Des joueurs avaient triché au casino d’Enghien, mais aussi en Bretagne et dans les Vosges. Ils devront indemniser les établissements.
Ils avaient découvert une combine pour gagner au casino, une faille dans les roulettes anglaises électroniques installées à Enghien. Dix personnes ont été condamnées ce mercredi par le tribunal correctionnel de Pontoise pour escroquerie en bande organisée. Des peines de prison ferme de 3 à 6 mois ont été prononcées, ainsi que des amendes allant jusqu’à 7 000 €. Plusieurs prévenus ont par ailleurs été condamnés à des peines de prison avec sursis allant jusqu’à un an. Le tribunal a également prononcé la saisie d’un scooter et d’un 4x4 de luxe, une BMW X6. Enfin, trois personnes ont été relaxées.
Le tribunal a cependant réduit la facture pour les joueurs condamnés, revoyant à la baisse le préjudice déclaré par le casino. Celui-ci l’avait évalué, lors de l’enquête de la direction centrale de la PJ, à 783 000 €. Après examen du dossier, le tribunal a estimé que l’établissement devra finalement être indemnisé à hauteur de 150 116 €. Lors de l’audience du 30 mai dernier, la défense avait estimé que le montant ne reposait sur aucune donnée fiable.
Les casinos de Carnac, Quiberon et Vittel touchés
Plusieurs joueurs, qui avaient également triché lors d’une tournée d’été dans d’autres casinos, devront également rembourser ceux-ci. Dans le Morbihan, celui de Carnac devra être indemnisé de 5 634 € au titre du préjudice matériel et de 2 000 € au titre du préjudice moral. Et celui de Quiberon de 18 247 € pour le préjudice matériel et 2 000 € pour le préjudice d’image. Le casino de Vittel (Vosges) devra l’être à hauteur de 11 643 €.
Une technique décelée grâce aux caméras
La combine, qui s’échangeait discrètement entre initiés, trouve son origine dans une petite trappe sous laquelle se trouve une manette, située sur la table, près du plateau où tourne la bille. Elle sert à la maintenance de la roulette Novomatic, pour permettre de lever le globe couvrant la roulette. Mais lorsqu’on l’actionne, la machine fait aussitôt « tilt ». Conséquence : la machine doit être réinitialisée par la direction, qui rembourse les mises. Les tricheurs faisaient ainsi tilter la roulette en voyant qu’ils allaient perdre.
C’est en découvrant les mauvais bilans que le casino d’Enghien a branché, en avril 2017, des caméras qui ont révélé la triche. « On a 5 secondes pour réagir et tirer la manette » avait confirmé Dylan B., 22 ans, à la barre, accro au jeu et l’un des principaux acteurs du dossier. Le 19 avril 2017, il avait fait tilter la roulette à huit reprises, ce qui lui aurait permis, avec ses complices, de récupérer 80 000 €.
(source : leparisien.fr/Frédéric Naizot)