Entre janvier 2013 et mai 2015, trois employés du casino du Havre (Seine-Maritime), dont le directeur, sont soupçonnés d'avoir volé des milliers d'euros à l'établissement de jeux.
Le casino du Havre (Seine-Maritime), appartenant au groupe Partouche, est au cœur d’une importante affaire de vols. Trois employés de l’établissement, dont le directeur, sont soupçonnés d’avoir dérobé des milliers d’euros entre janvier 2013 et mai 2015.
Jeudi 4 août 2016, ils comparaissaient devant le tribunal correctionnel du Havre pour vol, et vol en réunion. Le préjudice est estimé à plus de 60 000 euros.
Un préjudice de plus de 60 000 euros
L’histoire débute le 19 mai 2015. Ce jour là, le directeur du casino dépose une plainte au commissariat, à la demande de la direction générale, pour suspicion de vol, contre deux des employées du casino. Les enquêteurs analysent alors les caméras de vidéosurveillance, et auditionnent les deux femmes, âgées respectivement de 25 et 31 ans. Elles nient d’abord les faits avant de finalement les reconnaître.
Un mode opératoire bien précis
Glisser des billets dans son pantalon, inscrire à la fin du service le chiffre de la soirée avant de le gommer pour écrire une somme différente au stylo, un mode opératoire bien ficelé. Une seule des deux femmes suspectées est présente à l’audience, jeudi. Elle se souvient :
Quand je voyais cet argent, ça me faisait tourner la tête », explique la prévenue devant les magistrats. « C’était facile pour moi.
Après ces faits, les deux employées sont mises à pied. Mais au cours de leur garde à vue, elles révèlent qu’elles auraient eu la complicité… du directeur du casino. « Il m’avait proposé de me faire de l’argent facilement », explique la prévenue aux juges. Même discours rapporté par sa collègue.
« Je n’ai rien à me reprocher »
Les enquêteurs interrogent alors le responsable du casino et analysent certaines données. Notamment celles de son compte bancaire où l’on aperçoit d’importants dépôts de chèques sur la période des faits, puis des virements d’argent sur le compte d’une des salariées mises en cause.
Comment expliquer ce geste ? « C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour épargner mon argent. Ces sommes venaient de mon salaire », se défend le prévenu de 39 ans. Il nie également une quelconque complicité avec l’une ou l’autre des prévenues :
J’ai honte d’avoir été mêlé à tout ça. J’ai autorisé les salariés à écrire au crayon avant de l’inscrire au stylo, c’est vrai. Mais je n’ai rien à me reprocher !
Autre élément à charge contre le responsable : sa connaissance des angles morts des caméras de surveillance. La stratégie pour commettre des fraudes sans que personne ne s’en aperçoive ? Selon le procureur de la République, cela pourrait être le cas. « Il connaît le positionnement des caméras. Il n’assume pas sa responsabilité ».
La partie civile réclame des dédommagements à hauteur de 483 000 euros.
Le délibéré sera rendu en septembre 2016
Le parquet requiert, à l’encontre du directeur du casino, une peine deux ans de prison assortie d’un sursis et mise à l’épreuve de deux ans. Douze mois de prison, entièrement assortis d’un sursis sont requis contre la prévenue de 31 ans, et huit mois de prison avec sursis simple pour celle de 25 ans. Le délibéré sera rendu le 16 septembre 2016.
(source : normandie-actu.fr)