Privatisation de la Française des jeux : pour ou contre ?
JPG. MARTIGNONI-HUTIN
Sociologue, Centre Max Weber, Université Lumière (Lyon
II)
----
-
LE GOUVERNEMENT D'EDOUARD PHILIPPE VEUT FAIRE ENTRER DE L'ARGENT
DANS LES CAISSES DE BERCY EN CEDANT DES ACTIFS DETENUS PAR L'ETAT,
ET NOTAMMENT CEUX QUI NE SONT PAS COTES (BANQUE POSTALE, FRANCAISE
DES JEUX…)
-
RESTE A SAVOIR S'IL FAUT CEDER A LA FACILITE ET PRIVATISER LA
FRANCAISE DES JEUX, OU CONSERVER PRECIEUSEMENT CEBIJOU DE FAMILLE TRES ANCIEN DE LA REPUBLIQUE DES JEUX ?
-
CE CHOIX POLITIQUE, FINANCIER, FISCAL, SYMBOLIQUE…. DE LA NON
PRIVATISATION DE LA FRANCAISE DES JEUX POURRAIT ACCOMPAGNER UNE
REFONDATION AMBITIEUSE DE LA POLITIQUE DES JEUX DE LA FRANCE QUI,
DEPASSANT LES RECOMMANDATIONS DE LA COUR DES COMPTES, SERAIT EN
HARMONIE AVEC LE PROJET PRESIDENTIEL
------
Le dossier de la privatisation de la Française Des Jeux (FDJ), qui a
plusieurs fois défrayé la chronique ces dernières
années, notamment en 2008 et 2014 (1), risque de revenir sur la
sellette à la rentrée. Bruno Lemaire ayant annoncé au
Sénat le 6 juillet, qu'il procèderait à la vente d'actifs
non stratégiques pour faire entrer 10 milliards dans la bougette de Bercy. Ce pactole sera destiné à alimenter
un Fond sur « l'innovation de rupture » (2) et non à combler le tonneau des Danaïdes du déficit budgétaire. Si
peu d'information ont filtré sur ces « prochaines cessions de
l'Etat actionnaire » (3) réalisées par l'APE (Agence des
Participations de l'Etat) et Bpifrance, la FDJ apparait comme une proie facile, en tant que société non cotée en
très bonne santé financière. Quatrième loterie
mondiale, deuxième loterie européenne derrière Lottomatica (
la loterie italienne), la FDJ revendique 26 millions de joueurs.
Si les éléments qui militent en faveur d'une privatisation de
l'opérateur des loteries sont anciens et connus, les arguments qui
invitent à conserver cette précieuse pépite ludique
dans le giron de l'Etat le sont moins, alors qu'ils apparaissent nombreux,
pragmatiques et peut être même stratégiques dans le cadre
d'une nouvelle Politique Des Jeux.
Souhaitons que le ministre de l'économie entendent ces arguments et ne
se précipite pas en faveur de la solution de facilité : « se
séparer de sa poule aux œufs d'or » (4) en la
privatisant. Gageons que le Président de la République prenne le
temps de la réflexion avant de procéder à son arbitrage,
même si, selon Les Echos, Christian Eckert (5) a révélé
sur son blog qu'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, «
aurait poussé il y a deux ans à la vente de la FDJ ... » (6)
Mais E. Macron n'est plus ministre. Il préside au destin de notre pays
et semble vouloir inscrire son action dans la durée, le pragmatisme et
- si nécessaire - la rupture. Cela pourrait modifier les choses. Car,
outre le fait qu'il y a sans doute « une préférence
française pour le monopole « comme l'a noté récemment
Jean Marc Vittori dans les Echos ( 7 ) ce choix politique » de ne pas
privatiser totalement la FDJ pourrait accompagner une refondation
ambitieuse de la Politique Des Jeux de la France qui, dépassant «
les recommandations de la Cour des Comptes », serait en harmonie avec
le dessein présidentiel.
L'arrivée d'E. Macron bouleverse en effet le paysage politique
national. Même si l'industrie des jeux de hasard et d'argent (JHA)
n'est pas un dossier prioritaire pour le gouvernement, tous les secteurs
économiques seront concernés par cette nouvelle donne dans les
mois qui viennent. Considérant les ambitions nationales et
internationales du chef de l'Etat, sa volonté d'aboutir, de sortir des
blocages traditionnels, de « l'ancien monde » et des «
vieilles méthodes »… les opérateurs ludiques peuvent
profiter de cette opportunité pour valoriser de manière
pérenne leurs nombreux atouts, leur poids économique et culturel,
leur histoire ; mais ils doivent surtout (notamment les casinos et le PMU)
afficher leurs ambitions et ne pas se contenter de mettre en avant leurs
revendications.
Le fait que le nouveau locataire de l'Elysée mette
systématiquement en avant des fondamentaux et des problématiques
que les acteurs de l'économie des jeux connaissent bien (travail,
efficacité, résultat, transparence, moralisation, emploi,
développement économique, excellence Française, marque
« France », baisse de la fiscalité pour favoriser
l'activité, nécessité d'amoindrir et de simplifier la
réglementation…) constitue des éléments objectifs
favorables au secteur.
En finir avec l'Etat Croupier ....
Privatiser partiellement ou totalement la FDJ (détenue à 72% par
l'Etat) ( 8) permettrait de satisfaire Bruxelles qui n'aime pas les
monopoles. Il ouvrirait de facto les jeux « sous droit
exclusifs » (paris sportifs en dur, loteries, jeux de grattage) à
la concurrence, offrant plus de choix et de liberté aux joueurs.
La société dirigée par Stéphane Pallez perdrait un
monopole, dont elle use et parfois abuse. Les sujets sont multiples ou la
FDJ pourrait se faire épingler si l'AFP - qui se contente de
reproduire pro domo les nombreux communiqués de
l'opérateur - refusait d'être instrumentalisée et si les
médias faisaient correctement leur travail. : scandale de l'aléatoire prépondérant concernant les jeux de
grattage, taux de redistribution (TDR) pingre et réglementé, prix
du ticket de loto en augmentation, obsolescence programmée de nombreux
jeux pour en lancer en permanence de nouveaux et réaliser des coups marketing, date de péremption aberrante des tickets
gagnants, abus de position dominante, absence de consumérisme ludique
au détriment de l'intérêt des joueurs ; ambiguïté,
contradictions et multiples conflits d'intérêt dans sa
politique de jeu responsable et de financement de la doxa du jeu
pathologie maladie, manque de transparence….
Mais il y a plus fondamental. Privatiser la Française des jeux
permettrait à l'Etat de sortir de son rapport incestueux avec
les JHA. Il se blanchirait d'une accusation idéologique qui lui colle
à la peau depuis des lustres, celle d'être unEtat Croupier dans une République des jeux exploitant un nouvel opium du peuple. Accessoirement , cette privatisation
pourrait satisfaire les casinotiers, vent debout contre le monopole de
l'opérateur de Boulogne favorisé par Bercy… mais qui
oublient un peu vite qu'eux mêmes sont en situation de monopole
notamment dans l'exploitation des machines à sous et des jeux
traditionnels.
…ou au contraire conserver précieusement ce bijou de famille
de la République Des Jeux ?
Mais les éléments s'opposant à la privatisation de la FDJ
sont nombreux.
1. Le premier est contre toute attente financier. La privatisation de la
FDJ rapporterait certes « quelques sous à Bercy »
mais peu finalement vis à vis de la vente des participations que
l'Etat détient dans les sociétés cotées : EDF (21,8
milliards d'euros), Engie (9,3), Groupe ADP (7), Air Bus (6,3) Thales
(5,2)Renault-Nissan (4,7), Orange (5), Safran (4,8)PSA (2,3), Air France
KLM (660 millions) Eramet (297 millions). La cession de la Banque Postale
(7,3 Milliards) autre société non cotée apparait plus
lucrative que celle de la FDJ.
2. Toujours sur ce registre de l'argent, privatiser la FDJ reviendrait
finalement à aller au monde piété vendre un bijou de famille. Le lecteur nous pardonnera ce parallèle
audacieux mais chacun sait quela veuve qui fréquente Ma Tante est à l'argent, ce que la veuve poignet est à la vie sexuelle. Un apport de cash
éphémère… une jouissance passagère, qui ne
règle en rien la santé financière de l'Etat… ou la vie
sexuelle du quidam onaniste. Au final, vendre les joyaux de la couronne que
représente la FDJ, c'est utilisé un fusil à un coup dans une vision courtermiste. La nouvelle
France d'Emmanuel Macron a, nous semble-t-il, d'autres ambitions.
