Les jeux d’argent en ligne entraînent des pratiques «plus intensives et plus problématiques» que les jeux traditionnels, selon une enquête menée par l’Observatoire des Jeux (ODJ) auprès de 6.200 pratiquants en France.
Huit ans après la loi les ayant réglementés, les jeux en ligne (paris sportifs et hippiques, poker, etc...) représentent 10% de l’ensemble des dépenses en jeux d’argent dans l’Hexagone. Un total de 15 sociétés - Française des Jeux, PMU, BetClic ou Winamax - sont agréées par l’Arjel, l’autorité administrative compétente.
«Les pratiques sur internet sont globalement plus intensives en termes de fréquence et dépenses, et plus problématiques que celles sur les supports traditionnels», résume l’ODJ, organisme public qui dépend du ministère de l’Economie et des Finances, dans une «note» publiée mardi.
Il indique que deux joueurs en ligne sur dix sont engagés dans des pratiques «leur causant des problèmes plus ou moins graves: 9,4% sont classés comme joueurs à risque modéré, et 13% comme des joueurs excessifs, en grande difficulté avec leurs pratiques de jeu».
Cette part de joueurs «excessifs» varie cependant très fortement selon le jeu qu’ils pratiquent principalement: 15,6% pour le poker, mais 8,1% pour les jeux de loterie en ligne. Et au sein de cette dernière catégorie, la proportion de joueurs excessifs est de 3,6% pour le Loto, mais de 9,7% pour les cartes à gratter en ligne (type Illiko).
Le joueur en ligne - «plutôt masculin», âgé en moyenne de 38 ans et diplômé - dépense en moyenne 1.500 euros par an. Mais «un joueur sur dix dépense plus de 3.100 euros», un bond par rapport aux 1.200 euros constatés en 2012 dans la dernière étude comparable.
Les jeux de loterie sont les plus pratiqués, par 7 joueurs sur 10, suivis par les paris sportifs, le poker et les paris hippiques.
«Près de deux joueurs en ligne sur dix pratiquent également des jeux qui ne font pas partie du champ de la régulation des jeux d’argent»: soit parce qu’il n’existe actuellement pas d’offre légale correspondante (pour les machines à sous ou les jeux de table de casino), soit parce qu’il s’agit d’activités non régulées (paris financiers ou sur le e-sport).
Ces «constats» appellent à «des stratégies de prévention du jeu problématique plus effectives et efficaces», souligne l’ODJ, tout en reconnaissant que le développement de pratiques non régulées est «un enjeu difficile à appréhender».
Selon une «estimation indirecte» de l’Observatoire, entre 2,4 et 2,9 millions de Français - soit environ 5% de la population - pratiquent des jeux d’argent en ligne.
(source : liberatio
n.fr/AFP)