Les candidats à l'exploitation sont Belcasinos, Eurocasino, Accor et Austria Casinos. La Ville se donne entre trois et six semaines pour examiner les offres.
La Ville de Bruxelles abat ses cartes et la bille de la roulette s'est arrêtée sur le chiffre « 9 ». Le neuvième casino belge ouvrira ses portes en 2007 aux Galeries Anspach.
C'est hier, vers 11 heures, qu'a eu lieu à Bruxelles-Ville le dépouillement des offres des candidats exploitants du casino de Bruxelles (une vingtaine de cahiers des charges avaient été retirés durant l'appel d'offres qui s'est clôturé ce 22 avril). Verdict du dépouillement ? A peine quatre offres. Mais des offres on ne peut plus sérieuses.
Qui soumissionne ? En un, Belcasinos. Un groupe puissant (deux actionnaires : Partouche et la famille Verdonck), au management 100 % belge. Il gère les casinos d'Ostende, Chaudfontaine et Spa. En deux, Eurocasino, qui regroupe des industriels belges et holland Casinos, société de droit public hollandais. En trois, le groupe français Accor. Il est lui aussi de taille européenne et a la concession d'une vingtaine d'établissements. Et en quatre, Austria Casinos. Egalement une société de droit public qui exploite les casinos autrichiens.
La mise pour les candidats exploitants n'est vraiment pas négligeable : le cahier des charges rédigé par la Ville de Bruxelles est extrêmement contraignant au point que certains s'interrogent sur la viabilité du futur casino. La convention d'exploitation portera sur 15 ans, ce qui est peu compte tenu de l'obligation du preneur de rénover et d'exploiter la salle de la Madeleine, en attendant l'ouverture du casino Anspach. Un délai très court pour « rentabiliser » un investissement considérable.
Les contraintes s'expriment aussi en matière d'emplois (450 temps pleins espérés) et en termes de redevances. La Région espère une manne annuelle de 20 millions d'euros. La Ville a corseté les conditions d'exploitations, prélevant au passage de solides royalties. Quant à la rénovation des Galeries Anspach, elle est estimée à 50 millions d'euros au bas mot. Le futur exploitant devra avoir les reins solides.
La Ville se donne entre trois et six semaines pour analyser sereinement les offres. La première étape, après le dépouillement, sera d'évaluer dans quelle mesure les offres collent avec les critères d'élimination.
En tout cas, ce casino sera le plus grand du pays. Les Galeries Anspach totalisent 31.000 m2. Selon le bail emphytéotique de 99 ans conclu entre la Ville (propriétaire) et NGBA-Berheim-Cofimo-Fortis, le futur complexe (10.000 m2, plus de 300 « slots », une trentaine de tables) sera doté, en plus du casino, d'un hôtel de 150 chambres, de 3.500 m2 de logements, ainsi que de 9.000 m2 de commerces.
Pour éviter toute mauvaise surprise (d'éventuels recours des candidats évincés), la Ville adopte un profil bas et tente de faire le minimum de publicité autour du dossier. Les prochaines étapes ? Le choix de la Ville doit être avalisé par le conseil communal. Ensuite, il sera soumis à la commission des jeux. Tant que durera la rénovation des Galeries, le casino logera temporairement à la Madeleine (rue Duquesnoy), un site qualifié d'idéal, par certains candidats exploitants pressentis. Au point de regretter de devoir déménager aux Galeries...
(source : regions.be/François Robert)