Vendredi 23 novembre 2018 : Colloque sur les jeux de hasard et d’argent à l’Assemblée Nationale
Colloque sur les jeux de hasard et d’argent à
l’Assemblée Nationale
L’Etat et les jeux, l’état du jeu
Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN
(22 novembre 2018, 2° version)
Sociologue (Université Lumière, Lyon 2)
Chercheur associé au Centre Max Weber (CMW) UMR 5283
Membre suppléant et rapporteur à la Commission Nationale des
Sanctions (CNS Paris Bercy)(2013-2018)
Sociologue, Chargé d’étude à l’Autorité
de Régulation des Jeux en Ligne
(ARJEL , Paris) (2011-2015)
Président fondateur de l’Observatoire des jeux (ODJ) avec
Marc VALLEUR et Christian BUCHER
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Deux parlementaires REM Olga GIVERNET (députée de l’Ain) et
Christophe BLANCHET (député du Calvados) organisent à
l’Assemblée nationale le 30 novembre prochain (1) un colloque
sur les jeux de hasard et d’argent (JHA) Cette manifestation -
intitulée
« Jeux d’argent : enjeux et avenir d’un secteur en
évolution »
- réunira « l’ensemble des acteurs du secteur :
opérateurs, régulateurs, associations et…. universitaires
» Ce colloque est organisé
« Sous le haut patronage du Président de la République
»
- c’est à souligner dans le contexte du
LOTO DU PATRIMOINE et de MISSION PATRIMOINE : AIDEZ A RESTAURER LE
PATRIMOINE FRANÇAIS
, une loterie et un jeu de grattage qui connaissent un succès
populaire.
Après une introduction conjointe d’Olga Givernet (auteur
d’un rapport remarqué sur les JHA et de différentes
interventions médiatiques (2) et propositions sur le sujet) en
collaboration avec Régis JUANICO) (3) et de Christophe BLANCHET,
rédacteur d’une question écrite très
pertinente au gouvernement sur l’économie et la sociologie des jeux (4), les
différentes filières interviendront en séance
plénière, ainsi qu’un représentant du gouvernement non
précisé à ce jour mais en l’absence de Bruno LEMAIRE.
Quatre table-rondes thématiques traiteront ensuite des questions
suivantes =
1. Taux de retour aux joueurs et prélèvements fiscaux
2. Prévention de l’addiction et protection des mineurs
3. Évolution de la régulation, réglementation et
lutte contre l’activité illégale
4. Économie du tourisme, du sport et des territoires
L’intervention des régulateurs et des universitaires ; des
questions/réponses avec la salle, sont programmés en fin de
colloque ainsi qu’un résumé des débats.
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Informé dès septembre par Olga Givernet de la préparation de
ce colloque suite à notre article : « HARO SUR LES JEUX
DE GRATTAGE :
alors que sortira le 3 septembre Mission Patrimoine, un jeu de grattage
voulu par le Président de la République pour restaurer les
monuments historiques, la doxa du jeu pathologie maladie se
déchaine dans la presse contre ces loteries instantanées qui
pèsent 50 % des ventes de la Française des jeux »
(13 pages, 26 notes, aout 2018, publié sur lescasinos.org 29/8/2018) ;
Invité ensuite par les deux parlementaires, nous participerons à
cette manifestation car elle correspond peu ou prou à nos attentes,
sur les préalables nécessaires à une refonte de la politique
Des Jeux de la France, exprimées dans de multiples articles ces
dernières années - par exemple dans la revue Pouvoirs (5) - ou
plus récemment. En mars 2018 par exemple, suite à rapport
remarquable de la Cour des Comptes sur les jeux, nous avions
rédigé un article sur la nécessité d’organiser
des « États Généraux du gambling et du e.gambling » (6)
et qui précisait les choses suivantes :
« Alors que le gouvernement vient de prendre la décision
politique d’ ouvrir le capital de la Française des jeux,
privatisation partielle sur laquelle les Français sont
partagés mais que 26% de nos concitoyens approuvent selon un
sondage Opinion Way publié dans les Échos (7), il est
nécessaire que les députés se prononcent sur une
refondation ambitieuse de la politique Des Jeux de la France,
politique qui a fait la part trop belle jusqu'à présent
aux mesures liberticides et fiscalistes, au principe de
précaution, aux associations rigoristes et à la doxa du
jeu pathologie maladie qui exploite le business du jeu compulsif.
