Le couple d'escrocs, arrêté à La Grande-Motte, avait trouvé une combine pour frauder aux machines à sous. Les policiers du service des courses et jeux étaient à leurs trousses.
En apparence, ils n'avaient rien sur eux. Ce n'est qu'au bout de longues heures de garde à vue que ce couple d'escrocs colombiens a fini par se mettre à table, pendant le week-end de la Pentecôte, devant les enquêteurs du SRPJ de Montpellier. Depuis le mois de mars, cet homme et cette femme âgés de 52 ans, arrivés en France pendant l'hiver, avaient été signalés dans les casinos du sud de la France. Et les policiers du service des courses et jeux cherchaient à retrouver leur trace.
Un passage remarqué à Bandol
Car leur passage au casino de Bandol avait été remarqué... après coup. La direction de l'établissement avait constaté une anomalie sur la machine à sous sur laquelle ils avaient joué : un décalage entre les pièces misées, le fonds de roulement et les gains versés. En clair : "la machine avait donné aux joueurs beaucoup plus d'argent que la normale", explique une source bien informée. Dans les casinos français, le taux de reversement d'une machine à sous aux joueurs est de l'ordre de 85 %.
Le 13 mai, nouvelle alerte : alors que l'identité du couple suspect a pourtant été diffusée dans les casinos, ces derniers ont réussi sans encombre à passer la soirée au casino de La Grande-Motte. Là encore, ils ont été chanceux : ils sont repartis avec 4 000 €. Et l'analyse du fonctionnement de la machine qu'ils ont utilisée détecte des anomalies. Lorsqu'ils y reviennent le lendemain, les enquêteurs de la PJ sont positionnés dans la salle et ne les quittent pas de l'œil.
Une soirée et 3 000 € en poche
La chance insolente des joueurs ne les quitte pas : en quelques minutes, ils ont 3 000 € en poche. Lorsqu'ils quittent l'établissement, ils sont pris en filature, tandis que dans l'urgence, on passe au crible leur machine. Une fois de plus, un problème est décelé. Cette fois, le couple est interpellé, et placé en garde à vue. Finalement, la fraude n'était pas liée à un dispositif électronique ou informatique, comme le redoutaient les exploitants de casino, mais à une technique mécanique et tout à fait rudimentaire.
"À partir d'un gobelet en plastique, l'homme a montré comment il fabriquait une espèce de réglette de 20 cm, qu'il introduisait dans le monnayeur." Il parvenait ainsi à simuler l'impulsion normalement donnée par la chute d'une pièce : en clair, il jouait gratuitement... et finissait donc mathématiquement par gagner, au bout d'un moment.
Tous deux ont été mis en examen et écroués en début de semaine par un juge d'instruction de Montpellier. Et la suite de l'enquête promet d'être intéressante : il semble que depuis leur arrivée en Europe en février, ce couple ait beaucoup voyagé entre l'Espagne, le Midi de la France et l'Italie. Aux frais des casinos ?
(source : midilibre.fr/FRA
nÇOIS BARRÈRE)