davantage d’hommes que de femmes; plus d’alcool, de tabac et de drogues. Et plus de coups durs subis dans la vie, notamment durant l’enfance. C’est le profil des accros au jeu en France.
Pathologiques
Mieux connaître les joueurs pathologiques, ceux qui sont accros au jeu et qui en souffrent, distinguer les spécificités propres aux hommes et aux femmes, c’est l’objet d’une étude réalisée par des chercheurs français et coordonnée par Céline Bonnaire, maître de conférence à l’université de Paris-Descartes. Le contenu est paru (en anglais) dans les Annals of Clinical Psychiatry. L’analyse a porté sur un échantillon de 332 joueurs et joueuses, comparé à 27 600 personnes jouant occasionnellement sans que cette pratique leur pose problème.
Les veuves joueuses
Les joueurs pathologiques sont plus nombreux à vivre seuls et avec une proportion plus forte de veuves que dans la population normale. La proportion de chômeurs y est également beaucoup plus forte (24 % contre 8 %). La perception d’une mauvaise situation financière est également plus marquée (59,5 % pour les joueurs pathologiques contre 41,3 % pour les joueurs occasionnels) et ce plus particulièrement chez les femmes (78,9 %).
Paris sportifs
Les préférences en matière de types de jeux sont très marquées selon le sexe. Pour les femmes, c’est loto et jeux de grattage, presque exclusivement. Chez les hommes, les jeux de grattage arrivent également en tête, suivis du loto, mais on pratique également beaucoup les paris hippiques et sportifs ainsi que, plus faiblement, les jeux en ligne et le poker. Dans tous les cas, les machines à sous et jeux de table au casino sont ultra minoritaires. Le jeu pathologique est donc d’abord et avant tout une affaire de bureaux de tabac et de PMU.
Cigarettes et alcools
Autre point significatif, le cumul du jeu à d’autres addictions. Les accros aux jeux sont également beaucoup plus fumeurs, consommateurs d’alcool et, plus marginalement, de cocaïne.
Maltraitance, deuil, maladie, chômage...
Dernier point mais non le moindre, les joueurs pathologiques ont connu plus que les autres des drames ou des difficultés de la vie. Ils sont 30 % à être considérés en détresse psychologique contre 11,6 % chez les joueurs légers. La part des personnes ayant vécu des coups durs durant l’enfance est systématiquement plus élevée chez les joueurs pathologiques, qu’il s’agisse de maladie grave ou de décès d’un parent, de violence entre les parents, de la perte d’un frère ou d’une sœur ou encore d’une situation financière précaire.
Dans toutes ces situations au sein des joueurs pathologiques, la part des femmes est plus élevée, témoignant apparemment d’une plus grande fragilité.
(source : ouest-france.fr/André THOMAS)