Le complexe devrait être implanté au niveau de l'ancienne gare maritime, à Trinquetaille
Classée station de tourisme en 2012, la ville d'Arles pouvait depuis prétendre à accueillir sur le territoire communal un casino. Mais encore fallait-il en avoir la volonté. Hier, lors du conseil municipal, la majorité a officialisé ce qui se dessinait, ces derniers mois. Par une délibération prise à l'unanimité, la municipalité a adopté le principe de création d'un complexe casinotier, qui prendrait place sur l'espace de l'ancienne gare maritime, actuellement propriété de la SNCF, sur la rive droite du Rhône. Sur le principe, tous les élus ont dit banco. Y compris ceux de l'opposition. "On ne peut qu'adhérer à ce projet qui va amener de la richesse et de nouvelles activités économiques", a indiqué Cyril Juglaret, chef de file du groupe LR-UDI. Avant d'ajouter : "Mais attention, on veut avoir un vrai casino. Si c'est pour faire un hôtel avec trois bandits manchots, ce n'est pas la peine !"
Ce sera bien le cas, promet-on du côté de la majorité, avec le casino, donc, doté d'une salle de spectacles de 800 places, et adossé à un hôtel cinq étoiles de 60 à 100 places, a détaillé le premier adjoint Patrick Chauvin. "En gros, ce sera 50 M € d'investissement pour le casino, et entre 30 à 50 M € pour l'hôtel", a-t-il ajouté. "C'est une nouvelle industrie qui va s'installer à Arles, nous avons une opportunité unique de bâtir une industrie du loisir", s'est réjoui Nicolas Koukas, adjoint aux finances. Le tout, avec un projet qui s'imbrique parfaitement selon les élus avec la stratégie de développement économique de la Ville centrée sur le tourisme et le patrimoine. "Nous avons 190 complexes casinotiers en France, j'espère que notre ville aura le 191e", a encore glissé Nicolas Koukas. "Avec la revitalisation des papeteries Étienne et la nouvelle orientation de la gare maritime, c'est le dossier Arles rive droite qui avance. Le Plan local d'urbanisme rend possible des projets comme celui-là, et nous passons au concret", a apprécié David Grzyb, conseiller municipal à l'urbanisme.
"Je me félicite que vous ayez pris conscience qu'un casino était une chance économique pour Arles," a lancé Serge Berthomieu, du groupe Arles en avant, se souvenant avoir été raillé lorsqu'il militait pour ce choix, il y a dix ans. Justement, pourquoi avoir attendu tant d'années, s'est interrogé l'adjoint au tourisme, Christian Mourisard ? "Je me demande si ce n'est pas trop tard, la moitié des 190 casinos n'est pas rentable aujourd'hui. Nous devons avoir une vraie stratégie, qui doit être mieux réfléchie, ne nous laissons pas bercer par le chant des sirènes !"
Malgré tout, Arles dispose de quelques atouts dans sa manche, a convenu l'élu : il n'y a par exemple aucun autre établissement de ce type de Nîmes à Avignon, les plus proches étant à Aix et Port Camargue. C'est sans doute pour cela que le site de la gare maritime aiguise l'appétit des principaux acteurs du secteur. "Depuis que je suis arrivé, ils sont tous venus nous voir", a assuré Patrick Chauvin. Reste à la Ville à bien cadrer les choses, à travers la rédaction du cahier des charges qui sera lié à la délégation de service public, mode de concession choisi par la majorité. "Il y a encore six mois de boulot, a précisé le premier adjoint. Si à la fin de l'année on a retenu le candidat, ce sera bien. Au mieux, le casino sera livré fin 2020, début 2021". Grâce au groupe Barrière, partouche ou un autre ? Faites vos jeux !
(source : laprovence.comChristophe Vial)