Les casinos de Macao ont annoncé mardi le 12ème mois consécutif de hausse de leurs revenus grâce à la clientèle de masse et au retour des VIP, signant un redressement spectaculaire après avoir plongé à cause de la campagne anti-corruption de Pékin. Le territoire semi-autonome est le seul endroit de Chine où le jeu est autorisé et les riches chinois aiment y dépenser des fortunes. Cependant, quand le président chinois Xi Jinping avait lancé en 2014 une vaste campagne anti-corruption, nombre de VIP avaient renoncé à aller flamber à Macao, ex-colonie portugaise à la réputation douteuse de centre de blanchiment.
La crise avait été aggravée par l'essoufflement de l'économie du continent. Pour rebattre les cartes, les casinotiers ont misé sur la clientèle de masse, ouvrant de gigantesques complexes qui proposent toute une gamme d'activités, entre dîners gastronomiques et parcs à thème, afin de compenser la perte des revenus de l'élite. La situation a commencé à se retourner en août 2016, lorsque les revenus du jeu ont augmenté pour la première fois en 26 mois, de 1,1%. Mardi, Macao a annoncé que les revenus du jeu avaient grimpé de 29% en juillet sur un an, à 23 milliards de patacas (2,4 milliards d'euros), scellant un an de hausse.
D'après les analystes, les efforts de diversification visant à proposer du divertissement ou de la gastronomie à côtés des tables de baccarat traditionnelles ont payé. Mais l'augmentation du nombre de clients de haut vol explique aussi ce renversement de tendance. "Les plus aventureux reviennent, ils racontent aux autres qu'on peut aller sans problème à Macao et ça roule tout seul", souligne Andrew Scott, du magazine de Macao Inside Asian Gaming. Macao, capitale mondiale des casinos, loin devant Las Vegas en termes de chiffre d'affaires, devrait poursuivre sur sa lancée, a-t-il jugé.
"Chaque jour en Chine, il y a de nouveaux millionnaires. C'est comme un rite de passage à l'âge adulte pour les riches chinois de venir à Macao", poursuit auprès de l'AFP M. Scott. L'industrie des intermédiaires qui prêtaient traditionnellement aux VIP pour les aider à contourner les limites imposées par Pékin aux sorties de liquide s'est restructurée, ajoute Ben Lee, analyste chez IGamiX. Ces deux dernières années, bon nombre de ces intermédiaires ont mis la clé sous la porte mais les survivants se sont consolidés, ont diversifié leurs risques et "ont le vent en poupe", dit-il. Selon lui, les "gros joueurs" corrompus du gouvernement chinois ne sont pas revenus et les VIP n'étalent pas autant leurs richesses qu'auparavant, mais ils sont plus nombreux.
(source : lefigaro.fr/AFP)