Le jeu - « cet impôt démocratique volontaire »
- ( confer notre article publié dans Les Échos. (8)
constitue un élément de sociabilité populaire, un
secteur de l'économie des loisirs et du tourisme, non une
pathologie. Par son coté aléatoire il est même, pour
de nombreux Français & Français d’origine
étrangère (la distinction fait sens au regard de la
réalité des pratiques ludiques et ne correspond pas une
sociologie ethnique), une « force égalitaire » (9)
Le Sénat a naturellement lui aussi son mot à dire sur
cette politique même si, grâce aux différents
rapports du Sénateur Trucy, il n’a jamais été
à la traine sur ce dossier. François TRUCY à qui
nous avions rendu hommage quand il a quitté le Palais du
Luxembourg (10) et qui mène depuis une retraite active - il
vient de publier un livre remarquable (11) - a beaucoup donné
pour tenter de moderniser l’État Croupier - « sans
que le Parlement reste Croupion » - ce qui a permis
l’ouverture à la concurrence des jeux en ligne, la
création de l’ARJEL… Gérard Larcher a
également toujours été soucieux des
conséquences économiques, sociologiques, fiscales…
de l’activité ludique sur les territoires, notamment en
ce qui concerne la filière hippique, ses métiers, ses 6,5
millions de turfistes ; mais aussi vis à vis du secteur
casinotier avec les 200 communes qui accueillent un
établissement de jeux. Ces exploitations (qui emploient de
nombreux salariés et bénéficient au tissu commercial
et artisanal des communes concernées) associent jeux,
hôtellerie, restauration, spectacles, festivals… et bien
d’autres activités. Elles jouent un rôle important
dans l’animation locale des stations (thermales et
balnéaires et les grands casinos resort (Deauville, Cannes,
Evian…) attirent une clientèle internationale notamment
pendant la période estivale. Que serait la France sans ses 200
casinos, une exception ludique européenne(12). «
Même pour un patriote aussi farouche que Churchill il
n’y avait aucune honte à reconnaître la
supériorité de la qualité de vie française : le
vin, la cuisine, les fromages, la beauté des châteaux,
les casinos… » souligne Boris
Johnson l’ancien maire de Londres dans un ouvrage
consacré au «vieux lion »: Winston CHURCHILL (13)
Les locataires du Palais du Luxembourg et ceux du Palais Bourbon
savent bien également que les 44 700 points de vente ludiques
de proximité (12 800 pour le PMU, 31 900 pour la
Française des jeux) jouent quotidiennement un rôle
sociétal essentiel dans la vie de nos villes, quartiers et
campagnes. Là aussi que serait la France sans ses Bar PMU ou
l’on boit ou l’on fume ou l’on joue et ou notre
Président vient de « payer sa tournée ».
Emmanuel MACRON, formé à Sciences Po mais issu d’un
mouvement populaire et qui a des racines provinciales, a bien
compris désormais qu’il doit écouter cette France
qui ne boit pas forcément de l’eau ; cette France qui ne
fume pas du cannabis(14) mais des clops et des cigarillos (15 ) ;
cette France qui roule au diesel mais aussi à l’essence
car il faut se déplacer pour travailler et pas seulement
traverser la rue ; cette France gauloise qui chasse, jardine,
ramasse des baies et des champignons, fait des confitures, se
chauffe au bois et au fioul et va parfois à la messe le
dimanche ; cette France senior qui joue, gratte, coche,
s’intéresse au foot, aux paris sportifs et hippiques ;
cette France plus jeune qui parie sur le sport et joue au poker en
ligne ; cette douce France plurielle qui aimerait bien que «
chaque jour soit un jour de chance » ( slogan de la
Française Des jeux) car il faut bien espérer, rêver
de changer de vie avec un gros Jackpot, tenter
d’améliorer l’ordinaire en jouant, surtout quand
la pression fiscale est forte, le salaire maigre, le livret A
historiquement bas grâce à Christian Noyer(16)
L’État n’assume pas franchement d’exploiter
la manne ludique. Il met systématiquement en avant dans une
belle contradiction une politique de lutte contre
l’addiction, de lutte contre le jeu des mineurs, comme si on
pouvait faire disparaître la socialisation ludique
contemporaine (vs JHA) qui assure la reproduction des joueurs,
comme si on pouvait faire disparaître la transmission ludique
intergénérationnelle, comme s’il souhaitait
détruire les pratiques ludiques qui populaires. Cette
hypocrisie apparaît contre-productive, nonobstant les
multiples
conflits d'intérêts
entre Bercy, la FDJ, la doxa du jeu pathologie maladie
(financée par la FDJ) et l’observatoire des jeux
(installé à Bercy), conflits d’intérêts
qui intéresseront un jour ou l’autre la Commission
Européenne. Cette politique ambiguë gêne les
opérateurs notamment les casinos qui ont perdu 24 % de leur
volume d'affaire en sept ans.
Les casinotiers
notamment ceux du Groupe LUCIEN BARRIERE regroupés au sein de
CASINOS DE FRANCE et réunis en congrès au Touquet ont
« tirés la sonnette d’alarme » (17) Les
casinos indépendants et ceux du groupe PARTOUCHE bataillent
également depuis des années pour défendre la
profession. Mais les quelques concessions obtenues par les
casinotiers constituent des victoires à la Pyrrhus qui en plus
se souvent fait sur le dos des joueurs. Par ailleurs force est de
constater que cette profession désunie ne s’est jamais
donnée les moyens pour valoriser collectivement son
activité, sa clientèle, la culture casino ( études,
fondation pour soutenir la recherche scientifique sur les casinos,
livres, sondages, monographies, publireportage, films)
préférant un lobbying de cabinet ou un lobbying
parlementaire parfois occulte, qui n’a pas empêché
de nombreuses mesures liberticides couteuses qui ont plombé
son activité ( CAE, interdiction de fumer…)
Le PMU - suite à la démission inattendue de Xavier
Hürstel - est également « fragilisé depuis
plusieurs années par le déclin des paris hippiques »
(18) Il s’inquiète donc à juste titre des nouvelles
mesures liberticides et sanitaires ( que les addictologues et
associations veulent imposer) notamment celles qui visent à
identifier les millions de turfistes qui financent souvent la
filière hippique et sont soupçonnés de blanchir de
l’argent. Nous savons pour avoir été membre
suppléant et rapporteur de la CNS que TRACFIN et la Police des
jeux ont heureusement d’autres moyens pour combattre le
blanchiment de grande ampleur que le fichage des petits turfistes
qui font leur papier dans les Bar PMU et les PMU City.
