de hasard
- Avenir des jeux - Attractivité.
Texte de la question
M. Christophe Blanchet interroge M. le ministre de l'économie et des
finances sur l'avenir des jeux d'argent et de hasard. Les jeux d'agent
représentent d'une part un fait social et culturel très ancien et
un impôt démocratique d'autre part. Leur pratique repose sur des
principes des plus démocratiques : le seul volontariat des joueurs et
l'égalité des chances de ces derniers. De plus, la finalité
originelle des jeux d'argent est humanitaire et vise au développement
du bien commun. En effet, le jeu est une manière de récolter de
l'argent sans faire appel à l'imposition. C'est ainsi que les
révolutionnaires de 1789 ont transformé la loterie royale en
loterie nationale et qu'au siècle dernier les jeux ont aidé les
gueules cassées ou ont encore servi à lutter contre les
calamités agricoles de 1933. Aujourd'hui, les jeux d'argent sont
partout sur le territoire et constituent un moteur de l'industrie du
loisir. Avec 200 casinos, 250 hippodromes et 25 300 bureaux de tabacs
faisant office de points de vente, la France représentent 39 % du
marché européen à elle seule. Loteries, casinos et
hippodromes font partie du patrimoine ludique national et participent au
rayonnement la France dans le monde (grands prix, ventes de yearlings).
Concernant la filière équine, la France compte le nombre
d'équidés le plus élevé au monde et génère
pas moins de 180 000 emplois à l'échelle nationale, dont 5 000
dans le Calvados. A fortiori, le tissu ludique poursuit son expansion : il
se développe et se diversifie avec l'arrivée des paris sportifs
sur internet par exemple.
Malgré l'importance indéniable de ce secteur économique,
la manne ludique souffre d'une mauvaise et injuste image.
L'exploitation de cette pratique culturelle populaire par des
addictologues qui médicalisent cet univers a dévié de
leurs objectifs de développement et d'accompagnement.
Ces déviances ont directement mis à mal tout un monde
socio-professionnel et donc l'attractivité des territoires ruraux. En
sept ans, les casinos ont perdu 24 % de leur volume d'affaire. Il serait
souhaitable que l'État revoie sa politique en matière de jeux
d'argent et que les joueurs soient partie prenante de l'élaboration de
cette politique. Un outil majeur pour structurer la rénovation de la
politique des jeux résiderait dans l'établissement d'une nouvelle
gouvernance de la filière à partir de l'institution d'états
généraux des jeux. Il lui demande ce que le Gouvernement envisage
pour cette filière et sa position sur la proposition d'états
généraux des jeux en particulier.
Texte de la réponse :
Les jeux d'argent, et de hasard, ne sont ni un commerce ordinaire, ni un
service ordinaire ; dans le respect du principe de subsidiarité, ils
font l'objet d'un encadrement strict, au regard des enjeux d'ordre public,
de sécurité publique, et de protection de la santé et des
mineurs. En effet, conformément à l'article 3 de la loi no
2010-476 du 12 mai 2010, relative à l'ouverture à la concurrence
et à la régulation, du secteur des jeux d'argent et de hasard en
ligne, la politique de l'État en matière de jeux d'argent, et de
hasard, a pour objectif de limiter et d'encadrer l'offre et la consommation
des jeux et d'en contrôler l'exploitation afin de prévenir le jeu
excessif ou pathologique et protéger les mineurs, assurer
l'intégrité, la fiabilité et la transparence des
opérations de jeu, prévenir les activités frauduleuses ou
criminelles, ainsi que le blanchiment de capitaux et le financement du
terrorisme et veiller au développement équilibré des
différents types de jeu, afin d'éviter toute déstabilisation
économique des filières concernées. Le rapport sur le suivi
de la régulation des jeux d'argent et de hasard, présenté
par les députés Olga Givernet et Régis Juanico, a fait
l'objet d'un débat en février 2018, à l'occasion duquel les
rapporteurs ont présenté leurs propositions pour améliorer
la régulation du secteur. Enfin, l'article 51 du projet de loi,
relatif à la croissance et la transformation des entreprises, habilite
le Gouvernement à prendre, par ordonnance, diverses mesures visant
à préciser les conditions d'exercice par La Française des
Jeux de ses activités et à renforcer les pouvoirs de
contrôle de l'État sur l'ensemble du secteur des jeux d'argent et
de hasard. La préparation de cette ordonnance s'appuiera sur les
conclusions d'une mission gouvernementale sur la régulation de
l'ensemble du secteur des jeux d'argent et de hasard. Elle sera l'occasion
de faire le point sur les demandes du secteur, qui seront
appréciées à la lumière des objectifs de la politique
des jeux, fixés par la loi du 12 mai 2010.
