La société Casino de Luxeuil a décroché la délégation de service public (DSP) de l’établissement de jeux pour vingt ans. Elle doit aussi exploiter l’espace cinéma et construire un bowling.
« C’est un coup de poker », se réjouit le maire Frédéric Burghard devant son conseil municipal. Les discussions ont été longues et délicates avec la Société Casino de Luxeuil, actuel délégataire de service public du casino et seule candidate à un nouveau contrat. L’ancien contrat, d’une durée de quinze ans, arrivant à expiration le 31 mars prochain.
La Ville avait un cahier de charges enrichi. Outre l’exploitation du casino, le délégataire devait s’engager également à construire un bowling et à s’occuper de l’activité cinéma.
Épaulés d’un cabinet d’avocats et d’un expert du cabinet de conseil KPMG, les élus ont réussi à convaincre la société de l’intérêt d’un bowling pour diversifier sa clientèle. Le bâtiment étant rétrocédé à la Ville à la fin de la délégation de service public.
« Gagnant/gagnant »
La Ville a accepté de revoir à la baisse pendant cinq ans le produit de participation aux jeux. Cette dernière passe de 7,5 % pendant cinq ans au lieu de 8 % et à 9 % (comme c’était le cas avant) au bout des cinq ans et, ce, pendant les quinze ans.
Devant cette diminution des recettes d’environ 50 000 € par an pendant cinq ans, l’opposition fait la fine bouche. Gilles Franc et Thierry Piquard évoquent l’épouvantail d’une éventuelle hausse d’impôts pour combler le manque à gagner.
Ce que dément avec vigueur Frédéric Burghard. Le maire s’engage à ne pas augmenter la fiscalité. « On ne perd pas de recettes sur l’étendue de la délégation », ajoute-t-il.
« C’est un bon accord, gagnant-gagnant », rétorque Didier Hua. Stéphane Kroemer observe que l’enveloppe investie pendant la durée de la délégation correspond au budget qu’il faudrait pour la piscine. « C’est une somme que nous n’avons pas les moyens de dépenser », précise-t-il. Avant de demander qu’il soit prévu que si une association voyait le jour pour la pratique du bowling, qu’elle puisse utiliser l’équipement.
Les élus font le pari qu’avec ce pôle de loisirs élargi, le casino renouvellera sa clientèle de joueurs et qu’ainsi le produit des jeux augmentera ainsi que la recette destinée à la commune.
Actuellement, les recettes liées au casino représentent près d’un million d’euros par an.
L’opposition vote contre ce projet. Ce qui fait dire à Michel Raison, sénateur et ancien maire, qu’il ne faut pas que Gilles Franc fasse une crise de foie sur ce dossier. Et le sénateur de conclure : « Sinon Gilles est jaune ».
Tout lien avec l’actualité n’est pas fortuit. Et une touche d’humour est la bienvenue dans ce débat qui aura duré deux heures.
11,5 M€ C’est le montant estimé de l’investissement total
(source : estrepublicai
n.fr/Patricia LOUIS)