Seule la FDJ - fort pour l’instant de son monopole - en
profite (14,3 milliards en 2016 ; 15,1 en 2017 ) mais pour combien
de temps ? La FDJ - rappelons-le aux députés REM les plus
jeunes qui ne connaissent pas forcément l’historique du
dossier - a été obligée de sacrifier Rapido sur
l’autel de la doxa du jeu pathologie maladie, prohibition
décidée par SOS joueurs et quelques députés.
Résultat de cette politique masochiste la FDJ a perdu 1,6
millions de joueurs en six ans. Mais il y a pire. Quand on regarde
dans le détail les chiffres et les courbes statistiques
publiés par la COUR DES COMPTES nous constatons que la
politique du jeu responsable imposée à la FDJ a en
réalité contre toute attente crée du jeu excessif.
Le fait que l’opérateur de loteries a continué
à surperformer son chiffre d’affaire (pour dépasser
les 15 milliards) avec moins de joueurs souligne que les
Français qui ont continué à jouer l’ont fait
de manière plus intensive. Car bien entendu Christophe
Blanchard Dignac et ensuite Stéphane Pallez ne sont pas
restés inactifs. Ce n’est pas leur faire injure, bien au
contraire, de dire qu’ils ont mené et continuent de
mener une politique commerciale, marketing, technologique et
ludique innovante ;augmenter le nombre de joueurs, le nombre de jeu
; afin de multiplier les formules de jeux, les cagnottes,
l’exploitation ludique des dates symboliques ; afin
d’augmenter l’obsolescence des jeux pour en lancer en
permanence de nouveaux ; afin de faire jouer toutes les bourses (
lancement récent du jeu de grattage Morpion à 0,50
centimes d’euro !) afin de rajeunir leur clientèle, de
capter une nouvelle clientèle, de fidéliser, de diminuer
l’attrition, de moderniser l’expérience client sur
les lieux de vente etc… (19) ; bref ils se sont engagés
dans « un projet de croissance et de transformation »
(FDJ 2020) comme le font toutes les entreprises privées avec
un investissement conséquent (500 Millions d’euros sur 5
ans) pour augmenter le CA de la FDJ et faire en sorte que les
français jouent plus, plus souvent, plus facilement en cassant
par exemple les « frontières entre le online et le
offline. Qui pourrait le leur reprocher ?
Les addictologues justement et les associations de protection des
joueurs, et même comble de l’absurde
l’Observatoire des jeux installé à BERCY. Certains
hommes politiques également mal informés ou plutot
désinformés par les médias et la doxa du jeu
pathologie maladie qui ne ratent pas une occasion pour
dénoncer l’activisme commerciale de la FDJ, pour lancer
des amendements préjudiciables à son activité.
Récemment l’opérateur de Boulogne a été
sérieusement attaqué sur ses loteries de grattage
internet et Stéphane PALLEZ a du rapidement monter au
créneau…de Bruno LEMAIRE pour éteindre
l’incendie prohibitionniste qui risquait de rendre
illégal 80% des jeux en ligne de la FDJ (« FDJ : trente
huit jeux en ligne sur la selette « Denis Cosnard , Le Monde
du 21/9/2018) Quelques mois avant dans le journal Libération (
Charlotte Belaich, « Accros au grattage : à la FDJ, de
l’huile sur le jeu , Libération 25 juillet 2018 pages
14,15)
ces mêmes loteries instantanées très
appréciées des Français étaient vilipendés
par le responsable de l’Observatoire des jeux, par SOS
joueurs et les addictologues du CHU de Nantes qui voudraient revoir
la publicité pour les jeux de grattage, diminuer le taux de
retour aux joueurs (TRJ)
, identifier les millions de clients de la FDJ… Il était
logique que cette doxa sans scrupule (et tous ceux qui exploitent
le business du jeu compulsif dans le secteur public, privé ou
associatif ) s’en prenne aux jeux de grattage pour continuer
à faire fonctionner cette usine à gaz gourmande en
subventions ou par posture idéologiquevet moraliste, au moment
où le Président de la République a lancé avec
Stephane Berne, Mission Patrimoine (un jeu de grattage à 15
euros) qui connaît un succès populaire et participe au
bien commun
Plus grave dans cet article de LIBE (qui historiquement comme le
journal Le Monde, a toujours multiplié les articles
propagandistes pour soutenir les salles de shoot, la
dépénalisation du cannabis mais a souvent fait preuve
d’ethnocentrisme et de mépris pour les jeux
d’argent populaires) le directeur de l’observatoire des
jeux (ODJ) installé à BERCY
:
1.
: critique l’État Croupier alors qu’il est
agent de l’Etat
2.
: se prononce contre la privatisation de la FDJ souhaitée
par Emmanuel Macron et Bruno Lemaire et actée dans la cadre de la
loi PACTE le 4/10/2018
3. envisage de limiter
voire d’interdire la publicité pour les jeux, notamment
celle diffusée par la FDJ.
