Le n°4 Français des casinos mène un groupement candidat à la privatisation de l’opérateur public.
Evoquée par certains comme une piste possible pour un gouvernement Philippe soucieux de céder pour 10 milliards d'euros d'actifs de l'Etat, l'éventuelle privatisation de la Française des Jeux (FdJ), 14, 3 milliards d'euros de volume de ventes en 2016, suscite des convoitises. Le ministre de l'economie et des Finances dispose en effet, depuis quelques jours, d'au moins une marque d'intérêt en bonne et due forme. Dans un courrier en date du 7 septembre adressé à Bruno Le Maire, Georges Tranchant, le président du groupe de casinos éponyme, numéro quatre de son secteur, déclare ainsi son intérêt au nom d'un groupement d'investisseurs.
Société dédiée
« Il semble envisageable que l'Etat cède tout ou partie de sa participation dans La Française des Jeux. Si tel était le cas, nous souhaiterions participer à cette privatisation et au rachat de la participation de l'Etat », indique Georges Tranchant dans ce courrier dont « Les Echos » ont pris connaissance. Le président du groupe de casinos précise dans la foulée le montage envisagé : il s'agirait de créer « une société dédiée au rachat de tout ou partie des actions de l'Etat », soit au plus 72 % du capital de la FdJ, le tour de table de la dite société étant constitué « d'investisseurs financiers et de professionnels du jeu » dont Groupe Tranchant.
Interrogé par « Les Echos », son président s'est refusé à les mentionner tout en assurant que « des fonds sont prêts à investir ». « Il n'y a aucun problème à trouver des investisseurs », a ajouté Georges Tranchant chiffrant l'opération entre 1 et 2,5 milliards d'euros .
Rationnalisation du secteur
Par ailleurs, le monopole de la FDJ sur les jeux de loteries et la prise de paris sportifs en points de vente « resterait tel qu'il est », a-t-il également déclaré alors qu'il était interrogé sur le sujet. Pour autant, le président de Groupe Tranchant appelle ouvertement à une remise à plat du secteur, parlant même d'un « Gaming Bang français ».
Dans son courrier à Bruno Le Maire, Georges Tranchant estime ainsi « souhaitable de moderniser et de rationnaliser l'ensemble des acteurs français du jeu » dans le cadre d'une commission consultative, prévue depuis quelques années mais qui n'a pas vu le jour.
Interrogé mardi sur ce courrier, Bercy s'est refusé à tout commentaire.
(source : lesechos.fr/Christophe Paliers avec Ingrid Feuerstein)