Dans un entretien aux « Echos », dominique desseigne, le PDG du groupe Barrière (18 hôtels, 33 casinos, plus de 120 restaurants et bars, soit 1,16 milliard d'euros de chiffre d'affaires pour 2015-2016), fait le point sur son activité. Il se montre confiant dans les perspectives de la galaxie Barrière, à l'heure où la reprise se confirme dans ses secteurs. A l'heure aussi où le groupe poursuit ses efforts de renouvellement de son offre et accentue son internationalisation avec l'ouverture d'un casino à Abidjan et d'un deuxième au Caire.
Le groupe Barrière bénéficie-t-il de la reprise du tourisme ?
Si l'hôtel Le Fouquet's, fermé pour rénovation, était ouvert, je pourrais vous répondre, fort de l'expérience parisienne. Ceci étant, j'entends les commentaires des professionnels, il semble que ça redémarre. La situation est différente en province car la clientèle ne l'a jamais vraiment quittée. Le premier semestre de notre exercice 2016-2017 est bon. L'activité est par ailleurs repartie au Maroc, où notre hôtel de Marrakech a connu une croissance de chiffre d'affaires de 21 % sur les cinq premiers mois de l'exercice 2016-2017. D'une manière générale, j'ai un bon sentiment pour le futur même si je sais bien que notre secteur peut toujours être impacté par le contexte politique ou économique.
Vous avez ouvert en décembre un hôtel à Courchevel. Quel est le bilan de sa première saison ?
Le taux d'occupation a dépassé les 80 % en haute saison. C'est prometteur car nous n'avions pas pu faire les visites de présentation avant l'ouverture. Nous n'avons pas encore la clientèle moyen-orientale, mais nous avons accueilli beaucoup de Français et de gros clients internationaux. Nous observons un effet réseau entre nos différents établissements, c'est très intéressant.
A ce propos, quelle sera votre prochaine destination ?
Notre projet hôtelier à Saint-Barthélemy est en plein développement. Pourquoi Saint-Barthélemy ? Parce que c'est une porte d'entrée sur le marché américain, dont nous voulons mieux toucher la clientèle. Courchevel est une autre grosse porte d'entrée sur l'international. Au-delà de Saint-Barth, nous regardons New York et Londres. Mais nous examinons des opportunités à l'étranger pas seulement dans l'hôtellerie. Ainsi, nous ouvrons, début mai, un casino dans le Sofitel d'Abidjan dans le cadre d'une concession gouvernementale de dix ans, et nous allons en ouvrir un deuxième au Caire au début de l'été. Le Caire est un marché d'environ 200 millions de dollars de produit brut des jeux et il résiste bien. Globalement, je crois beaucoup en la croissance de l'Afrique. Il y a une autre destination qui bouge en matière de jeu, c'est le Japon. On discute avec d'éventuels partenaires locaux.
La France justement, y avez-vous de nouveaux projets ?
Le groupe est déjà présent dans pratiquement toutes les destinations qui ont du sens pour nous. Nous sommes heureux d'avoir repris, il y a un an, l'hôtel Le Westminster au Touquet [Barrière l'avait cédé en 1972, NDLR]. Avoir un deuxième hôtel à Paris, de type « boutique-hôtel », est également un bon sujet de réflexion. Par ailleurs, nous poursuivons notre programme de rénovation et de développement pour lequel nous investissons de l'ordre de 70 millions d'euros par an. Le prochain établissement concerné est notre hôtel de Dinard, en 2018. L'an prochain, on va refaire aussi le parcours du golf de Deauville. A l'exception d'une partie de l'hôtel Le Royal, tout aura été rénové dans le Resort Barrière Deauville. On ne veut pas se précipiter car nous devons finaliser notre réflexion sur le positionnement de nos trois hôtels de Deauville. Le casino de Deauville sera également rénové à partir de l'automne. Nous allons revoir le parcours client pour proposer de nouvelles expériences avec toujours plus d'« entertainment » dans les casinos, en synergie avec nos partenaires Fimalac et Moma Group.
Il est prévu d'ouvrir des cercles de jeux à Paris. Etes-vous intéressé ?
Dans l'immédiat, nous sommes plutôt dans l'attente. Nous ne savons rien ni des jeux autorisés ni de la fiscalité. Les décrets d'application de la loi sur le statut de Paris ne sont toujours pas sortis.
Mais, il y a un tout autre sujet sur lequel nous travaillons : la data et le digital plus globalement, avec Webedia (Fimalac).
(source : lesechos.fr/Christophe Palierse)