En décembre 2011, les services d’État de la surveillance générale des casinos informaient la gendarmerie qu’une société, commercialisant des billards et accessoirement des appareils de jeux d’argent, avait vendu une roulette professionnelle de casino et une table de poker à une société de promotion immobilière de Courchevel 1850.
En visitant l’un des chalets de cette dernière, loué 200 000 € la semaine, les enquêteurs découvraient une pièce où avaient été installées la fameuse roulette ainsi que la table de poker. Hier matin, la gérante de la société, une femme de 59 ans, était convoquée devant le tribunal correctionnel d’Albertville pour y répondre du délit présumé de mise à disposition d’appareils de jeux de hasard dans un lieu privé.
Quant à la société qui avait vendu le matériel, elle comparaissait pour complicité de la même infraction.
« Les gens venaient dans cette salle pour s’occuper avec des jeux de société, des baby-foot ou encore des billards, et cette roulette faisait une belle pièce décorative », a soutenu la prévenue.
« Et que dites-vous de cette employée du chalet qui était en recherche de croupiers pour des soirées de jeux, selon des témoignages relevés dans l’enquête », lui demandait la présidente Michelle Raffin. « Je n’étais pas au courant de cela. »
« Des billets d’argent circulaient entre les mains de joueurs »
De son côté, le procureur de la République, Jean-Pascal Violet, a requis au total 20 000 € d’amende contre la quinquagénaire et sa société.
« Des personnes interrogées ont clairement parlé de billets d’argent qui circulaient entre les mains de joueurs autour de cette roulette. S’il ne s’agissait pas non plus de milliards mis en jeu, cela suffit à caractériser l’infraction. »
En défense, l’avocat Me Bernard Grolee a plaidé l’absence d’intention délictuelle de sa cliente. « En mettant en location ce chalet et en y installant cette roulette, elle n’a jamais eu l’intention de faire de cette pièce une salle de jeux d’argent. » Le jugement sera rendu le 7 avril prochain.
(source : ledauphi
ne.com/Olivier MASSEBOEUF)