Un rapport présenté mercredi par deux députés propose de généraliser l'identification des joueurs, déjà présente dans les casinos, aux autres opérateurs de jeux.
Devra-t-on montrer patte blanche dans les points de vente du PMU et de la Française des jeux ? Les conclusions d'un rapport d'évaluation de la régulation des jeux d'argent et de hasard publié mercredi, présenté par les députés Régis Juanico (PS) et Jacques Myard (LR), vont dans ce sens, rapporte Le Monde.
Ce rapport, qui liste plusieurs recommandations des deux élus pour mieux réguler ce secteur, propose la généralisation de l'identification des joueurs, qui s'applique déjà aux casinos et aux jeux en ligne. Comment? En soumettant une prise de pari au "scan" de sa pièce d'identitégrâce à une borne dans les points de vente, soit une tâche automatisée qui ne demanderait pas l'intervention du buraliste.
Lutte contre le blanchiment
L'objectif est de vérifier que le joueur est bien majeur et ne figure pas au fichier des interdits de jeu. "Nous constatons que des mineurs jouent. De plus, les interdits de jeux, cela fonctionne au casino mais pas ailleurs. Nous proposons donc cette borne qui permettra de dire si la personne est bien autorisée à jouer", plaide Jacques Myard auprès de L'Express.
"En matière d'interdiction de l'offre de jeu aux mineurs, les outils de contrôle sont insuffisants,en ce qui concerne la Française des jeux, opérateur le plus concerné de par l'anonymat et lanature de ses jeux (...) 32,9 % des mineurs auraient ainsi joué au cours de l'année [2014], 11 % d'entre euxpouvant être considérés comme joueurs à risque", avait déjà souligné la Cour des comptes en octobre 2016.
Outre une application plus efficace de l'interdiction de jeu, la proposition vise, selon les rapporteurs, à combattre le blanchiment d'argent.
Moins de 3% de cartes joueurs actives en 2016
Le rapport souligne qu'une directive européenne transposée dans le droit français a fixé à 2000 euros (pour les gains et pour les mises) le seuil au-delà duquel les opérateurs de jeux sont tenus de relever l'identité des joueurs. Un décret a par ailleurs abaissé le plafond des paiements en espèces de 3000 euros à 1000 euros. Or, selon les deux députés, le PMU ne respecte pas ces textes, et enregistre l'identité des gagnants uniquement pour un montant supérieur à 3000 euros.
Les députés notent encore que le PMU a développé une carte joueur facultative qui n'a pas vraiment fait ses preuves... puisqu'elles concernaient moins de 3% des enjeux en 2016. De son côté, la fdj s'en tient pour l'heure à une expérimentation d'offres promotionnelles conditionnées à l'ouverture d'un compte joueur comprenant des données personnelles. Des initiatives jugées trop timides par Régis Juanico et Jacques Myard.
(source : lexpress.fr/Pauline Verduzier)