Le syndicat patronal Casinos de france (1), qui regroupe la moitié des établissements, est en congrès dans la station du Touquet. Son président, Jean-François Cot, a exprimé les inquiétudes de la profession ce mardi lors d’une réception à l’hôtel de ville.
Un traitement de choc pour les casinos
« Le président de Betflix disait en 2008 : «Les casinos sont morts mais ils ne le savent pas encore». C’était il y a dix ans, nous ne sommes pas morts mais nous avons été très mal. Pour diverses raisons : l’interdiction de fumer, la concurrence d’autres opérateurs et en particulier de la Française des jeux, les jeux en ligne bien sûr et la crise. Nous sommes en convalescence après un traitement de choc. Ce sont des investissements massifs : cent millions d’euros par an pour l’ensemble de la profession. Il s’agit de remettre au goût du jour notre offre et puis de faire face éventuellement à de nouvelles obligations. Et pourtant, dans le même temps, nous subissions de nouvelles taxes, et en particulier celle ancienne et augmentée de la CSG. Celle-ci va nous coûter 20 millions. Autant dire qu’il y aura des choix douloureux à faire. »
« Vingt à trente casinos (...) vont se retrouver en situation périlleuse dès cette année »
Des petits casinos sont menacés
« Certains imaginent que tout va mieux. Qu’après cette chute de 25 % du produit brut des jeux entre 2008 et 2015, nous sommes repartis de l’avant. C’est vrai, modestement pour la moitié des casinos, dont je ne suis pas sûr d’ailleurs qu’ils soient tous absolument rentables. Mais les autres stagnent et même régressent. Cette baisse fut le cas l’année dernière encore pour 83 établissements et, bien pire, on sait que 20 à 30 casinos parmi les plus petits seront incapables d’investir et vont se retrouver en situation périlleuse dès cette année. Nous faisons donc en sorte de survivre et nous le faisons pour nous, pour nos 15 000 collaborateurs, mais aussi pour les quelque deux cents communes dans lesquelles nous sommes implantés. »
« Nous défendons notre activité face à la concurrence d’autres opérateurs. »
Une activité importante pour les stations
« Nous avons du mal à faire comprendre que depuis la loi 1907, notre autorisation de jeux a aussi pour objectif de faire vivre toute l’année des communes auxquelles nous apportons animation économique, vie culturelle et attraction touristique. En cela, notre business est original dans le monde et en Europe en particulier. C’est pourquoi nous défendons notre activité face à la concurrence d’autres opérateurs dont on connaît l’appétit, alors qu’ils n’ont ni les mêmes contraintes, ni les mêmes responsabilités. Nous demandons une véritable politique des jeux englobant tous les secteurs. Et avant le grand chambardement que seront la privatisation d’une partie du capital de la Française des jeux, l’ouverture éventuelle des jeux en ligne à des jeux de casino… »
1. Casinos de france est un syndicat qui regroupe la moitié des casinos français dont ceux des groupes Barrière (Le Touquet) et Tranchant. Les casinos du groupe Partouche (Berck et Le Touquet-Saint-Jean) n’en font pas partie.
(source : lavoixdunord.fr/Frédéric Vaillant)