Le projet de loi sur Paris prévoit la dissolution des cercles de jeux associatifs au profit de sociétés à la comptabilité plus encadrée.
Le ministère de l'Intérieur a profité du projet de loi sur le statut de Paris pour asséner le coup de grâce aux cercles de jeux parisiens. Le texte donne le pouvoir au préfet de supprimer les derniers établissements existant mais crée surtout un nouveau cadre légal aux jeux de tables à Paris.
Depuis 2007 et l'affaire médiatique du cercle Concorde, le ministère de l'Intérieur n'a cessé de vouloir assainir ce secteur. Il a fermé treize établissements, dont l'aviation Club de France ou le cercle Wagram. Un durcissement de la réglementation en 2014 a également permis de renforcer la lutte contre le blanchiment d'argent, et les fraudes fiscales, deux des principales dérives reprochées à ce secteur à la réputation sulfureuse.
Poussée de cercles clandestins
Mais le gouvernement souhaite aller plus loin, jugeant le statut associatif des cercles trop laxiste. Le texte de loi présenté ce mercredi prévoit d'abord de supprimer les deux derniers cercles, le Clichy Montmartre billard club et le Club anglais. Des fermetures qui ne résolvent pas le problème pour autant : les pouvoirs publics ont constaté une poussée de cercles clandestins.
La préfecture pourra donc autoriser la créations de nouvelles structures sur le modèle des clubs de jeu à l'anglaise. C'était la préconisation du rapport rendu en juin 2015 par le préfet Jean-Pierre Duport et commandé par le ministère de l'Intérieur.
Depuis 1920, les casinos sont interdits dans un rayon de 100 km autour de la capitale (à l'exception d'Enghien-les-Bains). Seules quelques associations ont pu ouvrir après-guerre des tables de jeu. Un système arrivé à bout de souffle.
Non à la création de casinos
La commission Duport avait initialement suggéré avec quelques appuis à la mairie de Paris et au sein de l'industrie du jeu d'autoriser la création de casinos. Les arguments : offrir une offre attractive pour le tourisme parisien, bien encadré et une manne de 40 millions d'euros aux finances de la ville.
Le préfet et le ministère ont néanmoins préféré à moyen terme renoncer aux casinos devant de nombreuses réticences politiques à droite et à gauche au Conseil de Paris. Les clubs de jeux se sont avérés plus consensuels.
Le statut de club reposera sur des sociétés commerciales avec une comptabilité plus contrôlable que celles des associations. La mairie devrait aussi avoir son mot à dire sur leur implantation, l'exécutif assurant avoir été associé au texte. Ce statut plus rapide à mettre en place que les casinos, très réglementés, permettra aussi le déploiement d'ici à 2017 d'une offre légale.
(source : lesechos.fr/MQuiret)