3. En privatisant l'opérateur de Boulogne, l'Etat perdrait une manne
récurrente confortable, en constante augmentation depuis 10 ans (9) et
qui subit peu d'aléas conjoncturels. Il « braderait » une
société publique très rentable dont le prix est difficile
à évaluer mais que les banques, ou les capitaines d'industrie qui
s'intéressent au dossier, peuvent vouloir sous évaluer. Il
cèderait, pour des raisons conjoncturelles, une entreprise qui n'est
jamais en déficit et qui a rapporté en 2016 : 3,12 milliards
d'euros à Bercy de prélèvement sur les mises et 133 millions
de dividendes. L'exemple des concessions autoroutières démontre
que la privatisation n'est pas forcément un bon choix financier (
confer annexe 1)
4. Il y aura en outre un cout politique à cette privatisation, à
cause du caractère symbolique de cette vieille Dame, - nommée « Française » des jeux - qui a fêté ses
80 ans en 2013 mais qui a une histoire bien plus longue accompagnant
l'Histoire de France, si l'on remonte à l'introduction des loteries en
France par Casanova ( confer annexe 2)
5. Comme nous l'avons vu la privatisation de la FDJ obligerait l'Etat
Français à ouvrir à la concurrence les loteries, les jeux de
grattage, les paris sportifs en dur. Certes cela démultiplierait
l'offre ludique mais rien n'indique que cela soit nécessaire, que
Bruxelles l'exige, que les joueurs le demandent et, dans le cas contraire,
qu'ils souhaitent que l'augmentation de la fiscalité ludique
passe par une privatisation de la FDJ.
6. Autre élément s'opposant à la privatisation de
l'opérateur de loteries , l'importance de son réseau, son
rôle social, économique dans les communes, quartiers, villes,
villages ou il est implanté. La FDJ disposait en 2015 de 31 900 points
de vente (PDV) Ca paraît beaucoup mais en réalité ce
réseau est en forte baisse. Il y avait 42 000 détaillants FDJ en
2000. Sur les 25 000 bureaux de tabacs, 21 500 sont des points de vente
FDJ. Vendre des jeux est souvent vital pour les civettes, en perte de
vitesse à cause des lois liberticides sur le tabac, par ailleurs en
perpétuelle augmentation. L'opérateur verse en moyenne 21 000
€/an à ces points de vente. Il cherche depuis plusieurs
années à diversifier son réseau physique avec de nouveaux
types de commerces proposant ses jeux, ce qui déplait fortement aux
buralistes. Rien n'indique qu'une FDJ totalement privatisée
conserverait un réseau aussi dense. Elle pourrait : 1/ rationnaliser
le maillage ludique du territoire pour ne conserver que les PDV les plus
rentables ; 2/ accélérer son réseau numérique et ses
jeux digitaux, sans trop de soucier de l'avenir des bureaux de tabac.
7. Le gouvernement aura plus de mal à appliquer sa politique de jeu
responsable. Bien que le secteur des JHA ne soit pas un secteur
stratégique, c'est un secteur sensible qui mérite sans doute pour
partie de rester dans le giron de l'Etat afin de protéger les
personnes vulnérables, de responsabiliser les joueurs sans les
infantiliser ou les considérer comme des drogués ou des malades
du jeu comme c'est le cas actuellement. Le jeu n'est pas une maladie. C'est
une pratique sociale et culturelle, un secteur économique, riche d'une
histoire particulière.
Il y a une exception ludique française comme il y a une exception
culturelle.
Si l'Etat ne privatise pas la FDJ, il doit désormais assumer
pleinement le fait d'être un Etat « croupier » et, dans le
même temps, redéfinir complètement sa politique de jeu
responsable qui subit le diktat de la doxa du jeu pathologie maladie, le
lobbying du business du jeu compulsif et celui de différentes
associations anti jeu, rigoristes et moralistes ( confer annexe 3)
8. Plus globalement les pouvoirs publics auront sans doute des
difficultés à mettre en œuvre une Politique des jeux tout
court, quand le principal opérateur ludique sera totalement dans la
sphère privée. Et c'est là que nous trouvons l'argument
majeur qui milite en faveur d'une non privatisation de la FDJ, qui ne
saurait être une fin en soit idéologique. La non privatisation de
la FDJ doit s'inscrire dans une nouvelle politique de développement du
secteur des jeux qui soit très ambitieuse et en harmonie avec le
dessein présidentiel, afin de créer de l'activité sur notre
territoire mais aussi de faire rayonner la France en Europe et dans le
monde, par exemple en implantant un casino international à Paris (
confer annexe 4)
9. Dernier élément qui milite en faveur de la non privatisation,
le fait que « l'impôt ludique » récolté par la FDJ
( perçu sur ce registre comme une annexe de Bercy) est un formidable
« impôt démocratique », car volontaire pour les
joueurs, indolore pour les non joueurs. ( confer annexe 5) La
fiscalité ludique est populaire, contrairement à la
fiscalité traditionnelle détestée des français car
devenu « un impôt de plus en plus concentré » (10) et
donc très élevé pour ceux qui l'acquittent. Quotidiennement,
chaque semaine… les « contribuables » joueurs se pressent
avec enthousiasme pour acquitter spontanément cet impôt ludique
plein d'espérance et qui, parfois, rend les gens heureux ( confer
encadré de l'annexe 3). Il peut donc être augmenté
facilement sans dégât politique. L'Etat Croupier n'est pas
forcément un gros mot s'il est mis au service de l'intérêt
général. E. Macron cherche à faire entrer de l'argent dans
les caisses de l'Etat mais ne veut pas augmenter les prélèvements
obligatoires à cause du raz le bol des ménages, notamment celui
des classes moyennes. Dans le cadre d'une refonte de la politique des jeux
souhaitée par la Cour des Comptes, l'impôt ludique pourrait
contribuer à cette quête, par exemple en créant une fois par
an un « Power Ball à la Française » fortement doté
( confer annexe 6)
10.
Ajoutons pour conclure sur un autre registre - celui de la solidarité
internationale - que le gouvernement pourrait reprendre une autre
proposition que nous avons émise il y a quelques années : prendre
l'initiative de lancer une loterie mondiale caritative pour lutter
contre la pauvreté, le sous développement, la reconstruction des
pays dévastés par la guerre, les maladies, les
épidémies, le manque d'eau, les désastres
écologiques… Une telle ambition humaniste apparaît
indispensable pour affronter la misère du monde. Elle fera en
outre rayonner la France à l'international, ce qui peut sensibiliser
le nouveau Président. Ce nouvel impôt mondial volontaire serait
plus populaire qu'une flat taxe sur les billets d'avion et plus rentable
qu'une taxe Tobin sur les transactions financières (TTF)
Assurément mécènes, milliardaires, Etats, organisations
internationales (gouvernementales ou non ) multinationales dans le cadre de
leur RSE… participeraient spontanément au montage financier
préalable, indispensable pour mettre en place une telle loterie
mondiale, terrestre et virtuelle. Au final cette proposition ludique
solidaire montrerait que les jeux d'argent peuvent, par la puissance
collective qu'ils engendrent, participer fortement au bien commun
----
Basés sur la liberté, l'appât du gain et la recherche du
bonheur - des moteurs puissants qui stimulent l'âme humaine - les jeux
de hasard et argent, qui existent depuis la nuit des temps, n'ont sans
doute pas encore donné toute leur capacité. Gageons que l'Etat et
les opérateurs ludiques, réunis pour un dessein collectif
ambitieux et pas uniquement pour défendre leurs intérêts
catégoriels, profitent du début de l'ère Macron pour
canaliser cette puissance au service de l'activité en France mais
aussi pour la solidarité internationale. Pour se faire il est sans
doute nécessaire que la France conserve son exception ludique et garde
majoritairement la FDJ dans le giron de l'Etat, ce qui ne l'empêche
d'ouvrir son capital et d'entrer en Bourse. C'est l'hypothèse retenue
par l'agence Reuters qui évoque « des réflexions en cours
sur une privatisation partielle de la FDJ (…) avec l'entrée au
capital d'un opérateur de contenus ou d'une autre loterie
européenne »(11)
Alors que s'est déroulé à Paris en 2015 un colloque
organisé par l'ARJEL, deux députés (Régis Juanico et
Jacques Myard) ont été nommés rapporteur d'une Mission
d'évaluation de la régulation des jeux d'argent, dans le cadre du
Comité d'Évaluation et de Contrôle des politiques publiques
(CEC) de l'Assemblée nationale. Certes, certains n'ont pas manqué
de critiquer cette Mission, tant il est vrai qu'elle n'est plus
représentative de l'échiquier politique et qu'elle ne l'a jamais
été, outre qu' elle comporte des mesures très liberticides
qui méritent débat, comme celle de vouloir identifier les
millions de joueurs de la FDJ et du PMU. Néanmoins elle nous
apparaît importante car elle concerne aussi bien les réseaux
ludiques physiques que les opérateurs de jeux et surtout elle a
été épaulée par un rapport complet et chiffré du
secteur réalisé par la Cour des Comptes. Un rapport remarqué
des sages de la rue Cambon qui bouscule pas mal les choses.
Souhaitons que l'Etat et les opérateurs de jeu profitent de la
publication de ces travaux et de la nouvelle donne politique issue des
dernières élections présidentielles pour lancer des Etats Généraux du gambling et du e gambling afin que la
Politique Des Jeux de la France ne soit plus prise en otage par certains
fonctionnaires de Bercy ou du Ministère de la santé, par la doxa
du jeu pathologie maladie, différentes associations anti jeu et
même par certains opérateurs en situation de monopole ou non et
qui veulent surtout que rien ne change.