4. affirme de manière péremptoire
(à partir de questions auto administrées incluses
dans…. un « Baromètre santé » ! curieuse
méthologie qui confirme l’adage : on ne trouve que ce
qu’on cherche) qu’il y « aurait » 1 250 000
joueurs excessifs… ou à risque modéré. Le fait que
cette doxa donne une définition du joueur pathologique à
géométrie variable jette un doute sur la réalité
épidémiologique de cette maladie, mais il est vrai que tous
les gens bien portants peuvent toujours tombés malades et que
personne ne pourra jamais prouver le contraire. Trop long pour le
responsable de l’ODJ très colère dans le Parisien
week-end (20) et qui rêve de joueurs hypocondriaques et les
accusent : « le joueur ne reconnaît pas sa maladie « ou
reconnaît débité que l’usine a gaz « le
recours aux soins est rare » Heureusement le responsable de
l’ODJ ne propose pas pour l’instant d’hospitaliser
manu militari les 1 250 000 joueurs pathologique ou à risque
modéré. Mais dans cette galaxie internationale de toubibs qui
veulent pathologiser les Faits culturel et sociaux, le responsable de
l’ODJ n’est pas totalement isolé. En Finlande des
médecins expériment des médicaments pour « soigner
» les joueurs et tenter d’exploiter le business du jeu
compulsif. Un toxicologue d’Helsinki teste depuis janvier 2018
sur des joueurs cobayes un vaporisateur contenant du naloxone - un
traitement des overdoses aux opiacés - pour mesurer son
efficacité contre la dépendance au jeu !(21) Mais pour
l’instant, comble de l’absurde, ces apprentis sorciers
n’ont réussi qu’une chose : déclencher chez
certains patients atteints de troubles neurologiques l’addiction
aux jeux d’argent en prescrivant du Sifrol ! (22) ( le Sifrol est
un antiparkisonnien : confer les complications que peut entrainer ce
médicament (23) )Rappelons sur ce registre de la «
médicalisation des émotions et de la pathologisation des
passions » voulue par la doxa des addictologues que Rapido a
été sacrifié sur l’autel de la doxa par SOS
joueurs et quelques députés car ce jeu était censé
être « particulièrement addictif ». Ces
prohibitionnistes sans faire d’enquêtes de terrain ont
pensé que Rapido avec un nom pareil ( Rapido, rapide) était
forcément très addictif alors qu’en réalité
Rapido était un jeu très lent. Les machines à sous
furent accusées également par cette doxa d’être
« particulièrement addictives » à cause des
multiples sociabilités et socialités casinotières, de
l’ambiance casino : musique, open bar, hotesses, mixité
sociale, mixité des genres, des âges, convivialité
joyeuse qui permet d’engager la conversation, promixité
ludique, slots colorées qui tintantanibulent, bruit de
l’argent …)Puis en 2010 ce fut le tour des jeux
nouvellement autorisés sur internet et régulés par
l’ARJEL d’être accusés - pour les addictologues
et les associations antijeu qui n’avaient fait aucune étude
- d’être aussi « particulièrement addictives
»…mais pour des raisons inverses que celles citées
précédemment pour les casinos : le joueur
désocialisé, « seul chez lui devant son ordinateur
» qui flambe en ligne de jour comme de nuit au poker cash game ou
dans les paris sportifs et hippiques, allait forcément tomber dans
l’addiction. Là aussi le fait que la doxa donne, selon le
jeu, des explications totalement contradictoires pour expliquer
l’addiction « jette un doute sérieux sur le
sérieux scientifique de ces affirmation »s et prouve que la
« maladie du jeu » - cette « addiction sans substance
», concept très controversé ( y compris au sein des
addictologues) introduite par la psychiatrie américaine dans le
DSM en 1980 pour en faire un business - a toutes les
caractéristiques d’une usine à gaz… sur laquelle
lorgne désormais l’industrie pharmaceutique, la sœur
« incestueuse » de la doxa.
5. Souhaite limiter
le nombre de tickets gagnants du jeu de grattage Cash 500 000 euros
pour le rendre moins addictogène, ce qui entrainerait une baisse
drastique du TRJ (Taux de Retour au Joueur). Les joueurs qui souhaitent
bien entendu le contraire apprécieront cette collusion objective
entre la doxa et la FDJ qui rêve d’un TRJ à zéro %
même si cette Vieille Dame raisonnable sait bien que ce rêve
relève d’un fantasme prohibitionniste qui verrait
disparaître provisoirement les joueurs qualifiés
d’excessifs mais qui, dans le même temps, annihilerait
totalement l’industrie légale des JHA. Il faut savoir que
l’observatoire des jeux a réalisé dans l’urgence
une soi-disant étude « scientifique » sur « TRJ/
addiction » ( en réalité une compilation
d’études réalisés dans d’autres pays ). Mais
comme il n’a pu prouver la causalité de cette
corrélation, démontrer qu’un TRJ élevé
était facteur d’addiction, il a conclu son étude par
une pirouette intellectuelle qui constitue un mensonge scientifique,
une aberration épistémologique. Pour nous en rendre compte
citons le responsable de l’Observatoire des jeux qui à
l’époque était secrétaire général de
l’ODJ et Charles Coppolani ( l’actuel Président de
l’ARJEL) son Président =
« La littérature scientifique n’apporte pas de
preuves définitives sur le lien existant entre TRJ
élevé et addiction, non parce que ce lien est inexistant
mais parce que sa mise en évidence est très difficile, voire impossible à démontrer sur le plan
méthodologique. L’argument de l’absence de
démonstration scientifique formelle ne permet pas
néanmoins de remettre en cause la possible existence de ce
lien. » !! ( JM Costes « Taux de retour au joueur,
addiction et blanchiment », publication de
l’Observatoire des jeux mai 2012.) Face à de tels
propos, publiés sur le site du Ministère de
l’Économie une seule conclusion s’impose :
REDUCTIO AD ABSURDUM*
* Expression latine à propos d’une personne qui conduit un
raisonnement jusqu’à ses plus extrêmes
conséquences, y compris absurdes et contradictoires, en allant
jusqu’à démontrer la fausseté, voire la ridicule
inconsistance, des hypothèses sur lesquelles il repose)
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Fait social et culturel très ancien le jeu n'est pas une maladie,
le jeu n’est pas une drogue, c’est un loisir, une passion
qui a parfois des effets thérapeutiques grâce à l'espoir
qu'il suscite, aux socialités qu'il entraîne ; sans parler
des centaines de milliers de gagnants. La représentation nationale
issue des dernières élections doit dépasser l’a
priori qu’elle a parfois sur les jeux d’argent pour
sérieusement rebattre les cartes de ce dossier notamment en
matière de recherche et d’expertise, d’étude
d’impact.
