C'est un avis défavorable qu'aurait transmis aux services de la préfecture la commissaire enquêtrice qui a été missionnée, courant juillet, pour réaliser une enquête publique concernant l'ouverture du casino. Un dossier qui agite la cité thermale depuis plusieurs mois, le nouveau délégataire souhaitant installer l'établissement de jeux dans les Thermes Chambert et non plus dans le casino historique, situé dans le parc du même nom. Le maire de Luchon, Louis Ferré, n'hésite pas à qualifier ce rapport d'arbitraire et de politique, soulignant l'implication de la commissaire enquêtrice aux côtés de l'UMP. Les explications du premier magistrat.
Votre réaction ?
Déjà, la commissaire enquêtrice a émis un avis défavorable sur l'installation d'un casino dans les thermes, alors que la question posée concernait l'ouverture d'un casino à Luchon. Nous avons donc relevé un certain nombre de vices de formes dans la procédure et nous allons nous rapprocher de notre avocat afin de voir ce qu'il est possible de faire. La commissaire enquêtrice s'appuie sur le rapport de l'association l'ALVA, l'association Luchon Vallées Avenir, initiée par René Rettig (ndlr, ancien maire de Luchon) ainsi que sur celui d'une autre personne, sans prendre en considération aucun des arguments avancés par nos services.
Vous remettez en cause l'enquête ?
Je dis qu'il y a eu un parti pris délibéré de la part de la commissaire enquêtrice. Le rapport évoque une atteinte aux fresques, alors qu'elles font partie du projet de réhabilitation. Il souligne aussi que cela peut-être un frein au projet d'extension de la balnéothérapie alors que ce projet trouve sa place de l'autre côté, près du vaporarium ! Je trouve lamentable et déplacé que de telles considérations puissent porter atteinte à un projet de développement économique et à l'emploi. Je pose aussi la question de la déontologie. La commissaire enquêtrice est impliquée politiquement aux côtés de l'UMP, à mon sens, elle aurait dû refuser cette mission.
Nous ne sommes plus dans le cadre d'une enquête publique mais dans celui d'une manipulation politique.
C'est un avis qui reste consultatif ?
C'est pour cela que nous continuons dans le sens du projet. Le délégataire est rompu à ce genre d'exercice. Dès que le dossier nous sera transmis officiellement, nous réunirons le conseil municipal et nous prendrons une délibération qui contestera les éléments très subjectifs de la commissaire enquêtrice. La décision sera alors entre les mains du préfet et j'espère qu'il pourra examiner ces éléments avec une totale probité et qu'il prendra en considération l'impact de ce projet sur l'emploi et l'économie de notre territoire.
Pas de commentaire
Contactée par téléphone, la commissaire enquêtrice a souligné qu'elle avait été nommée par les services de la préfecture pour réaliser cette enquête publique. Mais elle n'a pas souhaité polémiquer, être citée, et s'exprimer plus longuement.
Propos recueillis par Véronique Bavencove
(source : ladepeche.fr/Véronique Bavencove)