L'année 2017 s'est terminée sur un record de fréquentation, alors qu'un nouveau défi attend le casino Barrière d'Enghien-les-Bains avec l'ouverture de clubs de jeux à paris.
4 651 clients ont franchi les portes du casino, pour la seule soirée du réveillon de la Saint-Sylvestre, contre 4 364 entrées enregistrées le 31 janvier 2016. Un nouveau record de fréquentation pour l’établissement de jeux d’Enghien-les-Bains.
L’année 2018 marquera aussi les trente ans d’exploitation du casino par le groupe Barrière. C’est en effet en 1988, que Lucien Barrière avait décroché la concession du casino municipal, qu’il a refait en 2005.
C’est à cette époque que se sont développées les machines à sous. Elles sont au nombre de 500 aujourd’hui, ce qui fait d’Enghien le premier casino de France en produit brut des jeux avec un chiffre d’affaires de 163 millions d’euros en 2016.
Pourtant, ses gains pourraient connaître une baisse en 2018, avec l’arrivée de clubs de jeux à paris. L’État vient de donner l’autorisation de création de nouveaux établissements en remplacement des cercles de jeux dissous.
Ils n’ouvriront qu’au printemps. Le groupe Barrière ne s’affole pas, mais « s’y attelle ! ». Le casinotier a déjà fait savoir qu’il « aura son club à paris ». Probablement à l’Aviation club de France, 104, avenue des Champs-Élysées.
En attendant, il continue de miser sur son établissement d’Enghien.
La barrière du casino
« La concurrence arrive, on s’y prépare. On va tout faire pour conserver nos clients parisiens, qui ne viennent pas seulement pour les jeux, mais aussi pour la restauration, l’animation, le cadre, prévient Laurent Balmier, directeur général du casino d’Enghien. Les clubs ne font que se substituer aux cercles de jeux. Par contre, du statut associatif, ils passent à une gestion de casinotier avec une puissance d’exploitation supérieure à ce qui existait auparavant. Pour le moment, il n’y a que trois dossiers de déposés. On attend de voir les différents emplacements des futures salles, pour évaluer les conséquences pour le casino. L’impact ne sera visible qu’à l’issue de la période d’essai de trois ans », mesure-t-il.
D’ailleurs, les cercles de jeux, nouvelle génération, ne pourront disposer de black jack, roulettes et machines à sous. « Une manière de préserver Enghien », pense-t-on au groupe Partouche, un concurrent de Barrière.
Car, l’essentiel des recettes des casinos, comme celui d’Enghien, repose, à plus de 90 %, sur les « bandits manchots. » Or, dans les futurs clubs de paris, seuls les poker, baccara, punto banco, mah-jong et autres jeux traditionnels seront proposés, ainsi que des paris Pmu et de la Française des jeux.
La première commission consultative des jeux se tiendra le 23 janvier, avant que le ministre de l’Intérieur donne son feu vert. Ensuite, les casinotiers devront former et recruter du personnel, équiper et aménager les futures salles.
Un nouveau coût pour une expérimentation. « Il faut compter 6 à 7 millions pour lancer une telle activité », relève-t-on, au groupe Joa. Une mise à risque pour une expérience de trois ans.
(source : actu.fr/Fabrice Cahen)