Il faut refonder l’ Observatoire des jeux pour qu’il
devienne un observatoire - scientifique pluridisplinaire - comme
l’avaient imaginé ses fondateurs. Cette instance doit
étudier les conséquences positives et négatives du
gambling et du egambling mais doit rester neutre. Il faut revoir sa
gouvernance. Est-il logique par exemple que le responsable des
études de l’Observatoire des jeux soit l’ancien
directeur de L’Observatoire des drogues ? ( qui de surcroit a
été licencié par la responsable de la MILDT car il
signait des tribunes favorables aux salles de shoot dans
Libération). Quelle belle image pour cette pratique sociale
populaire, quelle belle symbolique pour les joueurs assimilés
à des drogués. Une commission pourrait préparer des
"États Généraux du gambling" en dur et en ligne afin que
les différents acteurs du champ ludique puissent débattre (
Parlementaire opérateurs, personnels, chercheurs
spécialisés mais tous les chercheurs et pas seulement les
addictologues …mais aussi la société civile chère
au président MACRON et notamment les joueurs -1° parti de
France - qui finance totalement ce secteur. La France a besoin
désormais de construire une politique des jeux nouvelle,
pragmatique, transparente, décomplexée mais «
généreuse » (24) ambitieuse… et qui soit en
harmonie avec la nouvelle donne politique nationale.
Une belle opportunité a été manquée avec
l'implantation d'un casino à Paris. Suite au rapport du
préfet Duport, favorable au projet,
Anne Hidalgo a répondu que ce n'était pas sa tasse de
thé
!(25) En attendant que ce projet d’envergure international soit
étudié plus sérieusement par le gouvernement et la
représentation nationale et pourquoi pas soumis aux parisiens,
suggérons-lui de relancer l’impôt ludique en organisant
une mégaloterie, comme le font les Américains avec le
Powerball (26) et comme le perpétuent les Espagnols depuis 1812
avec la Loteria de Navidad. En relançant l'impôt ludique,
l'État ne ferait que renouer avec l'histoire. Les loteries
importées d'Italie par Casanova ont fait rentrer de l'argent dans
les caisses publiques et les révolutionnaires de 1789 ont
transformé la Loterie royale en Loterie nationale, un impôt
citoyen. La manne ludique a ensuite aidé les gueules cassées
de la Grande Guerre et, en 1933, les parlementaires ont
réintroduit la Loterie pour lutter contre les calamités
agricoles. Dans toutes ces époques, le jeu n'était pas
synonyme d'addiction mais de solidarité. Comme l'a
précisé le professeur Pierre Tremblay (Université du
Québec, Montréal), l'exploitation par les États des jeux
de hasard est un phénomène universel dont la finalité
originelle est humanitaire et vise le développement du bien commun
»
En France le succès récent du Loto du Patrimoine ; aux Etats
Unis l’incroyable buzz et les KILOMETRES DE FIL
D’ATTENTE(27) formés par les joueurs américains pour
jouer à la loterie Mega Ball à 1,6 milliards de dollars en
octobre 2018 (28 ) ou à celle du Power Ball à 1,5 milliards
de dollars en janvier 2016 indiquent que nous avons avec cet impôt
démocratique - volontaire et indolore pour les non joueurs - un
puissant surrégénérateur dont le plutonium est
constitué d’espoir, de passion, de
générosité. Autant dire que les politiques peuvent
certainement trouver un terrain d’entente qui dépasse le
clivage gauche droite pour mettre en place une politique des jeux
nationale nouvelle, ambitieuse qui soit favorable à la France et
à ses territoires et qui mette au centre décisionnel de cette
politique les joueurs eux-mêmes mais aussi les Français au
moment ou le Président de la République veut profiter de la
privatisation de la FDJ pour relancer l’actionnariat populaire.