Il est grand temps que l'Etat, mais aussi les opérateurs de jeu
revoient leur copie en matière de politique de « Recherches
» sur les jeux, y compris en ce qui l'Observatoire des jeux
(composition, indépendance, missions, scientificité,
financement..) et en matière de jeu responsable
Il est grand temps que la société civile ( et notamment les
joueurs, les grands oubliés de la politique des jeux depuis toujours)
soient majoritairement décideurs de cette politique…car ce sont
eux qui financent la totalité des trois filières
Il est grand temps au final que l'Etat et la représentation nationale
revoient leur copie en matière de politique des jeux et de développement de cette activité économique, au lieu
de mettre systématiquement en avant une politique de jeu responsable
en réalité irresponsable au niveau économique et fiscal, qui
exacerbe le principe de précaution et déresponsabilise les
joueurs.
Les ambitions du nouveau Président élu, sa méthode, son
pragmatisme… nous invitent à penser que ce temps est venu.
© jpg martignoni-hutin, sociologue, université Lumière,
lyon II, centre max weber(cmw) équipe TIPO, Lyon, France, Aout
2017
notes
1. « Le gouvernement envisage de privatiser la Française des Jeux
»(
LES ECHOS
, 12/6/2008) « Vers une privatisation partielle de la FDJ »
(Challenge 17/9/2014) « Pourquoi privatiser la FDJ serait un casse
tête « ( L'Obs du 28 aout 2014) « FDJ : une éventuelle
privatisation n'est pas une priorité pour l'Etat «
(selon Stéphane Pallez PDG de la FDJ « (Le Parisien éco 28
janvier 2015) « Pas de privatisation pour la FDJ » Cédric
Pietralunga (Le Monde économie, 7 décembre 2014)
2. « Privatisations : cessions d'actifs non stratégiques de
l'Etat à partir de septembre « (Le journal des finances
n°2270, 8 juillet 2017, page 5)
3. « Etat actionnaire : les prochaines cessions à surveiller
« Alain Chaigneau (Le Revenu n°1437, 14 au 20 juillet 2017, page
9)
4. « Française des jeux : l'Etat va-t-il se séparer de sa poule aux œufs d'or » (V. Bontemps, le Revenu du
I8/7/2017)
5. Ancien secrétaire d'Etat au Budget
6. « Spéculations autour de la vente par l'Etat de 10 milliards
d'euros d'actifs » (Renaud Honoré, Les Echos.fr, IO/7/2017)
7. « La préfèrence française pour le monopole « JM
Vittori ( Les Echos 23 aout 2017 page 6)
8.
Les actionnaires détenant au moins 5 % du capital au 31
décembre 2015 sont l'Union des Blessés de la Face et de la
Tête (9,2 %) et le FCP salariés de la FDJ (5 %). Les autres
actionnaires ont moins de 5 % du capital.
9. Le CA de la FDJ a doublé entre 1995 et 2014, passant de 5 Md€
à plus de 13 Md€ (+160 %). En 2016 il pèse 14,3 milliards
d'euros. Les loteries et les « gratteux » ( charmante expression
québéquoise pour nommer les loteries instantanées) sont la
cash machine de la FDJ (84,8 % des mises en 2014). Les paris sportifs sont
en forte croissance (15,2 % en 2014, contre 4,1 % en 2007). Les paris sur
le sport ont progressé de 11% en 2016. Soulignons - alors qu'on parle
beaucoup de digitalisation des jeux d'argent - que 90% des paris sportifs
de la FDJ sont réalisés dans son réseau de proximité.
10. Etienne Lefebvre : « Les dangers d'un impôt de plus en plus
concentré ( Les Echos 19 juillet 2017) Sur l'aberration et l'injustice
du système fiscal français lire également : « Ingrid
Feuerstein : « La part de Français payant l'impôt sur le
revenu au plus bas depuis cinq décennies « ( Les Echos 19 juillet
2017
11. Cité par Zone Bourse in : « Les sociétés du Cac 40
se préparent aux cessions de l'Etat « (Zonebourse du 7/8/2017)
-------
ANNEXES
Annexe 1 = la privatisation n'est pas forcément un bon choix
politique et financier : l'exemple des concessions
autoroutières
L'exemple des concessions autoroutières suffit pour démontrer que
contrairement aux apparences, la privatisation n'est pas forcément un
bon choix politique et financier. En privatisant les autoroutes, l'Etat
s'est privé d'une belle rente qui (chaque jour, chaque week-end et
lors des périodes estivales) tombe en cash dans l'escarcelle
du privé. Par ailleurs en ne contrôlant plus l'exploitation du
réseau, le gouvernement ne peut pas entreprendre une politique sociale
et écologique des transports autoroutiers, par exemple en jouant sur
le prix des péages, en perpétuel augmentation. Grosses
cylindrées polluantes, petites voitures des catégories
populaires, voitures moyennes des classes moyennes, tout le monde
paye la même somme pour rouler sur un réseau qui, en outre, est
loin d'être au top sur de nombreux tronçons (revêtement,
peinture, éclairage…) « L'impôt autoroutier »
prélevé par les sociétés privées est
particulièrement injuste socialement. Pris en otage par les
sociétés autoroutières, les automobilistes ne peuvent pour
se consoler que s'abonner - en payant - pour éviter de faire la queue
au péage, après s'être fait arnaqués dans un relais ou
après avoir subit des embouteillages dus à des travaux de
maintenance effectués de jour en pleine affluence, car c'est plus
facile et moins chère pour les sociétés autoroutières,
qui par ailleurs ne semblent pas avoir le temps de nettoyer les cotés
verdoyants des voies autoroutières, souvent jonchées de
bouteilles et de détritus. Mais allez expliquer ça à un
ministre, il prend l'avion !
Annexe 2 = Renouer avec l'Histoire des jeux de hasard et d'argent : des taxes volontaires, enthousiastes et solidaires
Lancer l'idée de loteries exceptionnelles ou d'un power ball à la Française qui pourrait concourir à
renflouer les caisses de l'Etat, lancer l'idée d'une non privatisation
de la FDJ qui pourrait accompagner une nouvelle Politique des jeux
ambitieuse pour notre pays, ne sont pas des idées iconoclastes ou
réactionnaires. Il ne s'agit pas de créer une «
économie casino » et en aucune manière, une politique des
jeux macronienne, qui verrait l'Etat assumer et même à
revendiquer sa qualité d'Etat Croupier, ne doit se substituer à
une politique sociale.
En agissant ainsi le gouvernement renouerait tout simplement avec
l'histoire des loteries et avec l'Histoire de France. Les loteries,
importées d'Italie par Casanova, ont permis de faire rentrer de
l'argent dans les caisses publiques, d'aider les indigents, de restaurer
les églises…. Les révolutionnaires de 1789 avaient bien
compris également tout l'intérêt de cet « impôt
citoyen » quand ils ont transformé la Loterie « Royale
» en Loterie « Nationale ». Les pouvoirs publics ont ensuite
utilisé la manne ludique pour aider les blessés de la Grande
Guerre, les fameuses gueules cassés de 14/18. Et en 1933 - les
débats parlementaires en gardent trace - l'Etat a réactivé
la Loterie Nationale, pour lutter contre les calamités agricoles. Dans
toutes ces époques le jeu n'était pas synonyme d'addiction mais
de solidarité et de fraternité. La France doit renouer avec son
histoire dans tous les secteurs de l'économie, y compris dans le
secteur des jeux d'argent, avec une politique des jeux conquérante et
ambitieuse.
Il faut relire l'article du Professeur Pierre Tremblay (Université du
Québec , Montréal) : « Finances publiques et jeux de hasard
et d'argent, enseignement de l'histoire et considérations
financières » ou il précise
« l'exploitation par les Etats des jeux de hasard et d'argent est
un phénomène universel dont la finalité originelle est
humanitaire et vise le développement du bien commun » «
Les jeux de hasard et d'argent exploités par les Etats sont de
véritables taxes volontaires, voire enthousiastes. »(1)
Les JHA sont, dans de nombreux pays, un puissant moteur économique et
fiscal redistributeur. Assurément, si l'Etat augmente l'impôt
ludique pour diminuer l'impôt forcé comme il s'apprête
à le faire sur la taxe d'habitation et l'impôt sur le revenu, il
en tirera grand profit politique. Utiliser l'impôt ludique dans le
cadre d'une politique économique, sociale et fiscale innovante n'est
pas une idée iconoclaste, farfelue ou aventureuse. Cette proposition
basée sur la liberté et l'appât du gain (deux motivations
puissantes de l'âme humaine ) peut concourir au contraire à
l'intérêt général toute en déclenchant un cercle
vertueux basé sur l'emploi, l'activité, le dynamisme de la France
et son rayonnement international. Ce qui manque à la France - dans ce
domaine comme d'autres - ce n'est pas du pétrole mais des idées
novatrices et surtout la volonté politique du Pouvoir (2) de les
mettre en œuvre, y compris dans le domaine des jeux d'argent. Cette
volonté politique est désormais présente.
