Que vous soyez joueur invétéré ou pas, les coulisses des casinos sont peut-être pour vous synonymes d'un secret bien gardé ? Les croupiers du casino de Bagnères-de-Bigorre ont accepté de nous parler de leur métier. Un métier passion qui n'exige ni diplôme ni un niveau scolaire minimum, mais des qualités et des compétences que les établissements de jeu ont parfois du mal à trouver. Pourtant, les débouchés et l'évolution professionnelle sont réels.
La même passion du jeu
Au casino bagnérais, l'équipe des croupiers partage la même passion du jeu et chacun dispose des indispensables requis : excellent calcul mental, dextérité, méthodologie, rigueur, discipline, capacité de concentration, qualités relationnelles, sens du travail d'équipe, etc. Mais aucun d'entre eux n'a suivi le même parcours. Licence de maths pour l'un, école de commerce pour une autre (oui, les filles sont les bienvenues !), les portes d'entrée sont multiples, mais il reste aux candidats à réussir les tests de logique, à suivre une formation en interne, dispensée par le casino, non sans faire un travail personnel conséquent. Voilà pour l'option la plus répandue dans ce secteur d'activité.
D'autres optent pour une formation au Cérus Casino Academy, l'école numéro 1 en France en la matière. «C'est la voie royale», nous glisse la responsable d'équipe des croupiers que l'on va appeler Catherine. Son vrai nom ? Vous ne le connaîtrez pas. L'anonymat est de mise pour l'ensemble du personnel. Tout comme le vouvoiement et la discrétion. Ce qui n'empêche pas chacun d'avoir sa personnalité.
Certains clients ont même leur préférence, ça peut être le croupier avec qui ils ont gagné la première fois ou celui qui fait plus le spectacle. Car ce métier a un côté artistique», nous confie Catherine, elle-même croupière à ses débuts dans cet univers à part. «Je suis partie à Londres pour apprendre l'anglais et pour gagner un peu d'argent, j'ai postulé pour travailler dans un casino. Au grand dam de mes parents. Depuis, l'image des casinos a changé, ça s'est démocratisé.» Aujourd'hui, sa passion est intacte, même si, en évoluant à son poste, son rôle a changé. Une évolution professionnelle qui s'offre à ceux qui veulent embrasser les postes de chef de table, responsable d'équipe, voire directeur de casino. «À condition d'être mobile», précise cette mère de famille, ajoutant au passage que «le métier est tout à fait compatible avec les enfants. Les femmes sont d'ailleurs de plus en plus nombreuses à accepter les contraintes liées à la fonction». «C'est un travail de nuit et on travaille le week-end, mais il y a d'autres avantages», souligne l'un des croupiers. «On a tous une âme de joueur et on est payé pour jouer», complète un autre. «L'essentiel est de se faire plaisir dans son travail», ajoute Catherine. Quant au salaire, «les croupiers sont payés au SMIC mais gardent le pourboire…»
Ajoutons que tout candidat doit avoir un casier judiciaire vierge et avoir plus de 18 ans. Pour les offres d'emploi, inutile de courir à Pôle Emploi, il faut consulter «Le Journal des casinos». Vous pouvez aussi adresser votre candidature directement aux établissements.
(source : ladepeche.fr/Viktoria Telek)