Ce n’est pas aux inspecteurs des finances de BERCY ou à
d’autres hauts fonctionnaires du Ministère de
l’Intérieur ou de la santé de décider dans le
secret des cabinets et sans consulter les joueurs, des grandes
orientations (et encore moins du détail) de la politique des jeux
de la France c’est aux joueurs , au gouvernement et aux deux
chambres du Parlement avec le concours des opérateurs, des
personnels….. « Les politiques » doivent reprendre la
main ce dossier et ne pas se contenter de privatiser la FDJ. Comme
vient de le faire
Christophe BLANCHET un des deux co-organisateurs qui a eu le courage de
poser une question écrite au gouvernement qui brise des tabous et nous
paraît pertinente ( confer annexe 1 ) notamment quand il précise
:
« Il serait souhaitable que l'État revoie sa politique en
matière de jeux d'argent et que les joueurs soient partie prenante
de l'élaboration de cette politique. Un outil majeur pour
structurer la rénovation de la politique des jeux résiderait
dans l'établissement d'une nouvelle gouvernance de la filière
à partir de l'institution d'états généraux des
jeux. »
« le tissu ludique poursuit son expansion : il se
développe et se diversifie avec l'arrivée des paris sportifs
sur internet par exemple. Malgré l'importance indéniable de
ce secteur économique, la manne ludique souffre d'une mauvaise et
injuste image. L'exploitation de cette pratique culturelle populaire
par des addictologues qui médicalisent cet univers a
dévié de leurs objectifs de développement et
d'accompagnement. Ces déviances ont directement mis à mal
tout un monde socio-professionnel et donc l'attractivité des
territoires ruraux. En sept ans, les casinos ont perdu 24 % de leur
volume d'affaire ».
Pour toutes ces raisons ce colloque nous paraît important. Il peut
constituer une première étape permettant de construire une
politique Des Jeux solide, porteuse d’avenir, qui serait
construite avec les joueurs à l’occasion d’Etats
Généraux du gambling. Les jeux de hasard et d’argent
donnent à voir sur notre société, c’est une
affaire sérieuse qui doit traiter sérieusement et
sereinement.
Vendredi 30 novembre 2018, 08h30 – 16h30 , Assemblée
nationale,101 rue de l’Université́, 75007 Paris (Salle
Lamartine Salon Mars III )
Invité par Emmanuel Aumonier journaliste à Europe 1 et
Derkaoui Selim à participer en plateau le jeudi 19 avril 2018,
19h-20 h à l’émission de Frédéric
Taddéi, « Le Débat » consacré à la
privatisation de la Française des Jeux de 19 à 20 h nous
n’avons pu y participer à cette émission qui
réunissait Olga Givernet (député de l’Ain REM, co
rapportrice d’un rapport sur les jeux également et Maxime
Legrand économiste
RAPPORT D’INFORMATION N° 494, DÉPOSÉ
PAR LE COMITÉ D’ÉVALUATION ET DE CONTRÔLE DES
politiqueS PUBLIQUES sur la mise en œuvre des conclusions du
rapport d’information (n° 4456) du 8 février 2017
sur l’évaluation de la régulation des jeux
d’argent et de hasard et présenté
l’Assembléenationalele 14
décembre 2017 PAR MME Olga GIVERNET et M. Régis JUANICO
Députés ( assemblée nationale, 2017, 60 pages)
Question écrite N° : 8721 De M. Christophe Blanchet ( La
République en Marche - Calvados ) publiée le : 29/05/2018
( Réponse publiée au JO le : 24/07/2018 page : 6627)
Ministère interrogé > Économie et finances ;
Tête d'analyse >États généraux des jeux d'argent
et de hasard ; Analyse > États généraux des jeux
d'argent et de hasard - Avenir des jeux - Attractivité. ( confer
annexe 1)
Jean-Pierre MARTIGNONI-HUTIN, "Une sociologie du gambling
contemporain", Pouvoirs, revue française d’études
constitutionnelles et politiques, n°139, 2011, p.51-64.
Jean-Pierre MARTIGNONI-HUTIN,
« Pour des États Généraux du gambling « ,
mars 2018, 6 pages, 6 notes, 3 annexes ) (publié sur casinos.org
du 22/3/2018, casino légal France du 23/3, Kuzéo - le
comparateur des sites de jeux d’argent - du 26/3)
Privatisation d’ADP et de la FDJ : les Français
réservés « (Les Échos du 20 mars 2018, pages
1,4)Selon le sondage sur « Les Français et les privatisations
» EcoScope réalisé par Opinion Way pour les Échos
et Radio classique : les français souhaitent : que
l’État garde ses actions (32%) situation actuelle que la FDJ
soit privatisée (26%)que la FDJ soit nationalisée (21%)que
l’État vende une partie de ses actions mais demeure
actionnaire(18%)
JPMartignoni-Hutin : « Les jeux d’argent : un impôt
démocratique :
l
es loteries, casinos et jeux à gratter ont mauvaise
presse. Ils permettent pourtant à l’État de se
financer. Un État bien hypocrite et qui aurait tout à
gagner à revoir sa politique en la matière.*
»
(Les Échos du 30/12/2016) *
le sous-titre souligné est de la rédaction des Échos
; Sous le titre figure une photo de courses de chevaux prise à
l'hippodrome de Deauville-La Touques ( Calvados )
Florence Weber rapporte dans son ouvrage
« Le travail d’à-côté, une ethnographie
des perceptions »
( Paris, École des hautes études en sciences sociales, 2009)
que le « gout du hasard » qu’elle a constaté en
milieu ouvrier est perçue comme « une force égalitaire
».