Annexe 3=
« Salle de shoot : comment l'insécurité ruine les
commerçants du nord de Paris » par Guillaume Poingt (le
figaro du I8/9/2018)
REPORTAGE - Deux ans après l'ouverture de la salle de shoot,
située dans le 10ème arrondissement de Paris, les
commerçants du quartier dénoncent «un préjudice
économique». À cause de l'insécurité, certains ont
mis la clé sous la porte tandis que d'autres songent à partir.
Trafics de drogue, bagarres, toxicomanes qui se font des injections en
pleine rue
· «Je suis à deux doigts de déposer le bilan».
Pierre*, un restaurateur d'une trentaine d'années, en a gros sur le
cœur. Comme lui, de nombreux commerçants situés dans le
quartier de la salle de shoot, près de l'hôpital
Lariboisière et de la gare du Nord (Paris 10ème), sont
excédés. Trafics de drogue, bagarres, toxicomanes qui se font des
injections en pleine rue, vols ou encore menaces font partie de leur
quotidien.
· Dans une lettre envoyée fin mai au ministère de la
Santé et restée sans réponse, une trentaine de
commerçants du quartier dénonçaient des «nuisances
quotidiennes» et «un préjudice économique et
commercial» engendré par la salle de shoot. Ouverte depuis
octobre 2016, cette salle permet aux toxicomanes de faire leurs injections
par voies intraveineuses dans de bonnes conditions sanitaires. «On
nous a mis cette salle de shoot sans concertation et on se retrouve avec
des toxicomanes ingérables. C'est de pire en pire»,
déplorent les commerçants et les riverains. Ils estiment vivre
dans «un quartier sacrifié» et se sentent abandonnés
par les pouvoirs publics.
· «On ne peut plus travailler le soir, c'est impossible de mettre
des gens en terrasse»Pierre (restaurateur)Passionné par la
gastronomie, Pierre a investi toutes ses économies dans son
restaurant. Et son affaire marchait bien jusqu'à l'ouverture de la
salle de shoot. «Entre 2012 et 2016, mon chiffre d'affaires a
augmenté de 300%. Entre 2016 et 2018, il a diminué de 40%»,
détaille-t-il. Avant de poursuivre: «Nous étions cinq
employés et nous ne sommes plus que trois. Je ne me verse plus de
salaire depuis deux ans». «Beaucoup de clients nous disent qu'ils
ne reviendront plus dans notre restaurant à cause de
l'insécurité», détaille Pierre. Il raconte que
«des mecs défoncés entrent parfois dans le restaurant pour
demander des clopes». Sans compter les bagarres quotidiennes sur le
trottoir. «On ne peut plus travailler le soir, c'est impossible de
mettre des gens en terrasse», conclut Pierre. La valeur de son
restaurant a baissé de 100.000 euros depuis son ouverture.
«Crachats, seringues par terre, odeur de pisse dans la rue»
· «Ça n'a jamais été autant le bazar (…)
j'ai perdu 30% de mon chiffre d'affaires» Jacques (restaurateur)Un peu
plus loin, Jacques* crie lui aussi son ras-le-bol. «Je suis dans le
quartier depuis 1984 et ça n'a jamais été autant le
bazar», explique ce restaurateur, fustigeant «les crachats, les
seringues par terre et l'odeur de pisse dans la rue». L'ouverture de
la salle de shoot lui a fait perdre environ 30% de son chiffre d'affaires.
«Certains clients ne reviennent pas car ils ont peur»,
déplore-t-il. Les nuisances de la salle de shoot se rajoutent à
d'autres fléaux. «On a régulièrement des touristes qui
se font arracher leur portable en terrasse», explique Jacques. Sans
compter les cambriolages. Son restaurant a été
«visité» à sept reprises l'an dernier, plusieurs fois
par des adolescents marocains sans papiers. «Je ne pense qu'à
quitter le quartier mais mon commerce est invendable», poursuit-il.
