L’établissement de jeux implanté à Euralille a encore perdu plus de 5 millions d’euros en 2017. Le chiffre d’affaires est en hausse, mais le casino est toujours étranglé par les prélèvements prévus dans son contrat avec la ville.
Il n’y a pas de hasard. Même au casino. À Lille, année après année, la partie se termine toujours de la même façon pour le groupe Barrière : il perd. L’addition s’élève, en 2017, à 5,3 millions d’euros. 5,3 millions de déficit, ça peut sembler beaucoup. Mais c’est plutôt un bon millésime pour le casino Barrière, après les 6,4 millions de pertes de 2016, les 7,5 millions de 2015, les 8,9 millions de 2014…
Le chiffre d’affaires net du casinotier a pourtant continué de progresser en cette onzième année (sur les dix-huit que compte le contrat de concession signé avec la mairie de Lille) pour atteindre 28 millions d’euros. Une hausse de 4 % à mettre au crédit de la bonne santé des jeux (jeux en table mais surtout machines à sous), qui fait mieux que compenser la légère contraction des activités de restauration et d’hôtellerie du complexe de loisirs.
Années-lumière
Mais ces bons chiffres ne suffisent pas. La performance du casino de Lille est toujours à des années-lumières du business plan initial, et qui tablait pour 2017 sur un chiffre d’affaires net plus de deux fois supérieur. Conséquence, Barrière ne parvient à honorer ses engagements envers la ville qu’au prix de lourds déficits. Étranglé, le groupe réclame depuis des années une renégociation du montant des redevances dues à la mairie, ce que cette dernière refuse. Le casino a saisi en 2016 la commission de conciliation pour tenter de sortir de l’impasse. Les deux parties ont repris les discussions fin 2017.
L’enjeu n’est pas mince pour la municipalité. Elle tire du temple du jeu des recettes substantielles, bien que très loin des montants initialement prévus. En 2017, ces redevances ont apporté 10,9 millions d’euros au budget de la ville.
L’exercice 2016-2017, du 1er novembre au 30 octobre.
(source : lavoixdu
nord.fr/S. B.)