JP Martignoni : « Hommage à François Trucy : sénateur de la République des jeux » (28 avril
2015, 3 pages, 12 notes, publié en France sur casinos.org du 28/4
; au Canada sur jeuenligne.ca du 30/4)
François Trucy : « 1707, la Provence dévastée
» (Livres en Seynes, octobre 2018, 342 pages)
JP Martignoni : « La France, le pays des casinos :
LA FRANCE POSSEDE UN PATRIMOINE CASINOTIER EXCEPTIONNEL…. QUI
POURRAIT ETRE DAVANTAGE VALORISE »
(19 pages, 43 notes, 7 annexes, décembre 2016) article publié
sur casino légal France 3/1/2017)
Boris Johnson : « Winston : comment un seul homme a fait
l’histoire. » (2014, traduc.Stock 2015,459 p.)
JP Martignoni « ARJEL, JEU & CANNABIS : l’imposture
intellectuelle de Terra Nova » (5 pages, 21 notes, octobre 2016,
publié sur lescasinos.org du 12/10/2016)
JEAN-PIERRE MARTIGNONI = « Tabac : le paquet neutre…et
après ? » ( 2 pages, octobre 2016) ( publié dans le
quotidien économique Les Echos, IDEES & DEBATS /OPINIONS, 25
octobre 2016) confer également JEAN-PIERRE MARTIGNONI « Tabac
: paquet neutre…et après ? les jeux d’argent neutres ?
» ( octobre 2006, 2 pages) publié sur lescasinos.org du
29/IO/ 2016
Confer notre article : « L’impôt ludique un impôt
démocratique : « Les jeux de hasard & d’argent : un
impôt démocratique dont l’Etat Croupier ne devrait pas
avoir honte » » ( 14 pages, 60 notes, juin 2016 ) Publié
sur lescasinos.org du 20 juin 2016 et notamment le chapitre : «
Livret A : un symbole de l’épargne populaire détruit
par les élites qui nous gouvernent pour plumer les épargnants
» (extrait) :
Pour « récompenser » les Français
d’être de si bons contribuables, François Hollande,
soutenu par Henri Emmanuelli, n’a rien trouvé de mieux
que de châtier une deuxième fois les sans dents, les gens
de peu, les petites gens, les Français moyens, en cédant
au diktat du Gouverneur de la Banque de France Christian Noyer qui
avant de quitter l’institution, a procédé à
une « baisse historique du taux du Livret A » tombé
à 0,75 % . Du jamais vu depuis 200 ans. (…) les banques
ont économisées 400 millions d’euros dans cette
affaire mais cette décision a entraîné « une
décollecte massive du livret A, ce « symbole de
l’épargne populaire »
Les patrons de casino tirent la sonnette d’alarme « (la voix
du nord/ F. Vaillant, repris par lescasinos.org du 14 mars 2018
« La réforme du statut du PMU est à l’étude
« (Les Échos du 1/2/2018
« Les starups, l’avenir de l’expérience client
pour la FDJ ? » ( Maddyness avec FDJ , le 30/IO/2018)
Laurène Champalle : « Accros au jeu : quand rien ne va
plus » ( Le parisien aujourd’hui en France. Week-end, 29
juin 2018 page 25)
« Un vaporisateur nasal testé contre la dépendance aux
jeux d’argent :
un pschitt dans les narines et l’envie de jouer
disparaît , des chercheurs finlandais ont lancé une
étude pour mesurer l’efficacité d’un
vaporisateur nasal contre la dépendance aux jeux
d’argent »
( lescasinos.org du 13 janvier 2018 avec lapresse.ca/agence France
presse)
«
Rouen : une accro au jeu met en cause son neurologue
: le procès d’un Neurologue a démarré à
Rouen, une patiente l’accuse d’avoir provoqué son
addiction au jeu à cause d’un traitement trop fort ( au
Sifrol)
» (lescasinos.org du 10 mars 2015avec 24matins.fr :Alexandra
Fleurisson )
Voilà ce que dit le site vidal.fr ( VIDAL, eurekaSanté) du
I8/IO/218 sur les effets indésirables possibles du SIFROL ( nous
n’avons pas résisté à la tentation d’ajouter
en souligné des précisions qui sont naturellement des fake
news) « Attention : Comme les autres antiparkinsoniens
dopaminergiques, le pramipexole expose à un risque de troubles
compulsifs du comportement : jeu pathologique, dépenses
inappropriées et répétées,
boulimie
, augmentation importante de la libido. En cas de survenue de tels
troubles, n'hésitez pas à en parler rapidement à ( l’observatoire des jeux installé à BERCY)
à votre médecin, sans honte ou culpabilité. (…)La
conduite automobile et l'utilisation de machines dangereuses ( par exemple les machines à sous dans les casinos) sont
déconseillées pendant le traitement. «
JP Martignoni-Hutin : »Jeux d’argent et solidarité
« (4 pages, 14 notes, décembre 2017, publié sur : lescasinos.org du 21/12/2017)
JP Martignoni-Hutin : « Paris, Macao, la Tour Eiffel …et
Anne Hidalgo « : alors que Paris a rejeté le projet
d’un casino parisien, Macao inaugure un gigantesque resort - The
Parisian - qui exploite les symboles de notre capitale » (7 pages,
17 notes, octobre 2016 ) publié sur lescasinos.org du 19/10 2016)
JP Martignoni-Hutin : « Le Powerball : un phénomène
social qui devrait donner à penser aux « politiques » (9
pages, 27 notes, mars 2016) publié sur : lescasinos.org du 29 mars 2016
Confer notre entretien avec Vincent Mongaillard journaliste au Parisien
: à propos du record mondial décroché par un
américain à la loterie Mega Millions: 1,6 milliards de
dollars ( « Milliardaire au tirage », Le Parisien
aujourd’hui en France n° 2018, 25/IO/2018)
« Des kilomètres de file d'attente pour participer à
une loterie et gagner 1 milliard de dollars » (
vidéostreaming d’orange 15/IO/2018
--- annexe -----
Question écrite N° : 8721
De M. Christophe Blanchet ( La République en Marche - Calvados )
publiée au JO le : 29/05/2018 ( Réponse publiée au JO
le : 24/07/2018 page : 6627) Ministère interrogé >
Économie et finances ; Tête d'analyse >États
généraux des jeux d'argent et de hasard ; Analyse > États
généraux des jeux d'argent et de hasard - Avenir des jeux -
Attractivité.
