Le maire de marseille souhaite l'implantation d'un casino dans ce lieu à vocation culturelle et internationale. Le président de la région, Christian Estrosi serait partant.
Quel sera l'avenir de la Villa Méditerranée ? Face à cette même question depuis son ouverture en 2013, Jean-Claude Gaudin lance l'idée d'un casino dans une interview donnée à la Provence ce samedi. Un choix par défaut puisque le projet qui tenait la route depuis 2013 était d'en installer un dans le J1, mais ce scénario semble compromis en raison du refus du port autonome.
"J'ai le sentiment que la région serait favorable à ce que l'on transforme la Villa Méditerranée en Casino." Jean-Claude Gaudin
Depuis sa création, ce lieu se cherche une vocation. Voulue par Michel Vauzelle, l'ancien président de la région, la "Villa Vauzelia" comme l'appelaient alors ses détracteurs a été entièrement financée par la région à hauteur de 70 millions d'euros. Idéalement, il imaginait y accueillir un ministère de la Méditerranée, ou tout au moins, un centre d'échange et de travail sur les enjeux de l'Euro-Méditerranée.
Depuis le 1er janvier 2015, la Villa Méditerranée accueille l'AVITEM, un groupement d'interêt public en charge de la coopération méditerranéenne. De nombreux colloques et rencontres y sont organisés.
La Villa Méditerranée reste très coûteuse pour le contribuable avec des frais de fonctionnement qui atteignent les 4,4 millions d'euros par an.
La difficile transformation de la Villa Méditerranée
La transformation du bâtiment en Casino s'annonce déjà très complexe: au plan politique, légal ou encore face à la pression populaire, le dossier est semé d'embuches.
Une contestation politique
Si Christian Estrosi semble partant, c'est du moins ce qu'il a exprimé à la Provence hier soir suite à la publication de leur interview, c'est du côté de l'opposition que les critiques sont déjà très vives. Le conseiller PS Benoît Payan fustige un projet "farfelu" et refuse "qu'en fasse n'importe quoi". Le député Patrick Mennucci réaffirme lui aussi son opposition.
L'épineuse question juridique
La vente de ce bâtiment public pourrait s'avérer impossible au plan juridique. Il faudrait donc passer par des chemins de traverse en imaginant une délégation de service public et une location du lieu sur un long bail, comme c'est le cas pour l'Hôtel Intercontinental de l'Hôtel Dieu.
De fortes contraintes en terme de sécurité
La Provence révèle également les difficultés que devront supporter le futur exploitant du Casino. On le sait, le bâtiment est déjà sujet à de sérieux problèmes d'infiltrations dans sa partie sous-marine. Mais, surtout la capacité d'accueil du spectaculaire porte-à-faux est limitée : concrètement, le quotidien affirme qu'il serait impossible d'y installer des machines à sous et même d'y accueillir du public en nombre.
La pression populaire
C'était fin 2013, en pleine Capitale Européenne de la Culture, une pétition rassemblait 20.000 signatures contre l'installation d'un casino sur le J4. A l'époque, il n'était pas question de transformer un lieu culturel en casino, non, juste d'en créer un de toute pièce. Sur ce dossier plus polémique, quelle va être la réaction des marseillais ?
(source : frequence-sud.frJean-Baptiste Fontana)