En outre oublions pas que le « Premier Parti de France, ce ne sont pas
les chasseurs (même s'ils pèsent 1,2 millions de gâchettes
(3) et connaissent mieux la faune, la flore, la forêt que les bobo
urbains écolos anti chasse), ce sont les millions de joueurs de la
FDJ, du PMU et ceux qui fréquentent les casinos, qui - majeurs et
responsables - connaissent mieux les jeux de hasard et d'argent que les
addictologues de la doxa du jeu pathologie maladie. Nous en avons
interrogé un ou deux depuis 1992 (4), que ce soit à l'ARJEL
pendant 4 ans, pour le compte de groupes casinotiers (Barrière,
Partouche, Joa…) ou dans le cadre de recherches universitaires
indépendantes non financées.
Annexe 3 : « L'Etat doit assumé d'être un Etat
Croupier » Il doit revoir sa politique de jeu responsable qui
finance le business du jeu compulsif. Le jeu n'est pas une maladie
Dans une période où les Français subissent un matraquage
fiscal national et une augmentation importante de la fiscalité locale
(5 ) chacun devrait se réjouir de l'impôt ludique, qui rapporte
de l'argent à l'Etat, aux communes, au sport …et qui donne parfois, souvent… du bonheur aux gens ( voir
encadré ci dessous).
Mais cette pratique sociale et culturelle populaire est pathologisée
par les addictologues, de plus en plus nombreux à exploiter le business du jeu compulsif. L'association jeu = drogue =
dépendance = isolement est omniprésente et vous trouverez
rarement un homme politique qui défende les jeux d'argent…
maintenant que le Sénateur François Trucy a pris sa retraite dans
l'indifférence générale, alors qu'il avait beaucoup
oeuvré pour la cause ludique (6).
Derrière cette façade d'une politique de jeu responsable, nous
observerons qu'en réalité - comme l'a précisé Jean Marc
Daniel sur BFM Business pour les 40 ans du Loto - que
« L'Etat n'a jamais vraiment assumé d'être un Etat
Croupier » (
7) et qu'il ne l'assume toujours pas. Il a transformé la moralisation
du jeu - d'origine religieuse et laïque - en pathologisation, avant
tout pour se donner bonne conscience. Cette médicalisation du jeu,
véritable hygiénisation de la culture ludique, apparaît de
plus en plus comme une néo-prohibition qui ne veut pas dire son nom.
Politiquement, économiquement, fiscalement, c'est une erreur ;
scientifiquement une escroquerie intellectuelle. Les Français joueurs
sont pris pour des imbéciles ou des malades irresponsables. Les
chercheurs en sciences sociales qui refusent l' adéquation
(jeu=drogue) réinterrogent le DSM à l'origine de cette
pathologisation ou qui critiquent cette politique des jeux contradictoire
qui scie la branche sur laquelle elle est assise, sont ignorés,
censurés, licenciés…
Le bonheur est parfois… dans le jeu
Même si - selon un sondage - c'est avant tout « la vie
familiale, sociale et amoureuse qui rend les gens heureux »(8)
c'est une grande satisfaction pour un français moyen, petit ou
pauvre de gagner 50, 100 ou 5000 euros quand il joue. Même
« les gens de peu » souhaitent devenir riches. Qui
pourrait le leur reprocher ? Ces petits bonheurs ludiques vengent
parfois une réalité sociale et un destin pas toujours
très rose : accidents de la vie, décès, maladies
problèmes familiaux, difficultés professionnelles, avenir
bouché... Certes, pour le pactole du loto ou d'euro millions
cette richesse peut paraitre inaccessible mais des milliers de
gains intermédiaires - parfois conséquents - remplissent
quotidiennement les poches des heureux veinards. En outre les
opérateurs innovent en permanence. La FDJ a par exemple
frappé fort avec My million, tirage franco français
accolé à Euromillion. Outre la possibilité de gagner
l'énorme pactole de la loterie européenne, le joueur
participe automatiquement, sans payer un centime de plus, à My
Million, avec à la clé un million d'euros. Chaque
semaine, grâce à ce jeu bonus, deux familles - parfois
davantage quand la FDJ fait des opérations spéciales (9)
- empochent cette petite fortune - le million d'euros - qui
symbolise la richesse pour de nombreux Français. Ainsi, de
janvier à mai 2016, 57 familles sont devenues millionnaires
grâce à My Million. Et au total en 2016 la FDJ a fait 235
millionnaires (9 bis) Alors certes, pas de quoi rivaliser avec les
salaires des patrons du CAC 40 (Le PDG de Publicis touche 3,9
millions d'euros par an …sans jouer au loto ) (10) ou
d'acheter le « diamant le plus cher du monde « ( Le
Lesedi La Rona - vendu récemment 63 millions de dollars chez
Sotheby's à New-York) (11) mais pour les gagnants à My
Million, cela représente une grande joie, d'empocher un
million d'euros. Assurément ces chanceux n'iront pas se faire
soigner à Nantes ou à Marmottan pour une addiction au
jeu. Curieuse maladie au passage que cette addiction au jeu qui ne
concerne que les perdants.
En réalité, Fait Social et Culturel très ancien, le jeu
n'est pas une maladie, c'est une pratique sociale et culturelle avec
parfois de la passion, de l'excès.
Voilà un secteur pour lequel la classe politique - profitant de
l'arrivée d'un Président désireux de faire avancer la France
dans tous les domaines - devrait revoir sa copie. Le gambling produit de
l'emploi, de l'animation, notamment à travers l'activité des
casinos , celui des métiers du secteur cheval et à travers le
dynamisme de la Française des jeux.
L'économie casinotière Française (une exception ludique et
culturelle exceptionnelle en Europe ) finance « 200 villes casinos
» qui organisent de multiples manifestations dans les communes
concernées ; font travailler artisans, commerçants, sous
traitants ; embauchent du personnel… Les exploitations
casinotières, souvent associées au thermalisme, jouent un
rôle central dans l'animation locale des stations, notamment le
week-end et pendant la période estivale. De Deauville à Divonne
en passant par Cannes, Nice, Biarritz, Evian… les grands casinos resort - qui associent hôtellerie, restauration haut
de gamme, spectacles culturels, festivals…- attirent une
clientèle internationale. Et le « le littoral français a
tiré la reprise du tourisme » en 2015 et 2016 (12), ces casinos
prestigieux y sont pour quelque chose.
L'ensemble de la filière cheval fait également rayonner
la France à l'international (Grand Prix, vente de yearling… )et
tout cela n'existerait pas s'il n'y avait pas le PMU, le PMH et les
millions de turfistes qui chaque jour parient sur les courses avec une
constance remarquable. N'oublions pas les 32000 revendeurs de la FDJ qui
« jouent » quotidiennement un rôle social non
négligeable, dans « la vie » des quartiers et des campagnes
où ils sont implantés.
Face à cette réalité, qui s'est construite historiquement
avec la fin de la prohibition, il est tant que l'Etat Français passe
à l'âge adulte en matière de gambling et assume sa fonction
d'Etat Croupier, la tête haute et en toute transparence. L'hypocrisie
actuelle ( instrumentalisation réciproque entre l'Etat croupier et la
doxa du jeu pathologie maladie) apparaît immature. Elle fait le lit
des associations rigoristes anti jeu et des moralistes. Elle nourrit le
« business des addictologues » qui ont fabriqué en quelques
année une énorme usine à gaz, de Nantes à Marmottan en
passant par le Ministère de la Santé.
Bien évidemment, cette politique des jeux qui met la pathologie du jeu
systématiquement en avant gêne les opérateurs , notamment
les casinos qui ont perdu 20 % de leur volume d'affaire en quelques
années, malgré la modeste embellie de 2015 ( +2,74% du PBJ) et de
2016. Cette politique gêne également le PMU qui vient « de
perdre son avantage sur le Net « (13) et doit ouvrir « un nouveau
chapitre pour ses parieurs » (14). Certes la filière hippique se
mobilise actuellement à travers le think tank Equistratis et
le cabinet Carles & associés(15) Ce lobbying très
traditionnel, mené également semble t il de manière
dispersé par les syndicats professionnels de casino, indique que les
opérateurs ludiques ne sont pas encore dans l'ambition l'ère
Macron et sont encore dans l'ancien monde.
PMU et casinos n'ont jamais vraiment su valoriser leur histoire, leur
culture ludique spécifique, leur clientèle en réalisant des
études historiques et socio-anthropologiques. Ils préfèrent
financer leur ennemis de la doxa du jeu pathologie maladie.
Seule la FDJ - 13,7 milliards d'euros de CA en 2015, en 2016 - en
profite… mais pour combien de temps en réalité ? Le Loto
comme l'Euromillion ont baissé, nonobstant le suicide du Rapido,
tué sur l'autel de l'addiction, par - on croit rêver - une petite
association parisienne financée par la FDJ ( !), la doxa du jeu
pathologie maladie, quelques associations familiales moralistes soutenues
par deux parlementaires.