Texte de la question
M. Christophe Blanchet interroge M. le ministre de l'économie et des
finances sur l'avenir des jeux d'argent et de hasard. Les jeux d'agent
représentent d'une part un fait social et culturel très ancien et
un impôt démocratique d'autre part. Leur pratique repose sur des
principes des plus démocratiques : le seul volontariat des joueurs et
l'égalité des chances de ces derniers. De plus, la finalité
originelle des jeux d'argent est humanitaire et vise au développement
du bien commun. En effet, le jeu est une manière de récolter de
l'argent sans faire appel à l'imposition. C'est ainsi que les
révolutionnaires de 1789 ont transformé la loterie royale en
loterie nationale et qu'au siècle dernier les jeux ont aidé les
gueules cassées ou ont encore servi à lutter contre les
calamités agricoles de 1933. Aujourd'hui, les jeux d'argent sont
partout sur le territoire et constituent un moteur de l'industrie du
loisir. Avec 200 casinos, 250 hippodromes et 25 300 bureaux de tabacs
faisant office de points de vente, la France représentent 39 % du
marché européen à elle seule. Loteries, casinos et
hippodromes font partie du patrimoine ludique national et participent au
rayonnement la France dans le monde (grands prix, ventes de yearlings).
Concernant la filière équine, la France compte le nombre
d'équidés le plus élevé au monde et génère
pas moins de 180 000 emplois à l'échelle nationale, dont 5 000
dans le Calvados. A fortiori, le tissu ludique poursuit son
expansion : il se développe et se diversifie avec l'arrivée des
paris sportifs sur internet par exemple. Malgré l'importance
indéniable de ce secteur économique, la manne ludique souffre
d'une mauvaise et injuste image. L'exploitation de cette pratique
culturelle populaire par des addictologues qui médicalisent cet
univers a dévié de leurs objectifs de développement et
d'accompagnement. Ces déviances ont directement mis à mal tout un
monde socio-professionnel et donc l'attractivité des territoires
ruraux. En sept ans, les casinos ont perdu 24 % de leur volume d'affaire.
Il serait souhaitable que l'État revoie sa politique en matière
de jeux d'argent et que les joueurs soient partie prenante de
l'élaboration de cette politique. Un outil majeur pour structurer la
rénovation de la politique des jeux résiderait dans
l'établissement d'une nouvelle gouvernance de la filière à
partir de l'institution d'états généraux des jeux. Il lui
demande ce que le Gouvernement envisage pour cette filière et sa
position sur la proposition d'états généraux des jeux en
particulier.
Texte de la réponse :
Les jeux d'argent, et de hasard, ne sont ni un commerce ordinaire, ni un
service ordinaire ; dans le respect du principe de subsidiarité, ils
font l'objet d'un encadrement strict, au regard des enjeux d'ordre public,
de sécurité publique, et de protection de la santé et des
mineurs. En effet, conformément à l'article 3 de la loi no
2010-476 du 12 mai 2010, relative à l'ouverture à la concurrence
et à la régulation, du secteur des jeux d'argent et de hasard en
ligne, la politique de l'État en matière de jeux d'argent, et de
hasard, a pour objectif de limiter et d'encadrer l'offre et la consommation
des jeux et d'en contrôler l'exploitation afin de prévenir le jeu
excessif ou pathologique et protéger les mineurs, assurer
l'intégrité, la fiabilité et la transparence des
opérations de jeu, prévenir les activités frauduleuses ou
criminelles, ainsi que le blanchiment de capitaux et le financement du
terrorisme et veiller au développement équilibré des
différents types de jeu, afin d'éviter toute déstabilisation
économique des filières concernées. Le rapport sur le suivi
de la régulation des jeux d'argent et de hasard, présenté
par les députés Olga Givernet et Régis Juanico, a fait
l'objet d'un débat en février 2018, à l'occasion duquel les
rapporteurs ont présenté leurs propositions pour améliorer
la régulation du secteur. Enfin, l'article 51 du projet de loi,
relatif à la croissance et la transformation des entreprises, habilite
le Gouvernement à prendre, par ordonnance, diverses mesures visant
à préciser les conditions d'exercice par La Française des
Jeux de ses activités et à renforcer les pouvoirs de
contrôle de l'État sur l'ensemble du secteur des jeux d'argent et
de hasard. La préparation de cette ordonnance s'appuiera sur les
conclusions d'une mission gouvernementale sur la régulation de
l'ensemble du secteur des jeux d'argent et de hasard. Elle sera l'occasion
de faire le point sur les demandes du secteur, qui seront
appréciées à la lumière des objectifs de la politique
des jeux, fixés par la loi du 12 mai 2010.