Cette fois, la CFTC pointe des sanctions abusives qui touchent les employés des machines à sous qui avaient lancé, il y a 6 mois, une pétition: "Quand le travail vous tue". Faux, répond la direction.
Laurence Inghilterra, déléguée CFTC du Casino Ruhl, entame un nouveau bras de fer. Nouveau coup de chaud entre la direction et les "caissiers machines à sous" au sein de l'établissement de jeux niçois appartenant au groupe Barrière.
Il y a 6 mois, déjà, les salariés avaient lancé une pétition: "Casino Ruhl: quand le travail vous tue". Ils entendaient alerter sur leurs conditions de travail. Ils décrivaient "pressions" et "harcèlement moral", rapports de l'inspection du travail et de la médecine du travail à l'appui.
L'expert médical avait même averti la direction du casino niçois "de risques psycho-sociaux."
De son côté, le directeur de l'établissement, Jean-Luc Zizzo avait nié en bloc, déclarant: "Nous accordons la plus grande importance au bien-être de nos collaborateurs et celui-ci fait l'objet d'un dialogue permanent avec les instances représentatives du personnel."
CHASSE AUX SORCIÈRES
Cette fois, Laurence Inghilterra, s'indigne de ce qu'elle appelle un ball-trap. Comprendre: une chasse aux sorcières...
"Sur les dix 'courageux' qui ne voulaient pas subir le racket de la direction, nous ne sommes plus que cinq."
Et de lister: une employée déclarée inapte pour cause de dépression après 20 ans de boîte, une autre qui a demandé une rupture conventionnelle après dix années passées au sein du casino, un employé (27 ans d'ancienneté) licencié pour faute grave - un "faux motif", dénonce la syndicaliste - et enfin, dernier en date, un employé licencié pour faute grave lui aussi au motif "parti 4 minutes de son poste."
"Faux, dit encore la syndicaliste. Il avait prévenu son supérieur."
Sans oublier, un sixième caissier qui est en arrêt pour dépression...
Selon la déléguée CFTC, la direction cherche à se débarrasser des caissiers "qui n'ont pas accepté la centralisation des pourboires, après la décision du directeur de les interdire uniquement à la caisse machines à sous, comme c'est le cas à la caisse des jeux, le bar, ou encore le restaurant."
"Nous allons tous suivre le chemin vers la porte", se désole-t-elle, toutefois toujours offensive: "Mais nous nous battrons jusqu'au bout!"
LA DIRECTION DÉMENT UN "BALL-TRAP"
Pour la direction des ressources humaines du Casino Ruhl, la déléguée CFTC "travestit les faits."
Les licenciements? Les RH ont une justification. Notamment pour le dernier en date: "Le salarié savait qu'il lui était interdit de sortir du casino pendant son temps de travail effectif, surtout pour aller rejoindre un joueur."
Et selon Thierry Panier des Touches, DRH région sud-est, l'autorisation n'a pas été délivrée par un supérieur. "Le supérieur a tenu à nous confirmer les faits tels que décrits dans la lettre de licenciement envoyée au salarié, faits confirmés par d'autres salariés présents lors des événements."
Quant aux pourboires, le responsable des ressources humaines est catégorique: "Le mode de gestion des pourboires a été décidé par les salariés eux-mêmes, ils ont souhaité une moralisation de cette gestion en instaurant une totale équité."
Et de s'insurger: "Il n'existe donc pas de ball-trap concernant les employés qui n'auraient pas cédé."
(source :
nicematin.com/S.GASIGLIA)