L'opérateur historique des loteries a perdu 1 million de joueurs de
2010 à 2014 et à nouveau 600 000 en 2015. C'est pour cette raison
que son nouveau PDG - Stéphane Pallez qui a succédé à
Christophe Blanchard Dignac (2000-2014) - a donne «un coup de fouet
digital » à la FDJ (16) et a « révolutionne la
distribution de ses jeux »(17) pour augmenter son CA mais tout en
mettant en avant, sur chaque ticket, chaque affiche, chaque discours
publique une politique de jeu « responsable ». L'hypocrisie est
totale, le double langage constant.
Autre exemple : les jeux d'argent en ligne autorisés en 2010. Alors
que ce secteur subit une « consolidation » inquiétante (18)
notamment en matière de poker l'ancien secrétaire d'Etat au
Budget Christian Eckert visite l'Autorité de régulation des jeux
(ARJEL) en 2015 mais parle avant tout d'addiction (19) Au final certains
pourront considérer que cette politique des jeux antinomique, voire
franchement mensongère.
Le jeu n'est pas une maladie, c'est un fait social et culturel… y
compris dans sa dimension excessive. C'est, pour certains, une passion, un
loisir, un petit plaisir, qui a sans doute même souvent des effets
thérapeutiques positifs pour de nombreux joueurs ( et leur famille),
à cause de l'espoir qu'ils suscite, des joies qu'il apporte, des
socialités qu'il entraine. Pour d'autres c'est un hobby, presque un
travail à temps plein. Sans même parler ( poker, turf…) de
ceux qui sont dans une tentative de professionnalisation (vivre du jeu) qui
relève souvent de l'imaginaire. Fait social et culturel ; y compris
dans sa dimension qualifié « d'excessive », le gambling est
en outre riche en sociabilité même pour les jeux en ligne.
Quant aux fameux « drogués » du jeu, parlons en. 1 à 3%
a longtemps affirmé Robert Ladouceur, le pape de l'addiction au
Québec, qui en a fait son fond de commerce mais a eu un procès en
déontologie concernant la scientificité de ses travaux et
différents conflits d'intérêts. 1 à 3 % de drogués
du jeu ? comme dirait l'humoriste Gad Elmaleh, ce n'est pas une fourchette,
c'est un râteau. Ce n'est pas de la science mais de la voyance. Avec
de telles approximations, toutes les manipulations sont possibles et les
addictologues ne se privent pas d'en faire, y compris à l'Observatoire
des jeux (ODJ). 2° constat cela voudrait dire que 99% des joueurs ne
seraient pas concernés par l'addiction au jeu. La doxa du jeu
pathologie maladie a donc construit une usine à gaz qui concernerait 1
% des joueurs et encore ce n'est même pas certain le conditionnel est
de rigueur. En outre nous avons écrit de multiples articles pour
montrer : 1/ que les concepts de « jeu pathologique » et «
d'addiction sans substance », de « craving »* ..peuvent
être réinterrogés 2/ que le DSM, bible très
controversée de la psychiatrie mondiale qui a médicalisé le
jeu et de multiples autres passions humaines ( pour créer un gros
business) fait l'objet de débats scientifiques au niveau
international.
Annexe 4 = Un casino international intra muros à Paris : mais
évidemment bien sur !
En matière de casinos, une belle opportunité a été
manquée il y a quelques mois avec l'implantation d'un casino à
Paris (20). Anne Idalgo, qui pleure en permanence dans les colonnes du Monde ou des Echos (21) parce qu'elle n'a pas assez « de sous
»(22) pour sa capitale, n'a pas peur des contradictions. Suite au
rapport du Préfet Duport, favorable au projet, elle avait une occasion
« en or » d'installer un casino prestigieux dans « sa »
capitale. La soi disante « frondeuse de l'hôtel de ville »
(23), qui a été épinglé par le Canard Enchainé (24), a répondu que « ce
n'était pas sa tasse de thé », qu'elle était « non
demandeuse de casinos à Paris » (25).
Navrant comme réponse de la part d'une responsable politique
nationale, dirigeant la destinée d'une ville internationale. Certes,
on ne s'attendait pas à qu'Anne Hidalgo devienne la Kirk Kerkorian
(26) de la capitale.
( Kirk Kerkorian nommé le roi de Las Vegas est mort en 2015 à
98 ans, il possédait la moitié des chambres du « strip
» et les hôtels casinos les plus prestigieux de la cité
du péché (sin city) : Caesar Palace Bellagio, Mirage, Mandala
Bay, Luxor, Circus Circus…)
Mais la Maire de la capitale aurait pu étudier sérieusement le
dossier, Paris étant, comme l'a précisé Jean-Pierre Duport,
« la seule capitale européenne à ne pas
avoir
de casino, avec Rome »
(27) Un tel établissement aurait attiré les parisiens
(lassés de faire des kilomètres pour aller jouer à Enghien
ou à Deauville) mais il serait surtout devenu un casino international,
peut être un des premiers au Monde, vu l'attractivité de Paris et
la présence de millions de touristes étrangers ( simplement pour
le premier semestre les hotels parisiens ont accueilli 1,14 millions
d'américains, 908 OOO anglais, 527 OOO chinois, 443 000 espagnol et on
s'achemine « vers une année record pour Paris et l'Ile de France
» ( 28) ) …... Un partenariat prometteur aurait pu être
engagé avec Carolyn Goodman ( maire de Las-Vegas) et les grands
groupes américains ( Caesar Entertainment, MGM, Las Vegas Sands...) pour exploiter la
symbolique des deux villes et notamment celle de Paris nouvelle destination
ludique.
Une telle exploitation aurait rapporté de précieuses devises
à la mairie de Paris et à l'Etat sans forcément
déshabiller Enghien (700 salariés). Certes dans une vue
courtermiste le syndicat FO des casinos & cercles était contre
ainsi que Philippe Sueur le maire de la ville et il ne faut pas leur jeter
la pierre. Ces acteurs locaux pourraient revoir leur copie dans le cadre
d'un ambitieux projet international porté par l'Etat. Sans même
parler des emplois et des recettes fiscales un tel méga projet aurait
également boosté de nombreux autres secteurs commerciaux (luxe,
hôtellerie, restauration…). Il s'inscrivait en outre tout a fait
dans « la modernité des villes mondes comme Paris »,
formule utilisée par Anne Hidalgo dans le cadre du projet concernant
le « statut de Paris » (29) Ce projet ( en parfaite harmonie avec
l'ambition présidentielle) doit être relancé dans le cadre
d'une politique des jeux ambitieuse soucieuse de développer
l'activité, de conforter l'attractivité de la France et de faire
rayonner l'image de Paris et de la France à l'étranger.
Annexe 5 = Les jeux de hasard et d'argent un formidable impôt
démocratique
Que ça plaise ou non, les jeux de hasard & d'argent (JHA)
représentent un formidable « impôt démocratique »
car « volontaire ». Des millions de nos concitoyens refusent
d'ailleurs de payer « l'impôt ludique », tout simplement en
ne jouant pas au loto, à la roulette, aux courses, aux machines à
sous, au poker ou paris sportifs en ligne, aux jeux de grattage, au
blackjack et autres « bingos » disponibles désormais dans
les casinos (30). Pour des raisons éthiques, idéologiques,
religieuses - ou tout simplement parce qu'ils ne veulent pas prendre le
risque de « perdre leur argent » - ils appliquent une règle
« méta-biblique » simple - tu ne joueras point. Ils
ne dilapident pas d'argent dans ces jeux considérés depuis
longtemps, comme un «impôt sur les imbéciles »(31) ou comme le
nouvel « opium du peuple « dans des analyses
néo-marxistes réductrices. Dans le même temps ils
ne gagnent jamais vu que « 100% des gagnants ont tenté leur
chance », comme l'indiquait avec une pertinence commerciale
redoutable, un slogan tautologique du Loto, encore gravé dans la mémoire ludique de tous les joueurs (32).
A contrario, d'autres de nos concitoyens, des deux sexes, de
différentes origines sociales, dans toutes les régions de notre douce France - de la Corse à l'Auvergne en passant par les
DOM-TOM (33) - « cotisent » par millions à cette
fiscalité ludique « remarquable » qui non contente
d'être facultative, permet à certains d'améliorer l'ordinaire, d'empocher quotidiennement de
confortables sommes d'argent et, parfois, de changer de vie, quand il
décroche le « Pactole » d'Euromillions, la « Tirelire
» du Quinté+, la « Cagnotte » du Loto ou un beau «
Jackpot progressif » sur l'une des 23 000 liberty bell (34)
qui tournent dans les 200 casinos (35). Aucun autres impôts n'a de
telles vertus ?
Avec les multiples impôts traditionnels, ce n'est pas une « chance au tirage, une chance au grattage » comme
l'indiquait la célèbre formule du Tac o Tac tombée dans le
langage populaire (36) mais « à tous les coups l'ont perd ». Le contribuable n'a pas
le choix, il doit banquer, sauf s'il ne nomme Liliane Bettencourt ou
Bernard Arnault qui arrivent parfois- fortune oblige - à
faire des petits arrangements avec le fisc
(Lire à ce sujet l'article du Canard Enchaîné
consacré « aux artistes » du bouclier fiscal qui ne paye
pas d'ISF et où l'on apprend que la gauche protège davantage
les riches que la droite (37 ).
