L’établissement a bouclé son exercice 2016 sur un déficit de 6,3 millions d’euros et continue d’accumuler les pertes. Le temple du jeu d’Euralille, en dix ans d’activité, a déjà creusé un trou de près de 85 millions d’euros dans les comptes du groupe Barrière. Une conciliation est en cours avec la ville, qui refuse pour l’heure de revoir les termes de la convention qui la lie au casino.
Il y a trois façons d’apprécier les résultats du casino Barrière, consignés dans un rapport examiné le 6 octobre par le conseil municipal de Lille. Lucide : ça va mal. Positif : ça va moins mal. Ou alors, on peut le voir comme l’établissement lui-même : c’est intenable.
85 millions de pertes cumulées
L’exercice 2016, clos le 31 octobre, s’est soldé par un déficit de 6,3 millions d’euros, contre 7,5 millions en 2015. Drôle de façon de souffler ses dix bougies (l’exploitation a commencé en 2007 dans des locaux provisoires, avant d’emménager en 2010 dans le paquebot dressé au 777, pont de Flandres). Les pertes cumulées flirtent maintenant avec les 85 millions d’euros, et pourraient atteindre 130 millions d’euros au terme de la concession de 18 ans, en 2025, selon les projections de Barrière.
Seule l’hôtellerie, aidée par l’Euro 2016, affiche une progression (+15 % de nuitées). Les autres activités du casino, qui emploie 300 personnes environ, affichent des chiffres d’affaires moroses : – 2,9 % pour les machines à sous (premier poste de recettes, et de loin, à 25,3 millions d’euros), un petit + 0,6 % pour les jeux en table, – 5 % pour la restauration.
La redevance due à la ville dans le collimateur
Pour limiter la casse, Barrière a entrepris de comprimer ses charges. L’une, en particulier, est dans le collimateur du groupe : la redevance due à la ville. Fixée par la convention de concession signée en 2006, composée de divers prélèvements, elle a atteint 10,5 millions d’euros en 2016.
Depuis des années, le casino fait valoir que la dégradation du contexte économique national justifie de revoir les termes d’un contrat jugé « déséquilibré ». Face au refus de la ville, notifié fin 2016, Barrière a saisi la commission de conciliation, chargée de trouver une issue au différend. Pareille affaire de gros sous peut-elle encore se régler à l’amiable ? Faites vos jeux.
(source : lavoixdunord.fr/S. B.)