Le PMU, devenu le numéro trois du poker en ligne en France dans le cadre de sa diversification, a créé son propre circuit de tournois «?en dur?», le France Poker Open by PMU.fr. Première édition en 2017.
Le PMU nourrit de nouvelles ambitions dans le domaine du poker en France. L'opérateur historique de paris hippiques qui fait aussi figure de numéro trois du poker en ligne (avec environ 10% de part de marché), du fait de sa diversification réussie dans le cadre de la libéralisation partielle des jeux de hasard et d'argent sur Internet de 2010 , a en effet annoncé ce mardi le lancement d'un circuit de tournois, le France Poker Open by PMU.fr. Le PMU, qui sponsorise déjà des tournois « live », s'ancre donc davantage encore dans le monde réel, s'inspirant de l'exemple des deux ténors du poker en ligne, Winamax et PokerStars, qui disposent déjà de leurs propres circuits, sans parler de la stratégie « click and mortar » de l'exploitant de casinos Joa, ce dernier étant également actif sur Internet.
Qualifications sur Internet
La première édition du France Poker Open by PMU.fr, déjà baptisé le « FPO » en interne, se déroulera tout au long de 2017 et comportera cinq étapes : divonne-les-bains (1-5 février), La Grande-Motte (12-16 avril), Gujan-Mestras (14-18 juin), Saint-Amand-les-Eaux (25-29 octobre), Lyon (14-17 décembre). Chacune de ces étapes donnera lieu à trois tournois préliminaires, les meilleurs joueurs accédant au tournoi principal, le « main event » dans le jargon des pratiquants. Le PMU a également prévu des qualifications sur Internet, un autre classique en matière de synergie entre mondes numériques et physique. Ces qualifications sur son site Internet ont d'ailleurs commencé dès le 14 novembre dans la perspective du « main event » de Divonne.
Collaboration avec Partouche
Pour monter son circuit, un projet sur lequel il s'active depuis un an et demi environ, le PMU s'appuie sur un « pro » de l'organisation de tournois de poker, Texapoker, ainsi que sur le réseau de casinos de Groupe Partouche. Quatre des cinq étapes de la première édition du France Poker Open - Divonne, La Grande-Motte, Saint-Amand-les-Eaux, Lyon - auront en effet lieu dans un établissement du numéro deux français des casinos. Dans la mesure où Groupe Partouche s'est retiré du poker en ligne et a mis fin à son propre circuit, les protagonistes avaient tout intérêt à faire affaire ensemble. « Ce n'est pas la révolution. Cela fait partie des initiatives pour alimenter la fréquentation de nos établissements », observe le président du directoire de la société, Fabrice Paire, et de souligner que le PMU et Groupe Partouche entretenaient déjà de « bonnes relations » n'étant pas en « concurrence frontale ». Par ailleurs, le PMU avait un choix limité de partenaires, sachant que Barrière, le numéro un français des casinos qui a également tiré un trait sur son activité de poker en ligne - mise sur pied avec la Française des Jeux -, accueille régulièrement les France Poker Series de PokerStars...
Droits d'entrée accessibles
L'initiative n'en est pas moins importante dans la mesure où le marché français du poker en ligne a été sujet ces derniers à un recul sensible, après avoir bénéficié d'un fort engouement en 2010, non sans un paradoxe avec d'un coté la désaffection prononcée pour les parties dites en « cash game » - les joueurs entrent et sortent quand ils veulent des dites parties - alors que le succès des tournois ne s'est pas démenti. En outre, la confrontation les yeux dans les yeux demeure plus que jamais l'acmé du jeu. « Les sensations en live sont multipliées », rappelle-t-on à ce propos au PMU.
Mais ce dernier a aussi voulu son France Poker Open accessible en termes de droits d'entrée, ce qui témoigne d'une volonté de dynamiser le secteur. Le montant des droits d'entrée pour les tournois finaux est de 600 euros soit deux fois moindres, précise le PMU, que pour les épreuves du World Poker Tour (WPT) qu'il sponsorise. Et pour les tournois satellites aux « main events » le montant seraient de l'ordre de 75 à 110 euros. Pour autant, le PMU n'a pas prévu de remettre en question son partenariat avec le WPT, un circuit, il est vrai, phare.
(source : lesechos.fr/CHRISTOPHE PALIERSE)