Le Français ordinaire lui en est forcément - et fortement (38) -
de sa poche, notamment s'il appartient aux classes « moyennes »
qui ont le « blues » face à cette injustice (39). Ce
matraquage fiscal, grandement accentué par la gouvernance Hollande,
apparaît d'autant plus contre-productif qu'il nuit à
l'activité selon l'adage économique : trop d'impôt tue l'impôt. (40) Résultat :
l'investissement des ménages a connu en 2015 « sa 4°
année consécutive de baisse », « la consommation
souffre » (41), les « français s'enrichissent moins vite
» (42) quand ils ne s'appauvrissent pas, doucement mais surement.
Pour « récompenser » les Français d'être de si
bons contribuables, l'ancien Président de la république, soutenu
par Henri Emmanuelli, n'a rien trouvé de mieux que de les châtier
une deuxième fois, en cédant au diktat de l'ex Gouverneur de la
Banque de France. Avant de quitter l'institution en 2015, Christian Noyer a
en effet procédé à une « baisse historique du taux du
Livret A » (43) tombé à 0,75 % (44). Du jamais vu depuis 200
ans. « Bonne nouvelle » cependant pour les banques qui «
économiseront 400 millions d'euros dans cette affaire » (45)
Cette décision a entraîné « une décollecte massive
du livret A » (46) ce « symbole de l'épargne populaire
». Même si depuis, le placement favori des français a repris
des couleurs (47) - car « le livret A garde la cote malgré son
taux bas » (48) (pour atteindre un encours de 373,5 milliards d'euros)
malgré le fait que le nouveau gouvernement n'a hélas pas
appliqué la règle qui aurait du amener la rémunération
du livret à 1% le 1° juillet 2017, en vertu d'une nouvelle
formule de calcul théorique dévoilée en 2016.
Nous pouvons comprendre dans ces conditions que nos concitoyens «
consomment autrement « (49) et cherchent à faire fructifier leur
argent dans l'impôt ludique : un impôt démocratique. Car quand
on y regarde de plus près, et même si cela bouscule le
politiquement correct ambiant, nous constatons que les paramètres
démocratiques de l'impôt ludique (gambling en dur, ou ceux
du.e.gambling régulé par l'ARJEL sont multiples :
1 : Tout le monde peut jouer. Voilà un premier principe
démocratique des jeux d'argent qui fait fi de la naissance, des
origines sociales, de la couleur de peau, des compétences
intellectuelles ou de la force physique.
2 : Personne n'est obligé de jouer et donc de payer l'impôt
ludique
3 : Tous ceux qui jouent ont leur chance. Fortuna - la
divinité latine allégorique du hasard et de la chance - a les
yeux bandés. Vertu démocratique de l'aléa ludique,
implacable mais juste, à condition qu'il soit appliqué
strictement. D'ou l'importance du contrôle de l'Etat sur les
opérateurs ludiques privés mais aussi sur la Française des
Jeux (cf le scandale de l'aléatoire prépondérant)
4 : Pas besoin d'être riche pour jouer. Même les petits budgets
peuvent tenter l'aventure ludique des JHA sans se ruiner
5 : Autre caractéristique qui caractérise ces jeux, leur
liberté et leur grande souplesse. On peut entrer facilement dans le
jeu d'argent, en sortir, y revenir ou cesser définitivement de jouer.
Il est même possible depuis 2010 de jouer en ligne à la maison ou de manière nomade sur son Smartphone, ce
qui évite de nombreux frais collatéraux.
6 : Dernier principe démocratique de ces jeux et non des moindres,
leur aspect redistributeur à travers le TDR (taux de retour). Mais
là aussi faute d'une « politique des taux » attractive dans
le cadre d'une politique des jeux ambitieuse, les joueurs subissent un TDR
arbitraire, artificiellement règlementé. Il faut libérer les
taux ( cette libération des taux a fait ses preuves par ailleurs),
libérer le TDR, laisser jouer la concurrence entre les
opérateurs, examiner de près l'étude de l'observatoire des
jeux « TDR » et addiction qui aboutit à une conclusion
absurde
scientifiquement. Les derniers chiffres dévoilés par l'ARJEL
sur les paris hippiques en ligne confirment que les joueurs ( ici les
turfistes) ne sont pas des idiots et que le TDR est un élement
fondamental de l'attractivité des jeux
Annexe 6 = Un powerball à la Française ? : mais
évidemment bien sur
Nous pouvons également suggérer au nouveau gouvernement d'innover
en lançant quelques loteries exceptionnelles fortement dotées
à des dates symboliques (Noel, 14 juillet) mais surtout en organisant
une loterie annuelle à un milliard d'euros, susceptible d'en rapporter
plusieurs à Bercy : un power ball à la Française.
Nous avons analysé dans d'autres articles la passion des citoyens
américains pour le power ball - véritable phénomène social aux ETUN -
(50) et la ferveur que suscite depuis des lustres la «Loteria de
Navidad» en Espagne, créée en 1812 à Cadix. La loterie
de Noel espagnole rapporte en quelques mois autant que ce que glane la FDJ
en un an.
Assurément, une méga loterie organisée une fois par an et
dotée d'un pactole « indécent » ( 500 millions,
1milliard ?) séduirait des millions de joueurs habituels mais aussi
des millions de non-joueurs qui, opportunistes, joueraient pour l'occasion.
Il est même probable qu'une telle fortune attireraient de nombreux
joueurs frontaliers, le phénomène ayant été
observé aux ETUN avec le Mexique et le Canada lors du dernier Power
Ball.
Les nouveaux pouvoirs publics français pourraient s'en inspirer, au
lieu d'ouvrir de tristes « salles de shoot » à Paris et
à Marseille comme l' a fait le gouvernement précèdent. Quel
rapport me direz-vous ? Il se trouve que « l'actuel » responsable
des études de L'Observatoire Des Jeux (ODJ)* - Jean Michel Costes -
est un fervent partisan de ces salles ou l'on se drogue propre aux frais du
contribuable. Ancien directeur de l' Observatoire des drogues et des
toxicomanies (OFDT) JM Cotes a été limogé en 2011 par
Etienne Appaire, président de la Mission interministérielle de
lutte contre la drogue(Mildt), car il publiait des tribunes favorables aux
salles de shoot, contre l'avis de son Président, contre l'avis du
gouvernement et contre l'avis certainement d'une majorité de
Français. Mais si vous me demandez pourquoi l'Etat a eu cette curieuse
idée, de nommer comme responsable des études de l'Observatoire
des jeux, l'ancien directeur de l'Observatoire des drogues, je vous
répondrai simplement ( ce n'est pas une affaire de personne et les
compétences de la personne citée se sont pas ici mises en cause)
que « cela en dit long sur ce que pensaient les pouvoirs publics de
l'époque et la gouvernance Hollande des jeux de hasard et d'argent
».
* L'observatoire des jeux a été crée par JP Martignoni,
Marc Valleur et Christian Bucher
_____________________
Notes des annexes =
1.
Pierre P. Tremblay , « Finances publiques et jeux de hasard et
d'argent, enseignement de l'histoire et considérations
financières » in : Ethique Publique ( revue internationale
d'éthique sociétale et gouvernementale ) n° 2, vol 5, 2003
page 86 et 90
2.
Confer notre article : Jean-Pierre MARTIGNONI-HUTIN, "Une sociologie du
gambling contemporain", (Pouvoirs, revue française d'études
constitutionnelles et politiques, n°139, 2011, p.51-64. )
3.
« La chasse, deuxième sport en France après le foot«
(le figaro du IO/9/2013)
4.
" Jeux, joueurs, Espaces de Jeux et Formes Ludiques : sociologie de
certains jeux de hasard et d'argent (paris hippiques, loteries, machines
à sous) Doctorat de troisième cycle en sociologie (soutenue le 31
Janvier 1992 à l'Université Lumière - Lyon 2) directeur :
Guy Vincent, Professeur de sociologie ; jury : François Laplantine,
Jean Jacques Wunenburger.
5.
« Explosion des impôts locaux « François Davy ( les
échos 29/9/2016 , page 12)
6.
JP Martignoni = « Hommage à François Trucy : sénateur
de la République des jeux » (24 avril 2015 , 3 pages, 11 notes)
7.
(Jean-Marc Daniel « 40 ans du Loto: L'Etat est-il amoral ? 20 Mai
2016, - Good Morning Business)
8.
Pour 2/3 des français ( 72%) c'est la vie familiale qui les rend
le plus heureux, ensuite la vie sociale (39%) et la vie amoureuse (38%)
( sondage CSA pour RCF ( le Parisien du 1° juin 2016) , «
famille je vous aime « Christine Mateus)
9.
« Euro Millions : 10 millionnaires en France cette semaine avec My
Million » (Direct Matin, 24 Novembre 2015)
9(bis) : « La FDJ a fait 235 millionnaires en 2016, selon
Stéphane Pallez ( les échos.fr du 20/I/2016)
10.
« Un patron du cac 40 a gagné 2,24 millions d'euros en
moyenne en 2015 » ( Les échos 14 avril 2016) confer
également « Rémunérations des patrons le fantasme
de la loi « par Laurence Boisseau ( Les échos 10 septembre
2015)
11.
