Le groupe Barrière n’en voulait plus. Pas assez rentable. Pas rentable du tout, même. Lassé de mettre la main à la poche pour compenser un déficit structurel d’exploitation, Barrière a mis le casino de jeux de Briançon en vente, à l’automne dernier. Rapidement, la Société française de casinos (SFC) et le groupe belge Circus Leisure ont formé une alliance pour racheter l’établissement : un tiers sur fonds propres et deux tiers par emprunt. Après plusieurs mois de négociations, l’affaire vient d’être conclue. « Nous avons acheté la Société d’expansion touristique de Briançon (SETB) qui exploite le casino, c’est-à-dire que nous sommes désormais propriétaires du fonds de commerce, des machines, du matériel informatique… » détaille Pascal Pessiot, le président de SFC qui détient 49 % du capital de la nouvelle entité, Société franco-belge de casinos (51 % pour Circus Leisure), mais qui garde la maîtrise opérationnelle du casino briançonnais. Concernant le différend judiciaire qui oppose Barrière à la municipalité de Briançon (Barrière réclame 9,3 millions d’euros d’indemnités pour rupture anticipée de contrat), SFC et Circus n’ont pas souhaité l’intégrer dans les discussions ni dans l’acte de vente. « C’est une procédure juridique qui ne nous regarde pas. On ne voulait pas être entre le marteau et l’enclume. Il a donc fallu séparer le contentieux de la vente et ça a pris plus de temps que prévu. À présent, nous allons pouvoir exploiter le casino et puis c’est tout », poursuit Pascal Pessiot.
Et pour redynamiser l’activité d’un établissement qui dépasse péniblement les 2 millions d’euros de chiffres d’affaires, la Société franco-belge de casinos a commandé de nouvelles machines à sous qui seront installées à la fin du mois de mai ainsi qu’une nouvelle roulette électronique dotée de huit postes qui, elle, sera livrée en juin. « Notre projet est ambitieux. Et pour le mettre en application, 100 % du personnel est conservé, y compris au sein de l’équipe de direction qui a adhéré à notre dynamique économique. Il n’y aura donc aucun plan de licenciement lié à cette reprise. Avec Circus, nous avons créé une holding commune pour capitaliser justement sur la marque Circus qui est le numéro 1 du jeu en ligne en Belgique. Il faut surfer sur ce bel élan pour relancer la SETB. Et puis nous allons apporter des nouveautés avec la création d’une zone “fumeurs” ouverte ; du côté de la restauration nous allons privilégier les produits frais et abandonner petit à petit ce que Barrière appelait pudiquement “la remise en température des plats” pour éviter d’employer le mot “surgelés” ».
Alors que l’économie de la délégation de service public était en déséquilibre sous l’ère Barrière, SFC et Circus entendent inverser la situation d’ici la fin du contrat en 2030.
SETB en bref
ACTIVITÉ : casino de jeux
CRÉATION : 2000
implantation : avenue Maurice-Petsche à Briançon
CHIFFRE D’AFFAIRES : 2,150 M€ en 2015
EFFECTIFS : 32 à 38 salariés
RÉSULTAT NET : - 111 400 euros en 2015
RÉPARTITION DU CAPITAL :51 % pour Circus Leisure, 49 % pour Société française des casinos, réunis dans la holding Société franco-belge de casinos
(source : ledauphine.com)