La justice italienne a demandé la mise en faillite du Casino de Campione d'Italia pour insolvabilité. Le syndic de l'enclave italienne au Tessin conteste cette décision qui met en danger selon lui 600 emplois.
Le casino municipal de l'enclave italienne de Campione d'Italia, immense édifice situé en face de Lugano, est l'un des plus importants casinos d'Europe (lire en encadré). Au bord de la faillite, ce casino est pratiquement l'unique ressource fiscale et l'unique employeur de Campione.
Le Ministère public de la province mène depuis des mois une enquête sur la maison de jeu. La société gérant le casino, contrôlée par la municipalité, devrait verser à la commune 700'000 euros tous les dix jours. L'ardoise se monte à 33 millions de francs, à laquelle s'ajoute 39 millions dus aux banques, a rapporté lundi soir l'agence ANSA.
Près de 600 emplois en danger
"Ce serait le premier casino du monde à finir en banqueroute ou à demander un dépôt de bilan. Et si faillite il y a, que se passera-t-il après?", s'inquiète le syndic de Campione d'Italia Roberto Salmoiraghi.
Ce dernier a confirmé que la commune n'a pas reçu ces fonds. Mais il conteste la demande du parquet en relevant "l'imprécision" de certains faits énoncés et en soulignant que "jusqu'ici, nous avons survécu". Or la faillite et la fermeture du casino mettraient en danger les emplois de 500 salariés du casino et d'une centaine d'employés de la municipalité.
Coupes sévères pour le plan de sauvetage
Roberto Salmoiraghi a toutefois souligné que la situation est critique. Les employés de la commune ne sont plus payés depuis deux mois. Il faudra procéder à des coupes sévères, à hauteur d'au moins cinq millions de francs en 2018. Mais il existe une marge pour sauver le casino de la faillite, a-t-il ajouté.
Son plan prévoit notamment une réduction de salaire de 20% pour les employés communaux et une baisse des retraites, alors que des subsides sont versés dans l'enclave italienne pour compenser le coût de la vie en Suisse.
Le syndic a en outre menacé de démissionner si son plan est refusé. "Nous avons bénéficié de 40 ans de bien-être absolu grâce au casino. Aujourd'hui, nous devenons pauvres (...): nous devons travailler pour survivre, en faisant des sacrifices", a-t-il averti.
Le casino doit expliquer d'ici au 12 février comment il entend faire face à la situation. Un tribunal décidera le 12 mars sur la demande de mise en faillite.
(source : rts.ch/fme avec ats)