« Le diamant le plus cher du monde venu 63 millions de dollars
« Etienne Goetz ( les échos 29 mai 2016)
12.
FDJ « Le littoral français a tiré la reprise du tourisme
à l'été 2015 « ( Myriam Chauvot, les échos 22
décembre 2015)
13.
« Paris hippiques : le PMU perd son avantage sur le net :
l'opérateur sépare son activité internet de celle de ses
points de ventez suite à une décision de l'autorité de la
concurrence « ( Christophe Palierse , les échos 10 décembre
2015)
14.
« Un nouveau chapitre s'ouvre pour les parieurs du Pmu « (
publicité réalisée par le PMU ( Le parisien 13/1#2/2015)
15.
Christophe Palierse : « Débat relancé sur la
filière hippique : le groupe de réflexion Equistratis propose
7 mesures pour relancer la filière « ( Les Echos 26 juillet
2017)
16.
« Coup de fouet digital à la FDJ « Christophe Palierse ( les
échos 17 mars 2016 )
17.
« La Française des jeux révolutionne la distribution de ses
jeux aux points de vente « Christophe Palierse ( les échos 14
avril 2016 )
18.
« jeux en ligne : l'inévitable consolidation » ( c.
Palierse, les échos 23 septembre 2015)
19.
Communiqué de presse de l'arjel 27 avril 2015 = «
VISITE DE M. CHRISTIAN ECKERT, SECRÉTAIRE D'ETAT CHARGÉ DU BUDGET
À L'ARJEL : Le président de l'ARJEL, Charles Coppolani,
a accueilli ce matin Christian Eckert, secrétaire d'Etat chargé
du Budget dans les bureaux de l'Autorité de régulation des jeux
en ligne. Cette visite, quelques jours après la publication des
résultats de l'enquête conduite par l'Observatoire des jeux avec
l'INPES sur les pratiques de jeu d'argent et de hasard en France et sur les
taux de prévalence du jeu problématique, a permis au ministre de
rappeler toute l'importance que le gouvernement accorde à la promotion
d'un jeu responsable et récréatif, garantissant à nos
concitoyens une pratique modérée, exempte de tout risque de jeu
excessif. Après avoir salué l'action de l'ARJEL en ce domaine,
Christian ECKERT s'est réjoui de la prochaine ouverture du site
EVALUJEU : ouvert au public le 5 mai prochain, ce nouvel outil de
prévention permettra aux joueurs -et à leur entourage-
d'évaluer et de suivre leurs pratiques de jeu tout en
bénéficiant de conseils personnalisés, dans l'anonymat le
plus strict. A l'issue de sa visite, le secrétaire d'Etat chargé
du Budget a annoncé devant la presse un ensemble de mesures sur le jeu
en ligne qui seront présentées dans le cadre du projet de loi
relatif au numérique. Plusieurs domaines seront traités :
protection des joueurs -l'ARJEL pourra désormais utiliser ses
données à des fins de prévention - protection du
consommateur - un dispositif de médiation favorisera la
résolution des petits litiges- lutte contre l'offre illégale - la
procédure sera simplifiée pour gagner en efficacité et en
productivité. Enfin, une disposition permettant le partage des
liquidités européennes sur les tables de poker, dans le cadre
d'accords spécifiques entre l'ARJEL et d'autres autorités de
régulation de l'UE, sera proposée. »
20.
« L'Etat étudie l'ouverture de casinos à Paris à la
place des cercles de jeux « ( Les Echos, MATTHIEU QUIRET 01/04/15)
21.
Finances locales « Paris : comment Hidalgo veut boucler son budget :
la maire de Paris cherche 400 millions d'euros pour équilibrer ses
comptes, elle propose une hausse des droits de mutation…et plus de PV
« !!! ( c'est nous qui ajoutons les 3 points d'exclamation )( Les
Echos du 14 octobre 2015)
22.
« Paris est aujourd'hui dans l'ère de la sobriété ; la
maire estime n'avoir plus de marges de manœuvre financières
« ( Les Echos 29 juin 2015
23.
« La frondeuse de l'hôtel de ville : Anne Hidalgo présente
ses veux à la presse, elle n'hésite pas à tenir la
dragée haute à F. Hollande et à M. Valls » » ( Le
Parisien aujourd'hui en France 26 janvier 2016, page 9)
24.
« Anne Hidalgo : la grosse dette : elle a de grandes ambitions pour
Paris mais aussi pour elle même, qui font dire à la Cour des
Comptes, comme ses détracteurs qu'elles dépassent ses moyens
» (Le canard enchainé n° 4989, 8 juin 2016)
25.
«
Paris: Anne Hidalgo pas enchantée par un retour des casinos dans la
capitale » ( 20 minutes.fr , 26/5/2015)
26.
Nous souhaitons profiter de cet article pour rendre un dernier hommage
à Kirk Kerkorian disparu en 2015. Le « roi de Las Vegas »
possédait la moitié des chambres du « strip » et les
hôtels casinos les plus prestigieux de la cité du péché : Caesar Palace Bellagio, Mirage,
Mandala Bay, Luxor, Circus Circus… .« Ce bâtisseur aux
multiples passions « ( voiture, cinéma) a commencé sa
carrière à sin city dès 1962, il est mort à 98
ans avec une fortune estimée à 4,2 milliards de dollars ( extrait
de l'article de Lucie ROBEQUAIN qui a consacré un portait à
« cet amoureux du risque » dans Les Echos - bureau de New-York -
du 17 juin 2015)
27.
L'Etat renonce à ouvrir rapidement des casinos à Paris (Denis
Cosnard , Le Monde économie 11/6/2015)
28.
Touristes : vers une année record pour Paris et l'Ile de France «
Dominique Malecot ( les échos 23 aout 2017,page 15)
29.
« Anne Hidalgo s'attaque au statut de Paris « ( Le Monde 23
septembre 2015, page 7)
30.
Confer notre article : JP Martignoni : « Bingo, Loto traditionnel... :
un jeu populaire qui sera désormais dans les casinos Français
»
(5 pages, 14 notes, Février 2016 , publié sur lescasinos.org
du 9 février 2016) confer également *
«Autorisé dans les casinos, le bingo débarque ce soir au
Lyon Vert » (Le Progrès, 6 février 2016, 1-14) ;* «
Quand Partouche revoit la stratégie de ses casinos : le potentiel du
bingo »( Challenges, 29-01-2015) ;
*« Le Bingo se répand dans les casinos de France » (
ladepeche.fr du I8/1/2015) ; * « Le groupe Partouche lance
officiellement le Bingo dans ses casinos (lepoint.fr,11/12/2015 )
31.
Confer : « Les loteries royales dans l'Europe des Lumières
1680-1815 par «
Marie-Laure Legay
(
Histoire et civilisations
, 2014, Presses Universitaires du Septentrion, 172 pages ) Extrait = »Un « impôt sur les imbéciles », une « friponnerie », un « jeu cruel », un « fléau inventé par le despotisme
»… Les hommes des Lumières n'avaient pas de mots assez
durs pour dénoncer la loterie royale, une institution que tous les
États européens ont mis sur pied au XVIIIe siècle. Les
souverains encourageaient donc la passion du jeu, l'oisiveté, et
captaient sans vergogne l'épargne de leurs sujets
? Faire croire que l'on gagne, tandis que l'on perd toujours,
n'était-ce pas le propre d'un État corrompu
?
Ou bien doit-on plutôt considérer la loterie royale
comme un outil d'ingénierie financière, le fruit d'une
nouvelle rationalité publique
? La loterie est incompatible avec le secret de la finance, encore
défendu par les doctrines absolutismes du pouvoir. Son succès
s'appuie nécessairement sur les gazettes, la publicité, la
transparence, tant de la roue de la fortune hissée sur une
estrade, que des comptes, car tout soupçon de fraude doit
être écarté. Pour la première fois, l'État
s'expose à ne pas perdre la confiance du public. Les «
calculateurs
», - des plus savants, comme d'Alembert ou Condorcet, aux plus
aventuriers comme le jacobite John Glover ou le vénitien Giacomo
Casanova -, proposent des méthodes de gains qui garantissent un
revenu permanent, tandis que la croissance du XVIIIe siècle permet
le développement de l'épargne populaire. Voici donc que le
hasard, combiné à l'abondance, génère un revenu
public, un fonds de trésorerie que tous les souverains convoitent.
»
32.
« Poussé par une très active publicité
télévisée, les slogans du Loto sont passés dans la
mémoire collective : "Le Loto, c'est facile, c'est pas cher et
ça peut rapporter gros" (1985) ou le "Loto, 100% des gagnants ont
tenté leur chance" (1991).
» (« 30 ans et toujours le grand jeu » Eric Lecluyse
19/05/2006 , l'express.fr)
33.