Avant de conclure: «Qu'Anne Hidalgo ferme la salle de shoot! Ou alors
qu'elle la prenne dans son quartier». Les images filmées par le
collectif «Riverains Lariboisière Gare du Nord» - des
résidents du quartier de la salle de shoot - permettent de se faire
une idée de la situation.
« j'ai souvent des clients en train de manger qui voient des
toxicomanes se piquer juste devant la vitrine »
· «Certaines de mes serveuses veulent partir plus tôt le
soir car elles ont peur» Alessandro (gérant d'une
pizzeria)L'insécurité du quartier, aggravée par l'ouverture
de la salle de shoot, pèse sur l'activité économique de
nombreux autres commerçants. «Certaines de mes serveuses veulent
partir plus tôt le soir car elles ont peur», explique ainsi
Alessandro*, gérant d'une pizzeria. «Entre les toxicomanes et les
migrants c'est de pire en pire. Ils sont en train de flinguer
l'arrondissement», poursuit-il. Quant à Kim*, un restaurateur
asiatique, il est obligé de travailler sept jours sur sept pour
«joindre les deux bouts» et faire le même chiffre
qu'auparavant. «Il est très difficile de travailler le soir, j'ai
souvent des clients en train de manger qui voient des toxicomanes se piquer
juste devant la vitrine». La livraison de plats à domicile lui
permet heureusement de limiter un peu ses pertes financières. À
quelques pas de là, Sarah* tient un magasin de chaussures depuis plus
de 30 ans. «C'est la jungle, je n'ai jamais connu Paris dans cet
état», déplore-t-elle. Elle raconte qu'il n'est pas rare
qu'elle fasse «sortir des clients par une petite porte
dérobée quand il y a du trafic devant la boutique».
«C'est devenu une vraie porcherie.
· Les professions libérales du quartier ne sont pas non plus
épargnées par l'insécurité. Dominique* est psychiatre
et a démarré son activité en 2010. «Nous sommes envahis
par les toxicomanes et les dealers», démarre-t-elle. La
psychiatre, qui a pourtant longtemps travaillé en Seine-Saint-Denis,
dit «avoir la trouille». Son activité tourne au ralenti.
«Mes collègues me disent ‘on ne peut plus t'envoyer de
patients' et la semaine dernière, une patiente m'a dit ‘si
ça continue je ne viendrai plus, c'est de pire en pire votre
quartier'», explique-t-elle. Entre 2016 et 2017, ses recettes ont
baissé de plus de 20%. «La mairie du 10ème nous dit que tout
va très bien et nous fait passer pour des vieux cons de droite ou
d'extrême droite», conclut-elle, fataliste. Non loin de là,
une avocate spécialisée en droit international - qui travaille
dans le quartier depuis 1996 - explique avoir vu sa rue se dégrader au
fil du temps. «C'est devenu une vraie porcherie. Je ne reçois
plus mes clients étrangers ici mais à mon cabinet de Nice»,
raconte-t-elle.
Bientôt une autre salle de shoot à Paris dédiée
à l'inhalation de crack !!!
· «Je suis obligée de mettre en vente cette épicerie
(...) J'ai perdu beaucoup de clientèle depuis que la salle de shoot a
été ouverte» La gérante de l'épicerie dans une
lettre Désespérés et effrayés, certains
commerçants quittent tout simplement le quartier. C'est le cas de la
gérante de l'épicerie, qui a mis son commerce en vente. Elle
explique sa décision dans une lettre du 15 mai 2018. «J'ai perdu
beaucoup de clientèle depuis que la salle de shoot a été
ouverte», détaille-t-elle. Avant de poursuivre: «J'ai
été obligée d'installer des grillages pour protéger les
fruits et les légumes à l'extérieur parce que les
drogués me les volent». Elle décrit des scènes d'une
grande violence qui l'ont poussée à partir: «Il y a souvent
des bagarres entre les drogués qui rentrent parfois dans mon
épicerie pour se battre et même avec des couteaux». La
gérante de l'épicerie conclut: «Je souffre de tellement
d'embêtements que je ne peux plus garder ce commerce».
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© jpgeorges. martignoni-hutin, janvier 2019, université
lumière lyon 2, ISH, Centre Max Weber(CMW), équipe TIPO,
Lyon, France.