Nous avons analysé - il y a quelques années* - à partir de
statistiques Insee sur une longue période, la géographie ludique
nationale et ses corrélations. Ces chiffres dévoilent que les
régions qui jouent le plus (la corse par exemple) épargnent le
moins et inversement les régions adeptes du livret A ( l'auvergne par
exemple) jouent peu. Ces statistiques ludiques confortaient par ailleurs le
sens commun de la « figure économe des auvergnats »,
confirmée récemment par une étude de la Banque de France
(Olivier Decarre : « Les auvergnats et les alsaciens épargnent
plus que les corses et les picards » ( boursier.com 23/2/2015).:
*(JP Martignoni : " Faites vos jeux: notes historiques et statistiques
sur les jeux de hasard et d'argent contemporains" ( Regards
Sociologiques n° 8, 1994, 57-75.) Martignoni, J.-P. (1993). JP
Martignoni : " Faites vos jeux : essai sociologique sur le joueur et
l'attitude ludique "( Paris, L'Harmattan, novembre 1993, collection
Logiques Sociales, 283 p.)
Sur les DOM/TOM signalons que les gagnants de My Million indiquent
indirectement que proportionnellement ces régions françaises sont
très joueuses. A moins de considérer que nos compatriotes d'outre
mer sont bénis des Dieux ou que la FDJ a exporté son concept d'aléatoire prépondérant dans ces territoires
« 130 personnes sont devenues millionnaires et ont reçu leur
chèque depuis le mois de février 2014. Parmi ces gagnants, 8
joueurs viennent des DOM-TOM 6 Réunionnais, un Polynésien »
(Le nouveau jeu de la FDJ fait un nouveau millionnaire à La
Réunion » ( France tv indo.fr 1/12/2014) Confer également
l'histoire de ce joueur à Saint Pierre sur l'ile de la Réunion
qui a gagné 1 million d'euros : «
La Française des jeux a retrouvé le gagnant du chèque
d'un million
»(iréunion.com 31 mai 2016
34.
Littéralement « cloches de la liberté », synonyne de
machines à sous aux ETUN. La géniale invention de Charly Fey - le
bandit manchot - est appelé également slot machine, fruits machine. Confer Martignoni, J.-P. (2000) : "
Ethnosociologie des machines à sous :
que le hasard vous serve mais préparez-vous à l'accueillir
" (Paris , L'Harmattan, mai 2000, collection Logiques Sociales) Confer
également : Martignoni, J.-P. « Bandits Manchots et Machines
à sous. Le bruit et les couleurs de l'argent », ( Socio-anthropologie 13 | 2003,
http://socio-anthropologie.revues.org/176). Confer en outre un documentaire
consacré à Charly Fey sur ARTE, en juillet 1997 ou John
Woodrum, propriétaire de casino à Las Vegas précise sur les
machines à sous : «
Ce que nous offrons aux joueurs c'est l'occasion de devenir riches avec
une petite mise. Il y a un vieux dicton dans notre milieu qui dit : Si
tu as de l'argent tu es quelqu'un, si tu as une fortune tu es le plus
grand, le riche s'enrichit et le pauvre a lui aussi ses chances de
gagner »
35.
En mai 2016 il y avait en France 23036 machines à sous et vidéo
poker « installées » pour 28 725 machines «
autorisées »
36.
« Né en 1983, le Tac O Tac a connu un succès immédiat
et le slogan publicitaire du jeu "une chance au grattage, une chance au tirage", devint rapidement
une expression populaire. Progressivement concurrencé par les autres
jeux de grattage de la FDJ, le Tac O Tac fut finalement arrêté en
2008. La FDJ l'a ressuscité en 2013. La nouvelle formule du jeu (3
euros) comporte deux tickets vendus ensemble. Le premier ticket "une chance
au grattage" permettra de gagner de 5 euros à 50.000 euros, selon le
nombre de symboles découverts. Le second ticket "une chance au tirage"
permet, en cas de découverte des six bons numéros, de gagner
jusqu'à 50.000 euros (une chance sur 3.838.380). Le joueur peut
effectuer le tirage de ce second ticket soit directement sur le terminal du
détaillant, soit en se connectant sur le site mon-gain.fr sur
internet ou depuis son téléphone mobile ou sa tablette ».
(« source : « La Française des Jeux fait renaître le
Tac O Tac »(LEXPRESS.fr 11/09/2013 )
37.
«
Le palmarès secret des artistes du bouclier fiscal : Bercy a
dressé la liste des 50 contribuables qui ont
bénéficié en toute légalité d'un abattement de
90 % sur leur ISF « ( Le canard enchainé n° 4989 du 8
juin 2016)
38.
C'est le caractère inflationniste des impôts augmentant sans
cesse, leur coté confiscatoire que nous condamnons, non le
principe même de la fiscalité, nécessaire pour ne pas
nous retrouver dans une situation « à la grecque ».
39.
« Le grand blues des classes moyennes « (L'argent des
français, Les Echos cahier spécial 24 juin 2015
40.
« L'idée que « trop d'impôt tue l'impôt » ou
que « le taux mange l'assiette » est ancienne. Des
économistes libéraux avaient déjà mené une
réflexion sur ce phénomène, comme A. Smith qui
suggérait le phénomène en écrivant :
« L'impôt peut entraver l'industrie du peuple et le
détourner de s'adonner à certaines branches de commerce ou de
travail »
; et surtout JB Say qui concluait «
qu'un impôt exagéré détruit la base sur laquelle il
porte
» L'économiste français poursuit en précisant:
"Par une raison contraire, une diminution d'impôt, en multipliant
les jouissances du public, augmentent les recettes du fisc et fait voir
aux gouvernements ce qu'ils gagnent à être modérés.
" Il revient à l'économiste américain Arthur « Laffer
» à la fin des années 70, d'avoir tenté de
théoriser ce qu'il nommait « l'allergie fiscale », et de
l'avoir popularisée à l'aide de la courbe qui porte son nom .
» la courbe Laffer ( source Wikipédia l'encyclopédie libre,
mai 2016. )
41.
« Face à la crise les français ont changé leur
façon de dépenser « : 1/ l'habillement, l'automobile, les
loisirs souffrent, les dépenses contraintes progressent ;
L'investissement des ménages restent le talon d'Achille de la reprise
« ( Les Echos, 15 juin 2015, page 4)
42.
« Pourquoi les français s'enrichissent moins vite « par
Edouard Lederer (L'argent des français, Les Echos cahier
spécial 24 juin 2015)
43.
« Le gouvernement se résout à une baisse historique du
livret A « ( Les Echos 21 juillet 2015)
44.
A titre d'exemple 5000 euros placés pendant un année
complète sur un livret A rapporte désormais 37,5 euros !!! et
encore à condition de ne jamais les retirer peu ou prou.
Scandaleux
45.
« La baisse du taux du livret A : une bonne nouvelle court terme pour
les banques ( « Livret A : le désamour des épargnants devait
durer « Les Echos 22 juillet 2015)
46.
« Sur 12 mois le montant de la décollecte s'établit à
10,9 milliards d'euros ( « Malgré l'inflation faible, le livret A
laisse filer les dépôts « ( Les Echos du 24 juin 2015 »
47.
« Le livret A reprend des couleurs avec une 3° collecte positive
»( Les Echos 22 juin 2016)
48.
« Le livret A garde la cote malgré son taux bas » (Solenn
Poulennec, les Echos du 23aout 2017, page 1 et 19)
49.
« les Français consomment autrement « Guillaume de
Calignon (L'argent des français, Les Echos cahier spécial 24
juin 2015)
50.
JP Martignoni = Le Powerball
: un phénomène social qui devrait donner à penser aux «
politiques » »
» ( 9 pages, 27 notes, mars 2016 , publié sur lescasinos.org
du 29 mars 2016,Casinos Legal France du 1/4/2016
----------
-
*craving : « concept » ( ?) toujours libellé en
anglais ça fait plus savant, plus scientifique, plus
international - les guillemets sont de rigueur - forgé par les
addictologues….. ou par des joueurs perdants !! qui
indiquerait une « envie folle, irrépressible de jouer
». Nous sommes là au cœur de
l'épistémologie de la recherche sur les JHA. Le chercheur
doit interroger le joueur mais prendre du recul pour tenir compte
de l'objectivation de sa pratique. Il est clair qu'avec de tels
concepts les addictologues de tous les pays déresponsabilisent
complètement les joueurs. Certains souriront en disant c'est
pas bien grave. A voir car dans d'autres domaines cette
pathologisation et cette juridisisation des comportements,
basée uniquement sur les dires du patient apparaît
véritablement criminel. Il y longtemps qu'une partie des
psychiatres, des avocats et des juristes se sont donnés la
main pour, préservant leurs intérets financiers et
professionnels, assurer que les criminels avaient une « envie
folle et irrépressible de tuer » et ne sauraient donc
aller en prison ou alors quelques années seulement… il
faut bien préserver la continuité du business des avocats
et des experts psychiatres. Les familles des victimes sont
méprisés quand elles ne sont pas insultés par le
syndicat de la magistrature. Quand aux victimes elles se retournent
dans leur tombe face à un l'ignominie d'un tel système
courant dans les prétoires et les cours d'assise apparaît
crIl doit chercher les
ternational 21 novembre 2013)arc »du Loto: L'Etat est-il amoral ?
- 20/05